retour vers les ateliers 2009
Nicole BOSSY. Nicolebossy@aol.com. comédienne.
Née le 11 octobre 1967. 41 ans - 1m71 – 58 Kg.
 brune (mais c'est très variable !) Yeux verts .

Je suis une femme qui ...
Je suis une femme qui ne s’est jamais mariée.
Je suis une femme qui n’a jamais été la première femme de quelqu’un.
Je suis une femme qui appelle ses parents par leur prénom.

A cette époque là j’aimais encore l’école ; je connaissais tous les arbres de toutes les forêts autour du jas. Chaque animal de la ferme avait un prénom et partout j’avais des cachettes.
Dans mes rêves pour plus tard, il n’y avait pas de mari merveilleux et d’enfants délicieux. Il n’y avait pas de mariage qui serait le plus beau jour de ma vie, pas de jolie maison, pas de princesse. Dans mes rêves pour plus tard, il y avait des milliers d’ailleurs ; de grandes histoires d’amour violentes et passionnées. Oui, il y avait de l’amour beaucoup et un travail passionnant, sûrement chanteuse ou chauffeur de bus. Mais pas de mari et surtout pas d’enfant ; et surtout plus d’enfance.

Et maintenant,
Je suis une femme qui fait du théâtre.
Je suis une femme qui n’a jamais le temps.
Je suis une femme qui parle avec un chien.

A un moment de ma vie, j’ai failli devenir expert comptable. Oui, expert comptable. Expert, con et stable. Je commençais à avoir le physique comptable à savoir un gros cul plat et mou à force de rester assise à une table.
Je me passionnais pour les nouvelles lois des finances ; j’avais des collègues, un plan de carrière, des congés payés, un contrat de travail, des réunions le lundi matin, un porte feuille de clients, une secrétaire, une agrafeuse dans mon tiroir ; j’étais stressée et j’avais des crises d’angoisse qui commençaient le dimanche midi et finissaient le vendredi soir.
Heureusement j’ai failli en crever, ça m’a permis de vivre.

Je suis une femme qui ne comprend pas tout.
Je suis une femme qui est souvent en colère
Je suis une femme qui voudrait savoir se taire parfois.
Je suis une femme qui croit en Dieu.

Car,
   je ne voudrais pas, un jour, passer dans une allée d’un grand magasin, au rayon « album photo » et penser avec remord à toutes les photos que je n’ai pas pu faire : celle de mes enfants, de leur anniversaire, celle de mon mari, celle de notre mariage, celle de nos vacances durant lesquelles nos enfants auraient vu la mer pour la première fois. Je ne voudrais pas, un jour, regretter d’avoir eu une vie stable, de ne pas avoir suivi un plan de carrière, de ne pas avoir fait ce qu’il aurait fallu faire pour devenir quelqu’un de bien.

Je suis une femme qui cherche et qui ne sait pas si elle trouve.
Je suis une femme qui pleure en dedans et sourit en dehors.
(Nicole)

Le Silence

  • Le silence, c’est oublier un peu la fureur du monde.
  • Le silence, c’est un oiseau dans le ciel.
  • Le silence, c’est être seul et être bien.
  • Le silence, c’est un murmure qui apaise.
  • Le silence, c’est ce qu’on trouve dans une forêt même quand les oiseaux chantent.
  • Le silence, c’est entrer dans une église et s’asseoir sur un banc.
  • Le silence, c’est une photo, mélange de vie et d’immobile.
  • Le silence, c’est le sommeil d’un enfant ou d’un chien sous la table.
  • Le silence, c’est écouter le vide.
  • Le silence, c’est quand le jour se lève, qu’on est éveillé et que tout le monde dort encore.

Je vais prendre un sac, un sac à dos, un cent cinquante litres. Petit à petit, je mettrai tout ce  qu’il me faudra. Des souliers de marche,  une carte, une bible, un peu de linge,un habit de pluie, un chapeau pour le soleil, une petite trousse de pharmacie, ma carte d’identité, les papiers de Balthazar pour passer la frontière… et un jour, je partirai, je marcherai seule dans le silence jusqu’à St Jacques. Ça me prendra un mois, peut être deux, peut être trois. Des semaines entières de silence pour aller là bas et jusqu’au fond de moi.



