Sais-tu fille des sables, que j’avais
des amantes avant, des sourires et des larmes d’amours que j’ai laissés
mourir dans le vent….Une passion pour l’Orient et leurs jolis fruits aux
parfums d’oranger en fleurs. J’aimais les caresser, sentir leurs peaux vibrer,
humer le suc de leurs sexes dilatés…. J’aimais par la douceur de ma langue,
reluire les émeraudes de leurs yeux, les rubis de leurs seins, les saphirs
de leurs soupirs un soir de khamsin…
Et toi danserais- tu jusqu’au bout
de la vie ?
Je veux un chant d’amour, après
ma mort, une prière comme un hymne de paix pour la terre et pour tout l’univers…
Sais-tu que
le retour du printemps était important avant, j’entendais la terre susurrer
l’histoire de ce vieux paysan. Il labourait ses champs équipé d’une lame
d’acier attelée à son cheval… Trop vieux le cheval…Trop vieux le paysan.
Ils sont morts un matin du joli
mois de mai. Leurs cœurs ont ralenti, puis se sont arrêtés au même moment
comme un rythme de bendir en fin de partition.
Epuisés mais heureux, leurs sueurs,
leurs larmes tombées sur cette terre aride et ingrate,
venaient la nourrir d’un engrais aux mille et une vertus. Généreuse, la terre
offrait ce qu’elle avait de meilleur aux habitants
du village perché sur le haut de la montagne.
Les champs de maïs ont disparus…
aujourd’hui on y trouve des roses sauvages dépourvues d’épines…seuls les
pétales recouvrent le sol d’un tapis rouge sang,
ils protègent la mémoire du vieux paysan et de son vieux cheval.
Et toi, traverserais-tu les océans à pieds secs, nue et sans armure ?
Goéland en quête d’un sauveur…
Je veux un chant d’amour, après
ma mort une prière comme un hymne de paix pour la terre et pour tout l’univers…
Sais- tu que je n’ai jamais eu les
mots qu’il fallait. Les lettres se rassemblaient dans mon esprit par affinités.
Elles formaient des noms, des phrases qui finissaient toujours par une question
.Pourquoi une question plus qu’une affirmation ? Pourquoi un doute plus qu’une
vérité ? Quelle vérité ? La tienne ? Ou celle du monde, mélange de mensonges
et de faux semblant ?
Mes vérités, je les cache dans le
creux de ta nuque… Ta rousse chevelure garde encore ce mystère.
Et pour toi, ombre sur un cheval, écuyère
de la nuit, les ténèbres ont-elles un secret ?
Je veux un chant d’amour après ma
mort, une prière comme un hymne de paix pour la terre et tout l’univers…
Sais-tu ce que la tristesse m’a
appris, quand on dirait qu’elle vous brise, quand on dirait qu’elle s’éternise ?
Rien ne dure toujours, tes larmes
sécheront elles se transformeront en perles de sincérité.
Les nuages cachent le soleil, la
pluie est nécessaire…
Des épis de blé sur ton corps dénudé
chantent les louanges d’un D-ieu évadé de l’Enfer
pour échapper à la foudre d’un Paradis hostile.
Fille des sables
née de la vague, moitié sirène moitié écume, les embruns sur un
rocher ont égrenés ton corps.
Ton corps danse, ton cœur danse,
telle une concordance du vent et du soleil…
Et toi princesse de mes rêves, qu’elle est
ta question ?
Je veux un chant d’amour après
ma mort, une prière comme un hymne de paix pour la terre et mon univers…