A propos d’amour
Vous connaissez le scénario
du film "Amour" avec JL Trintignant. Lui, le personnage principal et son
épouse font un couple harmonieux et tranquille quand un beau soir elle est
terrassée par une attaque cérébrale. La situation se dégrade rapidement
et devient un enfer malgré les aides multiples dont ils peuvent bénéficier.
Un enfer surtout moral, je pense, pour ces bourgeois qui ne faisaient de
mal à personne.
Notre héros, sans doute, aimait trop
sa compagne pour la voir souffrir et se délabrer sans y mettre un terme.
Il a fini par trouver une solution, tout simplement, sans se poser trop de
questions, semble t il.
Et bien moi, en difficultés dans mon
couple, j’ai été tenté de régler le problème de la même façon, étouffer ma
compagne avec un oreiller... Je ne l’aimais sans doute pas assez pour accepter
que ce soit elle qui me tue à petit feu.
Heureusement, elle est partie de la
maison ; je peux revivre libre !
Pourtant vous connaissez la chanson des « Feuilles mortes » et bien moi
c’est pareil : je ramasse les souvenirs, les photos et je les classe dans
mon ordinateur.
• Le rendez vous que nous avons
pris pour nous revoir après plus de trente ans.
• Les difficultés que nous avons
eues pour trouver un endroit tranquille ce fameux 31 décembre.
• La correspondance que nous avons
échangée ensuite où nous nous incitions à nous revoir au plus tôt.
• La proposition que je lui ai faite
de m’accompagner au mariage allemand pour ne pas me retrouver « seul »
malgré l’entourage familial.
• Le coup de théâtre de son mari
découvrant le pot aux roses et son rappel d’urgence sous un prétexte mensonger.
Toutes ces imprudences, je les ai
commises en me faisant un cinéma incroyable ! Je me croyais suffisamment
alerte pour vivre avec une jeunette de seize ans de moins que moi.
« Les souvenirs et les regrets aussi
» mais qu’aurais je fait de ces six années si je ne les avais pas passées
avec elle ?
Et bien, comme Lanza del Vasto, j’aurais
créé une communauté de vie dans laquelle chacun aurait eu sa place en partageant
les tâches et les responsabilités.
Pas de course au profit ; pas de propriété
privée ; pas de jalousie ! Chacun se positionne dans le respect et l’amour
des autres.
Mais ! Combien de gourous en tous
genres ont annoncé et lancé leur projet promettant ainsi de belles illusions
? Rapidement le goût du pouvoir, la notoriété, la crédulité aveugle des
groupies leur ont tourné la tête. Ils se sont laissés emportés par leur succès
et ont fini par y croire. De dieux idolâtrés, ils sont tombés plus bas que
terre.
Moi j’ai préféré choisir la vie sans
histoire et cultiver mon jardin.
Vous savez ce qu’on dit des gens comme
moi ? Ils détruisent la vie des hommes mais surtout des femmes qu’ils séduisent.
Il vaudrait mieux qu’on leur attache une meule autour du cou et qu’on
les jette à la mer.
En fait je crois et j’espère que mes
malheureuses victimes gardent un souvenir merveilleux de la période qu’elles
ont passée avec moi.
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