Mentir

•    Mentir, c’est quand on ne dit pas ce que sont les choses, pas du tout ou pas complètement.
•    Mentir, c’est parfois vouloir protéger.
•    Mentir, c’est vouloir faire comme si la vie était plus belle que ce qu’elle est en réalité.
•    Mentir, c’est un peu tenir l’autre à sa merci.
•    Mentir, c’est ne pas vouloir se montrer comme on est, lâche, petit, méchant parfois.
•    Mentir, c’est se simplifier la vie.
•    Mentir, c’est trahir, tromper, raconter des choses qui n’existent pas.
•    Mentir, c’est être quelqu’un d’autre un petit moment.
•    Mentir, c’est essayer de changer le cours des choses quand elles vont là où on ne veut pas qu’elles aillent.
•    Mentir c’est embrouiller les autres dans une réalité qui n’existe pas.

Un jour j’ai dit à Fred : « Je vais leur dire que je ne viens pas à leur soirée parce que je suis malade ou plutôt parce que j’ai un truc imprévu, ou alors je leur dis que… »
Fred m’a coupé et m’a dit : « En vrai pourquoi tu ne veux pas y aller ? »
J’ai répondu parce que demain je dois me lever très tôt »
Elle m’a dit : «  Pourquoi tu ne dis pas que tu n’y vas pas parce que demain tu dois te lever très tôt ? »
Et voilà, je n’y avais même pas pensé. La réalité suffit la plupart du temps.
On dit les choses comme elles sont, neuf fois sur dix les gens comprennent. La dixième fois, ils ne comprennent pas, réfléchissent puis comprennent.


Mourir

  • Mourir, c’est quand tout s’arrête pour de bon.
  • Mourir, c’est quand on se décide de n’être plus qu’un souvenir.
  • Mourir, c’est quand on tourne la page.
  • Mourir, c’est quand on renaît à quelque chose de neuf.
  • Mourir, c’est quand on arrive à la fin de ce qu’on était venu parfaire.
  • Mourir c’est s’enfoncer dans des brumes.
  • Mourir, c’est réunir sa famille et ses amis pour une fête où on n’est pas.
  • Mourir, c’est planer loin des choses qui nous clouaient au sol.
  • Mourir, c’est accepter de ne plus avoir de rôle dans le grand vaudeville du temps.
  • Mourir, c’est avoir fait tout ce qu’on pouvait.

Un  jour le téléphone a sonné et je n’ai pas répondu. C’était Seb qui me disait que je devrais vraiment répondre quand mon téléphone sonne. Alors je l’ai rappelé. Il m’a dit froidement que Fred avait essayé de se suicider. Il y avait comme de la colère dans sa voix. Moi, je me sentais coupable. Je crois sincèrement qu’on est tous responsable quand quelqu’un se suicide. Tous ! Même si on ne connaît pas cette personne.


Toutes leurs voix murmurent encore dans ma tête…


D’abord celle de ma grand-mère : « Tu devrais vraiment penser à te caser ! De mon temps… mais est il vraiment nécessaire que je parle de mon temps ? ça ne veut rien dire pour toi, je suppose, ces choses là mais tant pis je te les dis quand même… De mon temps les filles savaient s’habiller, se coiffer et tenir une maison… De mon temps les filles ne se regardaient pas le nombril, ne se cherchaient pas des poux, elles se construisaient une vie. Toi, ma pauvre… mais qu’est ce que tu vas faire  avec tes états d’âme, tes idées farfelues, tes pantalons trop larges et tes tricots tout passés… Vieille fille, tu m’entends ; tu vas finir vieille fille ! Si tu n’y prends pas garde, les années vont passer et tu resteras seule. Qu’est ce que tu crois que c’est facile la vie pour une femme seule ? Là, c’est rigolo, tu es jeune, tu fais la fête ; c’est bien. Quand tu te réveilleras, tous les hommes bien seront pris et tu resteras seule et tu penseras à ce que je te disais… Mais bon, je suppose que ça ne t’intéresse pas ce que je te dis ; je suis vieille moi mais crois moi je ne suis pas gâteuse. »

