Atelier Ecriture avec Nicole Bossy    le 12 janvier 09

  « Les lettres »

Chacun donnera sa consigne
Nicole : "Lettre à vous même"
Lue par personne hormis moi même à la fin de l’année

Consigne de Gérard : Lettre à un ami pas vu depuis longtemps.

Consigne de Paul : Lettre à un prof qui nous a transmis quelque chose d’important
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les textes de Marc :
Bonsoir l’ami !
J’espère que tu vas me faire rire et pas seulement en me disant que tu as eu un infractus.
Si jamais ça t’arrive n’oublie pas de tousser très fort en attendant le Samu. Oui  c’est le dernier tuyau qui circule sur Internet. Sérieux ! bien sûr ! Il parait que ça stimule le coeur et que ça oxygène les poumons. En tous cas on gagne gros à l’essayer.
Tu vas penser que je perds la tête !.
Non mais voilà je t’aime bien et il y a tellement longtemps que je ne t’ai vu que je ne sais pas quoi te dire.

Sans doute, de ton côté tu vas vouloir faire un geste pour moi ?
Alors ne m’envoie pas des diaporamas qui te viennent de je ne sais où ! Fais toi même ta création, avec les photos des enfants si tu veux. Plus c’est simple mieux c’est !

J’ai des bons copains et copines bien sûr, à l’atelier Ecriture. On passe plus de temps à manger et boire qu’à écrire ! C’est ding mais c’est sympa. Ils veulent chacun t’écrire une bafouille on verra si tu apprécies.
Tu sais ils sont très forts et quand ils ont un papier devant eux on ne peut plus les arrêter. Y a que l’animatrice ; elle est un peu drôle ; elle trouve son inspiration parce qu’elle sait qu’elle va aller fumer une cigarette. Sinon elle est gentille et on l’aime bien  sinon y aurait longtemps que nous serions allés ailleurs.

Allez ! Il est temps de passer aux choses sérieuses. A bientôt ou à l’année prochaine !
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Bonsoir Jean !
Il y a bien longtemps que tu dois avoir quitté ce monde mais il n’est pas trop tard pour te remercier de ce que tu m’as apporté.
Sans doute, ton livre « Va où ton cœur te mène » résume bien ce qui m’a le plus accroché.
Tu n’étais pas un super man, t’étais sourd  pire que moi ! Mais tu étais un prophète ; tu parlais de ton vécu et de ta foi.
Foi en Dieu certes, tu étais religieux. Foi en l’homme, tel qu’il est avec ses infirmités et ses insuffisances. Foi en cette dimension spirituelle qui habite le cœur de chacun et qui est révélée par une pratique toute simple de l’écoute de son corps.
Comment faire ? Savoir s’arrêter, prendre le temps de respirer, regarder ce qui se présente, admirer le brouillard autant que le soleil.
Le reste c’est à chacun de le trouver, avec son coeur.


Les textes de Paul
Lettre à un ami

 Mon cher Henri, mon Riri

Comme le temps passe ; rien ne t’efface…
C’était en janvier ou février ; il y a 2 , 3ans ou plus ;je ne sais plus…

Moi, je suis dans mon sillon de sable fin et je pousse…
Au centre de ce sillon se trouve un axe de métal en relief, traversé par une longue tige d’acier.
Je m’agrippe à une des extrémité, les bras tendus, je pousse et je tourne creusant mon propre sillon..
Les traces de mes pas se créent et s’effacent au rythme de mes passages ; nourrit d’un tourbillon de pensées…

Voilà ce que c’est de vouloir parler de toi et de ramener les choses,  encore une fois… à moi…

Les mots, les souvenirs sont souvent douloureux quand la fatalité se fige. Ils laissent un sentiment amer d’avoir
Connu, aimé et quitté sans motif suffisant une amitié remplie de souvenir, où seule l’enfance et l’adolescence ont
le pouvoir de nourrir, de colorer, de parfumer, d’illuminer ; des moments, des propos des actes insensés en toute
Insouciance…

Oui mon cher ami trop tôt disparu…

Tu as dérapé en voiture un soir pluvieux… j’aurais du t’accompagner…
On t’a dératé…noir et anxieux…  j’ai cruellement observé…

La mort n’a pas voulus de toi ce soir là ; mais 20 ans plus tard  rattrapé  par ton «  dératage non contrôlé » ; entouré, dans un foyer heureux…
Ta femme…tes 2 enfants..
Nos rencontre dans se laps de temps ont été bien trop rare…quoi dire…que faire..rien.. C’est comme ça…
La morale est dure !... Il faut profiter de ses proches, de ses amis tant qu’ils sont là et vivant…

Je me souviens Henri d’une phrase que tu avais lu dans une correspondance entre A. de St Exupery et sa mère ; tu me l’avais livré,
Elle disait : « dis maman, à quel moment dois t’on dire je t’aime aux personnes que l’on aime ?… »


                                                                          A TOI MON AMI

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Lettre à un prof et à sa transmission


Madame,

C’est étrange comme les années passent et comme nous tenons ensemble à garder cette correspondance annuelle, lors d’échange  de nos vœux de nouvel an.
J’ose compter et dire qu’il y a 34 ans que se rituel existe.
C’est extraordinaire de vouloir fixer le temps, et garder inexorablement cette année là, où j’avais 16 ans, vous une dizaine d’année de plus je suppose.
Si j’ai tant aimé vos cours d’anglais ; au-delà de la qualité et l’originalité de leur contenu ; c’est vous que j’ai aimé madame,  par-dessus tout.
Vous le saviez !
N’en déplaise à ma naïveté d’adolescent précoce du moment.

J’aimais dans la vivacité et la diction de vos english lessons ;  votre bouche ; le mouvement de vos lèvres charnues ;  votre langue ; quand vous nous montriez comment dire le «  th »(zeu), la langue sur les dents et de le prononcer comme father ; theatre, clothes…
Que de vibrations, j’ai du supporter en mon corps  émoustillé, ébranlé par la douce et sensuelle  lecture de nombreux mots.
Moi je n’avais aucune difficulté avec mon cheveu sur la langue.

Oui madame, quelquefois j’en rougissais...
 

Votre féminité, votre coquinerie ; l’impertinent que je suis l’affirme aujourd’hui ; ma permis de pénétrer immédiatement, dans les feux de l’action, d’apprécier vos cours sans chercher à filer à l’anglaise et de m’exprimer dans la langue de Shakespeare en toute splendeur ; prolongeant certains propos dans des fantasme à votre égard…
Madame, sachez que la transmission de votre savoir ne s’arrêtez pas uniquement à votre physique…  à votre voix…
Il savait aussi nourrir mes nuits d’insomnies où vous m’apparaissiez dénudée…dénuée de faux semblant…moi embrumé,  en corps tremblant…

                                                                            “You romantic and I fool 
                                                                              You my teacher I go to school”.

                                                                                   Bien respecteusement

                                                                                          Paul Dahan