Souvenir

Madeleine
Marc

Consigne : faire des alexandrins, les mots en gras sont imposés.
Souvenir
 
…                                                  longtemps
…                                                    débarcadère


 
…                                                          soir
…                                                      silence


 
…                                                         partir
…                                                          flamme


 
…                                                            vent
…                                                          morte


 

 
Souvenir
 
Baigné d’immensité, le garderai je longtemps
Fixé au bastingage, près du débarcadère ?
C’est une étoile filante, souvenir d’un printemps
Que je veux oublier sans regarder derrière.
 
Je la revois encore, c’était le premier soir,
Nous n’osions nous parler, tout n’était que silence,
Je crois même qu’il était bien mal venu de boire.
Je m’efforçais en vain de garder sa présence.
 
Pourtant, sans dire un mot, il nous a fallu partir.
Juste un dernier moment, pour déclarer ma flamme ;
En me trainant de peur, j’aurais voulu gémir,
Conserver ces instants, en secret dans mon âme.
 
Mais tous ces souvenirs, emportés par le vent,
Me laissent un léger gout, comme d’espérance morte.
Je m’efforce d’agir, ce sera comme avant
Et de mon cœur meurtri, il faudra qu’elle sorte.
(Marc)
 




 

 
Souvenir
 
 C’était très loin d’ici, il y a bien longtemps
J’étais resté le seul près du débarcadère,
Ciel gris, mer en démence et mouette en colère,
Adieu mes beaux étés, adieu tous mes printemps …
 
J’étais resté en rade en espérant le soir
Alors, j’ai salué l’étoile du silence
Mon Iseut, ô ma reine, ô désastre d’absence
Qui, pour me défier, se laissait entrevoir.
 
J’aurais dû me lever, j’aurais dû repartir,
Tout me disait : « Va-t-en, que revive la flamme !
Elle ne peut s’éteindre et le vent le proclame !
Qui sait ce qui, du temps, un jour, pourra surgir ? »
 
Noires comme  le ciel, la bourrasque et le vent,
La vie était en deuil, l’espérance était morte
Et la mer était d’encre et quand je dis : « Qu’importe ? »
Une voix de terreur hurla : « Pleure, Tristan ! »

(Madeleine)