Si elle avait su, cette vieille femme, qu’à cette même époque, son frère, cette vieille pourriture, aimait à se coller à moi pour me baver à l’oreille ses insanités scabreuses : « Tu as grandi, eh, ma petite ; tu es une vraie femme, hein, maintenant ; ils ont poussé les petits nénés ; t’es jolie comme tout… Tu veux que Tonton t’emmène un peu en promenade ? ou bien danser ? Ça te plait, dis, de danser ; on dansera le slow… elles aiment ça , les femmes, se coller contre les hommes ; ça te plairait à toi, non ? T’as un petit ami ? il te caresse un peu … Les jeunes y savent pas y faire, c’est des manchots, tu ne voudrais pas qu’on aille à la piscine, tous les deux, t’as des jolies formes, tu sais, j’enverrais bien ma main dans ton soutien gorge, juste pour voir, pour toucher, ça doit être tout chaud, tout doux à l’intérieur…. Tu veux pas, dit ? Je saurai te faire des choses qui te plairaient tu sais, il faudra bien que tu y passes un jour, et les jeunes ils sont si bêtes, laisse toi faire ma poulette, laisse faire ton tonton, je te trouve belle, moi, tu sais, laisse moi mettre la main dans ton corsage. »

Voilà, tiens, va te chercher un mari après ça, va avoir envie qu’un homme te touche. Alors vraiment, ils étaient tous comme cela les hommes à en croire Danielle, ma chère Danielle, dont je croyais tout ce qu’elle me disait, juste parce qu’elle avait trente de plus que moi, oui, les hommes étaient tous comme ça : oh, ma pauvre, tu veux que je te dise, les hommes, c’est tout pareil, tout pareil, ça bouffe, ça pète, ça t’emmerde quand ils ont le machin en l’air et ça t’ignore quand ils ont le machin en bas, tu peux pas compter sur eux, ils te larguent quand tu as le plus besoin d’eux, ça te largue si possible pour un cul plus jeune et plus avenant, toi, tu as lavé leurs chaussettes pendant vingt ans et le jour où le démon de midi vient leur chatouiller les pieds, ils te laissent avec les mômes sur les bras et les traites de la maison sur le dos, ils prennent la poudre d’escampette et en gueulant partout qu’ils n’en peuvent plus avec toi, parce que tu es trop ceci, trop cela, ou pas assez machin, n’empêche que le ceci, le cela, le machin ça leur a bien convenu avant de traîner le cul plus avenant de la jeunette, et toi, ma pauvre, n’oublie jamais ce que je t’ai dit, au moins, tu seras à quoi t’attendre et des mômes n’en fait pas trop, parce qu’une fois que le type s’est barré , c’est eux qui t’emmerdent  et ça jusqu’à ta mort, une fois qu’ils t’ont bien tétée ils essaient de te plumer pour te faire finir à l’hospice, c’est ça les gamins, qu’est ce que tu crois ».

