L’âge adulte
…commence à la sortie de l’adolescence.
Etre adolescent, c’est étymologiquement, être en train de croître. Etre adulte, c’est être accompli, avoir terminé cette croissance.
•    L’âge adulte se caractérise par l’arrivée à maturation au niveau de la physiologique, de la vie affective et sexuelle, des capacités, des savoirs faire intellectuels et manuels, psychoaffectifs, moraux et sociaux. C’est donc un état d’équilibre pérenne.
L’entrée dans l’âge adulte ne correspond pas au même âge dans toutes les cultures et civilisations.
Dans les pays dits, développés, l’entrée dans la vie professionnelle est l’un des critères reconnu comme un signe de l’entrée dans l’âge adulte.
•    Etre adulte, c’est accepter, le temps qui passe et assumer son âge.
•    Etre adulte, c’est sur les fondations du passé, vivre le présent et pouvoir se projeter.
•    Etre adulte, c’est ne pas avoir peur des autres, et donc de soi. C’est se connaître dans ses possibilités et ses limites.
•    Etre adulte, c’est une part de responsabilités (sociale, familiale, couple) assumées. Et la petite flamme de l’enfant joueur qui brille encore. Etre sérieux et déconneur.
Peut-être devient on adulte, le jour où nos ascendants, père, mère, meurent.
•    Etre adulte, c’est se laisser accompagner dans le même silence jouissif de la vie et de la mort, pèlerins pour toujours inséparables.
•    Etre adulte, c’est ne plus avoir peur.
1993, je reviens de Montpellier ; dans ma voiture j’entame la dernière portion de route, de nuit sur l’autoroute, sortie Marseille, direction Aubagne. Il est près de minuit. Pratiquement personne. Je double, à vitesse autorisée, un véhicule. Ce même véhicule me double à son tour, et ralentit, de sorte que je repasse devant lui. Alors le conducteur me double précipitamment, gyrophare, coup de frein brutal, il m’oblige à me rabattre et à me garer. Deux hommes en sortent et je comprends tout de suite que ce sont deux policiers en civil ; L’un tourne l’œil goguenard, autour de ma polo ; l’autre me demande mes papiers, sans me dire bonjour ni bonsoir. C’est vrai, l’un de mes feux était défaillant. Mais ce qui m’a surpris c’est la réaction spontanée de celui qui devait être « le chef ». « Alors comme ça on fait de la vitesse sur l’autoroute,  on roule mal éclairé et vous êtes prof en plus ; Vous êtes sensés montrer l’exemple et …. »
« Déroger à la règle sur la route, (c’est moi qui parle). Pas fort tout ça. »
Le tout d’un air malicieux, presque perfide, pour une fois qu’ils en tenaient - eux peut-être d’anciens cancres, torturés, blâmés, humiliés - un prof en défaut, ils ne risquaient pas de le laisser filer sans un début de leçon de civisme. Un juste retour de bâton.
J’ai senti qu’il valait mieux ne rien dire ; tous deux sentaient un peu l’alcool et visiblement terminaient leur virée de ce jour.
Comme quoi le code entre gens dits adultes n’est pas toujours facile à définir.

Etre un homme

  • Etre un homme c’est être adulte
  • Etre un homme, c’est ne pas craindre de dire ce que l’on ressent, ce que l’on pense.
  • Etre un homme, c’est refuser toutes les formes d’oppression, latentes ou patentes, visibles ou invisibles. C’est une forme de courage intellectuel, moral et physique.
  • Etre un homme c’est refuser tout ce qui humilie : le racisme, la xénophobie , la condition détestable faite aux femmes dans de nombreux pays ; c’est porter en soi la dignité de l’être humain.
  • Etre un homme c’est accepter l’autre dans son altérité.
  • Etre un homme, c’est ne pas prendre une compagne pour une mère et faire en sorte qu’elle ne vous prenne pas pour un enfant.
  • Etre un homme, c’est partager des moments avec une compagne et se ménager, d’un commun accord des moments pour soi.
  • Etre un homme, c’est offrir à cette compagne ce qu’elle attend (parfois sans le savoir) et savoir recevoir d’elle.
  • Etre un homme, c’est sans doute accepter qu’elle regarde avec intérêt d’autres hommes et en parler avec elle.
  • Etre un homme, c’est aimer rire et ne pas penser que pleurer est une faiblesse.


Le silence

  • Le silence est le moment où les bruits cessent.
  • Le silence est le moment où les mots s’arrêtent.
  • Le silence, par contraste, donne aux mots, à la musique, toute leur résonance.
  • Le silence facilite le repos, le calme, la réflexion, parfois la création, toujours la méditation.
  • Le silence en soi peut précéder le geste à accomplir, le discours à tenir, la performance sportive, théâtrale et vaincre le trac.
  • Le silence peut être en soi ou à l’extérieur de soi, ou mettre en relation les deux mondes.
  • Le silence est la phobie de certains, le plaisir des autres. Il est rare qu’il dure plus de quelques secondes dans un groupe.
  • Le silence accompagne les caresses les plus sensuelles et intimes ; comme il accompagne le chemin spirituel et austère du moine reclus.

Je suis sélectionné pour un rôle, petit, en vue d’un TV film. Le casting est pris en mains par le réalisateur Olivier Dafoux qui donne la réplique.
Sorti du métro Vieux Port, je longe lentement les quais. Il fait un grand soleil, une brise légère comme très souvent à cet endroit.
Je me sens léger ; je me suis préparé ; je porte en moi la courte séquence.
Je me sens léger. C’est à peine si j’entends le trafic, pourtant toujours un peu dense quai de Rive Neuve
Mon confort est encore plus grand quand je pénètre dans le nouvel hôtel Grand Standing qui jouxte La Criée. Grand hall d’accueil, moquette épaisse et moelleuse. Un seul client, un homme d’affaires anglais. J’ai le luxe de choisir mon fauteuil, ces petits fauteuils arrondis pour boire le café ensemble.
Le temps est comme suspendu. Je n’ai pas l’impression d’être dans le centre de Marseille. Pas un bruit. Je suis dans une bulle et goûte à la décontraction.
Quand Olivier me propose de commencer, il bredouille quelque chose comme : « Bon on va pas faire toute la scène… » On ? Vous ? Je ne sais pas… est pressé… Nous ne devions pas être dans le même espace temps.