· Savoir cueillir le bonheur au fond de soi
· Savoir ce que nous pouvons changer de ce que nous changerons jamais.
· La parole est d’argent mais le silence est d’or
· Savoir se griser avec de tous petits riens
· Sois patient avec les autres ils te le rendront bien un jour.
Personnage (récurent dans les différents textes) :
Un voyageur, amoureux de la nature, pauvre, hermétique à l’amour, il va quelque part, il ne se déplace qu’à cheval.
Robert s’arrête
enfin, fatigué de la course folle qu’il vient d’effectuer. Son cheval est
trempé de sueur. Il vient d’apercevoir une fontaine au bord de la route. Doucement, pour mieux goûter le
plaisir de se désaltérer, il écoute d’abord le bruit de l’eau qui coule d’un
modeste tuyau. L’eau est fraîche, il approche les lèvres de la surface avant
d’y plonger la main, puis il décide d’ y tremper la tête toute entière
lorsqu’il aperçoit sur le fond du bassin
quelques mots gravés dans la pierre : « laisse boire ton
cheval »
Il s’exécute de
bonne grâce et après avoir attaché la bête à l’ombre il va commander une
boisson rafraîchissante pour lui.
Assis dans la salle
vide il goûte en silence le breuvage qui lui a été servi. La chaise sur
laquelle il est assis lui parait confortable comparée au galop du cheval.
Je vais à
Pernes ! dit Robert à la maîtresse de maison. Pouvez vous m’indiquer un
raccourci ?
La jeune femme ne
répond pas. Elle met juste un doigt sur sa bouche. Derrière elle un être grossier la menace.
Robert n’insiste pas
et prudemment s’éloigne sans avoir de réponse.
Remis en selle il
regarde derrière lui pour voir l’hôtesse courir dans sa direction. « Vite
emmenez moi , il veut me tuer » Certes son cheval n’avait qu’une place
mais en se serrant...
Il lui tend la main
et hop d’un geste précis la hisse derrière lui. La monture s’élance, alors
qu’au loin, un coup de feu éclate.
Que puis faire pour
vous ? Où dois je aller ? Comment vous appelez vous ?
Elle ne répond rien
mais se serre contre son chevalier servant.
Savoir
cueillir le bonheur au fond de soi
Robert est inquiet.
Que va t il faire de cette compagne improvisée sinon imposée ? Il n’est
pas question de rater son rendez vous à Pernes avec le vendeur de moutons.
Pernes c’est bien
par ici ? crie t il en se retournant. Elle ne répond toujours rien mais
serre encore plus fort le héros improvisé.
Alors Robert se
laisse aller au plaisir de sentir le corps de la jeune femme coller à lui et
communier à tous les mouvements imprimés par la bête. C’était bien la première
fois qu’il se laissait séduire par une femme depuis que sa mère lui avait
raconté tout le mal qu’il devait attendre des mauvaises fréquentations.
En fait la situation
n’était pas du tout désagréable et Robert caressait sa monture comme pour la
remercier d’accepter docilement la charge supplémentaire.
Sans savoir ce qu’il l’attendait, il imaginait l’histoire de sa passagère et les suites de cette folle équipée.