Ce que je croyais ? Je croyais où plutôt je commençais à croire que faire sa vie avec quelqu’un était une expérience bien dangereuse à vivre mais bien triste à ne pas tenter. Alors je ne savais plus trop, et je n’ai plus su le jour où Jeanne , la sœur de la cousine de mon père a cru bon de me murmurer ce secret de familles que j’aurais préféré ignorer : «  Tu te souviens quand la mère à loué un coffre à la banque en disant, j’ai des papiers importants, je suppose qu’elle ne t’a jamais dit, ce qu’il y avait sur ces papiers, et bien moi je vais te le dire : Adèle, la mère de Suzette, elle avait rencontré un marin qui disait l’aimer, et qui était très beau, parait-il,  et il devait l’emmener se marier et tout et tout, et rien et rien, un beau jour il s’est barré, Adèle était enceinte, mais tu penses bien que le grand-père, il n’a pas voulu qu’elle le garde mais à cette époque là, tu n’avortais pas comme ça, alors ils l’ont envoyée à la campagne, le temps de la grossesse puis elle est revenue, quand tout a été terminé, et l’enfant on n’a jamais su, jusqu’au jour où Robert il a su que le petit était dans la famille du côté de la grand-mère, chez la cousine Huberte, mais elle ne  savait pas qui c’était ce petit, elle l’avait adopté en pensant que c’était un étranger, entre temps, Adèle avait connu Louis, et avait eu Suzette, tu me suis ? Et c’est l’Antoine qui a tout balancé car il travaillait chez le notaire, du coup la Huberte quand les usines du Loiret se sont vendues, elle a réclamé la part du petit, mais le Louis, il était pas au courant, il en a voulu au grand-père qui entre temps s’était remis en ménage avec Odette, puisque la grand mère était morte, tu me suis ? Non je ne savais plus déjà depuis un moment où était l’amour dans tout cela, abandon, trahison, j’avais toujours cru que les gens de ma famille étaient des gens bien simples et je n’en revenais pas de tout ça. Et moi, est ce que l’amour, le vrai, le pur, me concernait, j’en doutais, mais un jour j’ai rencontré Bruno, qu’est ce qu’il m’a fait rêver celui-là, avec sa voix profonde : « Viens ce soir, ne dis rien, passe par la fenêtre de la chambre, on ira marcher sous les étoiles, si tu veux même, on prendra ma voiture, je travaillais près d’une forêt d’acacias, tu connais le parfum des fleurs d’acacia, on dirait du miel, on dirait une caresse, on s’allongera sur le sol et on regardera les étoiles filantes, qu’est ce que tu crois, que je vais te sauter dessus ? mais on n’est pas tous comme ton vieux cochon d’oncle, je peux juste à côté de toi, te tenir la main et être heureux, qu’est ce que tu crois que j’ai besoin de te déshabiller pour t’aimer, je t’aime c’est tout et même si je devais rester mille ans à côté de toi, juste à te regarder et bien je resterais, tu es comme la fleur des acacias, tu es pure, tu sens bon et tu es si fragile qu’il ne faut pas te cueillir pour te garder le plus longtemps possible, alors viens avec moi te promener cette nuit, tu verras comme on est heureux dans la forêt et sous les étoiles ».  Qu’est ce qu’il parlait bien le Bruno, qu’est ce que j’y ai cru à ses fleurs d’acacias, ses étoiles filantes et ses milles ans de chasteté, j’y ai cru, j’y ai cru tellement que je l’ai laissé me cueillir sans même un regret, et puis bien sûr il est parti. Il y a des gens qui peuvent vous regarder bien en face et vous dire dans la même phrase qu’ils vous aiment et qu’ils vous quittent. Ils se tournent et ils partent. Comment croire à l’amour après ça ?

Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est qu’un jour il a été là, devant moi et que c’était le bon, « le bon ». Comme aurait dit ma grand-mère, celui dont les mots sonnaient justes et touchaient profond : « ce que je te propose, si tu es d’accord, si tes parents sont d’accord, c’est qu’on reprenne la ferme de mes parents, je sais qu’ils n’attendent que ça, ma mère veut absolument aller vivre à Carpentras à côté de chez ma sœur et mon père ne dira pas non. On mettre quelques chèvres, un peu de poules, des lapins. Si tu veux tu feras les marchés, c’est bien les marchés, il faut se lever un peu tôt mais au moins tu es libre l’après midi et tu pourras continuer à faire ce qu’il te plait l’après midi, je n’aurai pas besoin de toi pour le travail des terres, tu sais j’ai l’habitude de travailler seul. On fait ça si tu veux, si ça te plait. Mais ce que je veux c’est que l’on se fabrique une vie où tu sois heureuse, où tu n’es jamais envie de repartir et si tu es heureuse, moi je sais que je le serai aussi.
Voila il m’a dit, c’était ses mots d’amour à lui, des mots qui sentaient bon la terre, le travail, la vie honnête et la famille qui dure. Alors j’ai dit oui, ça fait vingt ans et je crois qu’on s’aime toujours
.
 

Cerises, vous m’avez demandé.

