Pour le repas de Noël, nous
ferons un buffet et chacun viendra se servir puis s’installera devant le
feu, ce sera plus pratique.
Nous commencerons par les huitres et je demanderai à Jeannot
de venir les ouvrir avec moi.
Je vais profiter de ce qu’il vient sans sa femme retenue
dans sa famille ; il faut absolument que je lui parle ; il va avoir quarante
ans cette année et n’a toujours pas d’enfant.
J’ai invité aussi Bernadette et Blandine, toutes deux voudraient
bien habiter dans la maison. J’espère que ça se passera bien car elles ne
se connaissent pas et n’ont pas spécialement la même dynamique. Elles doivent
apporter l’une le dessert et l’autre la dinde. Jeannot se charge des boissons.
J’imagine que Bernadette va me demander d’occuper l’appartement
du premier. Son vieux rêve est d’habiter à la campagne en louant son « deux
pièces » au centre ville. Elle recherche le grand air, le calme, le stationnement
facile et surtout éviter de grimper jusqu’au troisième à chaque fois qu’elle
a une course à faire.
Bon ! Voici Jeannot et Bernadette qui arrivent en même temps.
Nous allons faire salon dans la cuisine, le temps d’ouvrir les huitres.
« Bernadette ! si tu veux bien arranger la table et t’occuper
du feu, ce serait gentil. Je voulais faire un buffet mais pour manger les
huitres ce ne sera peut-être pas très pratique. Fais comme tu voudras ! Nous
nous occupons ici. »
« Prend cet outil Jeannot ! C’est le plus pratique ! Attention
ne te blesse pas ! Les Urgences pour la soirée de Noël c’est en général bien
mal choisi ! C’est très fréquenté et on en garde un mauvais souvenir.
« Dis-moi Jeannot ! J’imagine que ce doit être une question
peu agréable à aborder pour toi mais peux tu me dire où vous en êtes par
rapport à vos problèmes de parentage ? »
Jeannot a entendu la question mais il trouve arrangeant de
ne pas y répondre. En fait s’il aime bien les enfants il préfère, très ponctuellement,
s’occuper de ceux des autres.
« Oui Bernadette ! Je vais aller te chercher du bois ! Y
a-t-il suffisamment à boire ? Je voulais faire un punch sans alcool pour
l’apéritif. »
« Bon ! Laissons Jeannot terminer d’ouvrir les huitres et
je vous confectionne un petit cocktail avec du jus d’orange, des mandarines,
quelques raisins secs, assaisonné avec des épices indiennes et du sucre.
»
On a attendu Blandine puis on s’est mis à table sans qu’elle
arrive. La dinde n’est pas venue mais nous avons eu largement avec les huitres
et le dessert.
Le feu dans la cheminée a tenu la place de Blandine. Mais
que lui était il arrivé ? N’avait elle pas un téléphone pour nous prévenir
?
Fait elle la tête ? C’est vrai qu’elle n’était pas très enthousiaste
à la perspective de cette soirée. Ce n’est pas trop pour Jeannot mais de
se retrouver avec Bernadette lui faisait un peu peur. Blandine est introvertie
et Bernadette n’arrête pas de parler, ayant des idées sur tout. Elle sait
écouter certes mais elle a des solutions à tous les problèmes. De plus elle
soupçonne que Bernadette voudrait habiter dans l’appartement du haut et Blandine
en est un peu jalouse du fait qu’elle est à Paris. Elle craint qu’il n’y
ait plus de place pour elle lors de ses rares déplacements.
Justement je voulais lui demander si elle, elle ne voudrait
pas occuper cet appartement.
En fait tout s’est arrangé dans le sens où Bernadette qui
voulait faire sa demande, ne souhaite plus quitter son logement au centre
ville.
Nous n’avons pas vu Blandine, son train a été bloqué par
la neige et elle a réveillonné en rêvant d’un nouveau chez elle devant sa
télé.
L’année prochaine j’inviterai mes petits enfants et leurs
parents, ils ne logeront pas dans l’appartement du haut car il sera occupé
mais nous ferons la fête devant la cheminée.
Chacun apportera un petit cadeau qui sera placé dans la hotte
du père Noël qui les répartira. Jeannot se déguisera avec une grande barbe
blanche et un manteau rouge et fera la distribution dans un cérémonial que
tout le monde attend.
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