Notre atelier Science et Ethique à Marseille abordait ce mercredi 17 un sujet important : la vie.
Ma réflexion après la réunion tente de distinguer les faits biologiques du Droit.
La vie jaillit de la rencontre d’une cellule mâle et d’une autre femelle. Elle est provisoire et disparaît plus ou moins vite. Elle se manifeste sous différentes formes, l’humanité en est une.
Le Droit tente de suivre et réguler l’évolution des mœurs entraînée par le recherche et les progrès scientifiques. Notre adaptation aux changements de mentalité et de comportements se fait plus ou moins facilement. La tradition, les religions, tentent d’orienter les lois locales ou internationales pour la vie en société. Nous avons notre place à prendre dans les débats et elle dépend beaucoup de notre histoire personnelle.
L’Eglise estime que la vie vient de Dieu et c’est à Lui de la retirer. D’autres religions pensent qu’il n’est pas possible d’attenter à la vie quelle qu’elle soit. Ces principes s’affrontent à un problème de limites que le Droit cherche à réguler. Légitime défense, suicide ou aide à mourir, problèmes de l’avortement et des manipulations génétiques.
Les Procréation Médicalement Assistée et Grossesse Pour Autrui, posent d’autres questions d’ordre affectif ou de respect de la personne.
Pour la PMA :
1. insémination artificielle pour cas de spermatozoïdes en manque de mobilité,
2. fécondation in vitro, stimulation d’ovaires
3. don d’ovocytes
Ces techniques, tout en manquant de « naturel », apparaissent comme des interventions très aidantes, presque miraculeuses en cas de stérilité ou de maladie mais peuvent poser des problèmes d’ordre affectif ou relationnels dans le couple ou par rapport aux questions de l’enfant qui voudra savoir ce qui s’est passé. Problèmes un peu différents mais qui se retrouvent en cas d’adoption..
Pour la GPA la principale question est de savoir comment il peut être possible à une femme d’avoir une intimité exceptionnelle pendant neuf mois avec un être vivant et de le vendre ensuite.
De toutes façons l’accès à ces techniques ne résout pas les inégalités sociales, bien au contraire.
Autres problèmes évoqués posés par la GPA :
-
si une gestation pour autrui pourrait rendre service à un couple dont la
femme est dépourvue d'organes génitaux nécessaires, elle pose le problème
de vente de l'être pendant la gestation poussée par la pauvreté, l'endettement,
d'une autre femme. Certaines ont risqué la comparaison avec la situation
prostitutionnelle.
- une grossesse et un accouchement présentent toujours un risque pour
la parturiente, aussi minime soit-il actuellement, il existe toujours. Quelle
responsabilité ! (Jacqueline M)
Il faut noter qu’en France, toute activité et interventions médicalement sont prises en charge par la SS. Il n’en est rien pour la GPA qui demeure interdite (Alain). Michel avance que si la GPA était autorisée, bien encadrée par la loi, il y aurait moins de problèmes au niveau de l’exploitation financière du ventre de la femme.
Bien d’autres questions encore ont été abordées, la réunion a été fort bien régulée grâce au bâton qui passait de main en main et permettait d’être écouté. Tous les participants ont pu s’exprimer et étaient ravis.
Marc B.
Etaient présents :
Marie Paule Protin, Jacqueline Ferrand du groupe d’Aix.
Marie Odile Meyer, Monique Seveau, Jacqueline
Moulin, Lysiane Bonard, Michel Galichet, Bernadette et Alain Schwartz, Marc
Bitterlin du groupe Marseille.