Si je voulais que nous fassions connaissance, pourquoi pas ?
Vous, connaissance de moi, moi, connaissance de vous, pourquoi pas ? Vous parlez de mon enfance ou des enfants que je n’ai pas eus pourquoi pas ? Vous racontez la fureur de ma vie active ou la fièvre de mes nuits d’amour, pourquoi pas ?
Alors je vais, Cerises, évider l’écheveau embrouillé de ma vie, attrapez un morceau au hasard, en espérant qu’il soit proche du début et tirez, tirez, tirez, et que les mots, les phrases, s’enchaînent et s’entrelacent pour me dépeindre à vous.
De l’enfance, j’ai aimé la tendresse de ma mère, la douceur des étés, les rêves surtout, les cachettes, les forêts et leurs arbres, les champs, leurs renoncules au printemps, leur froideur inquiétante l’hiver.
 Pourtant, voyez vous, quand l’âge d’avoir des enfants à mon tour est arrivé, je n’ai jamais souhaité porter la vie dans mon ventre.
Me lier à quelqu’un pour la vie, cela ne me concernait pas. Faire comme les autres, un travail, un mari, des enfants, cela ne me concernait pas.
Je sais que certaines femmes, dont le ventre est infertile, regardent les enfants des autres avec envie, avec souffrance. Moi je n’ai jamais connu cela. La vue d’un bébé ne m’a jamais émue, l’idée de materner ne m’a jamais effleurée, la question d’assurer ma descendance ne s’est jamais posée.
Suis-je un monstre, Cerises ? Peut-être ? Peut-être pas.
Quand je serai vieille, je crois que je dirai de moi : « J’ai été une grande amoureuse ». Oui parce que j’ai aimé plusieurs hommes, je les aimais vraiment, éperdument, je les ai quittés souvent, mais avant je les avais aimés vraiment.
Vous parlerai-je, Cerises, de toutes ces nuits d’amour où le plaisir et les émotions submergeaient mes sens, pas une fois mais trois fois, dix fois, vingt fois ?
Vous parlerai-je de  ces matins où le corps assouvit d’amour n’attend que la caresse du sommeil pour recommencer à vibrer ?
A la cueillette du plaisir je n’ai jamais été en reste et au détour de chaque rencontre, de chaque amour et de chaque rupture, c’est la vie que je célébrais ; car être amoureuse c’est avant tout se sentir vivant.
Oh bien sûr, Cerises, l’amour n’est pas tout dans la vie, me direz vous. Et vous aurez raison.
J’ai lancé ma vie professionnelle, un peu au hasard, sans savoir ce que j’avais envie de faire, sans savoir qui j’étais vraiment. Sait-on à 16 ans, ce que l’on veut que notre vie future soit ? On le pressent, on rêve on imagine, on suppute, on extrapole mais le savoir non. Alors au hasard j’ai choisi un lycée, une formation, une carrière, un milieu… et je me suis un peu trompée. Je dis  « un peu » Cerises car comme m’a dit, un jour, un homme que je respecte :  « Il n’y a pas d’erreur il n’y a que des itinéraires compliqués. »
J’ai su négocier un virage et trouver le métier qui me passionne. Bien sûr, il n’y a pas forcement que de bons moments, il y a des doutes, des problèmes d’argent, des heures idiotes passées en voiture, des angoisses pour demain, mais j’ai profondément  ancré, le sentiment de faire le plus beau métier du monde et je crois que c’est un besoin chez moi, de faire ce métier là.  J’ai besoin d’être active tout le temps, quitte à en épuiser  certains.
Voila Cerises, voilà qui je suis, je suis cela et autre chose encore, je suis cela et son contraire.
Je suis moi, unique et incroyable, et je suis toutes les femmes du monde, aux mêmes souffrances, aux mêmes attentes et aux mêmes rêves.
Et comme les autres j’essaie d’être quelqu’un de bien, de faire le bien, de laisser une trace, la plus belle possible, avant que ne m’engloutisse l’oubli.


Là où

Là où se pose mon regard
Je ne comprends pas.
L’enfance, les réponses, les morceaux de leurs âmes
Je ne comprends pas.
Parmi les corps qui se haient et qui s’aiment parfois
Je parle de gens que je ne connais pas
Et je pose encore une fois la même question.
Là où se pose mon regard
Qu’y a t il à comprendre ?
Alors je parle d’histoires qui n’existent pas
Femme lune sans enfance ; sans enfance et sans âme
Parmi tous ces gens que je ne connais pas.