Caractéristiques de l’attente :
Nervosité
On se réveille tôt
Projette
Agité
Moral en dent de scie
Mal au ventre
fume
Caractéristiques de Marthe :
La quarantaine
Cheveux des années trente
Elle est dans un lieu où ily a d’autres personnes
Elle est perfectionniste
Elle adore le charleston
Marthe attend quelque chose, l’auteur sait ce qu’elle attend
1.
On voit ce personnage qui attend mais on ne sait
pas ce qu’elle attend
2.
Il s’est passé quelque chose d’inhabituel qui donne
une indication sur ce qu’elle attend.
3.
Sa vie d’Avant nous donne un indice de plus.
4.
Bien des années plus tard Marthe n’attend plus
mais elle a la nostalgie de l’époque où elle attendait.
_________________
__________________________
Marthe n’a pas dormi cette nuit.
Il est six heures du matin et elle est déjà debout.
Depuis le début de l’hiver elle a mal au ventre ;
le printemps arrive et elle n’en est pas débarrassée. Comment va t elle passer
sa journée ?
A quarante ans elle s’imagine qu’elle n’en a plus
pour très longtemps à vivre et voudrait ne pas rater ses chances.
Elle joue ce soir dans un spectacle policier où
la victime est un homme qui se fait assassiner par sa compagne. Celle ci cherche à se libérer tout en récupérant l’héritage du
couple.
C’est angoissant, il n’y a pas de crime parfait
et l’héroïne fait une erreur qui indique la faille.
Marthe est agitée cette fiction la tracasse ; elle
va dans la salle de bains pour recoiffer les jolis crans, façon des années
trente, qu’elle a mis au point pour sa présentation. Son regard tombe sur
les multiples produits de beauté de l’étagère du haut. Et puis sur le sabre
qu’elle utilise pour s’épiler.
Sa pensée ne quitte pas cette affaire. Chaque jour
elle imagine une nouvelle solution pour réussir son projet qui ressemble
à cette situation.
Allo ! oui c’est Marthe !
Que dis tu Solange ?
Tu es atteinte d’un cancer du poumon ?
Oui comme moi tu fumes
beaucoup mais tous les fumeurs ne sont pas menacés. Viens me voir nous en
parlerons. Comment va Henri ?
La conversation à peine
terminée Marthe appelle Henri à son bureau.
« Prend garde, Henri !
Pas d’imprudence ! Le cancer de Solange, c'est notre chance ! Assure toi
qu'elle est bien suivie par son médecin mais surtout ne fais rien pour la
dégoûter de fumer !
Pour moi, tu sais, je ne touche plus à la cigarette et j’espère me désintoxiquer
complètement.
Quand est ce que je te vois ?...»
Marthe s’installe sur son divan et allume une « dernière cigarette ». Dans les volutes de fumée elle se revoit l’été dernier. Elle avait réussi à rejoindre Henri pendant quelques jours en s’étant inscrite à un séminaire de la méthode Feldenkrais. Vous connaissez ? Il s’agit de reprogrammer sa vie en éliminant les comportement nuisibles et en redécidant les différentes façons de trouver le bonheur.
En dehors des trois sessions de travail de chaque journée ils avaient vécu ensemble des moments inoubliables. Elle était alors détendue et toute à son avantage. Henri lui avait dit que s’il avait été libre comme elle, il l’aurait demandée en mariage. Des mots, peut être, mais elle ne pouvait pas s’en détacher.
Nous y sommes. Henri est là en train de taper sur son ordinateur ; il ne regarde plus Marthe. Il semble préoccupé et refuse de dire quoique ce soit.
Cinq années ont passé depuis la mort de Solange que le cancer du poumon a emportée en quelques mois.
Marthe aurait bien voulu avoir un enfant avec lui, mais craignant les racontars, il ne s’y est jamais résolu. Il a tout fait pour éviter les risques au point de ne plus faire l’amour du tout.
Les prétextes ne manquaient pas, d’abord les deux enfants qu’il a eus avec Solange et puis la peur d’être soupçonné de n’avoir rien fait pour éviter le drame de son décès.
Maintenant Marthe était trop âgée, il n’y avait plus aucun espoir.
Qu’il est loin le temps où elle attendait tous les jours le moment défendu des retrouvailles bien courtes avec Henri et les charleston délirants qu’ils se programmaient avant de tomber dans les bras l’un de l’autre.
Certes elle avait arrêté de fumer un temps mais pour oublier la frustration, s’y était remise de plus belle. Maintenant elle n’attend plus rien ; elle a tout ce qu’elle pouvait souhaiter dans les moments les plus sombres mais il lui manque le principal l’espérance du bonheur.