ATELIER VIE SPIRITUELLE 

 

compte rendu Aline
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ATELIER DU 21 AVRIL 2017

Étaient présents : Luce Avril, Marc Bitterlin, Aline Dhers, Geneviève de la Jonquière, Marie –Odile Meyer, Alain et Bernadette Schwartz.
Excusée : Dolorès Frases.


Chapitre 11 de St Jean :

Fin du Livre des Signes, c’est un chapitre remarquable par sa richesse, l’ampleur du récit, les nombreux personnages décrits dans leur réalité quotidienne, par le caractère énigmatique et exceptionnel du signe donné par Jésus : la résurrection de Lazare.
Plusieurs thèmes ont été abordés dans notre discussion :
Il apparaît sans voix et sans visage, une figure silencieuse dans cet épisode.
D’abord malade puis mort puis mis au tombeau. Il n’est que l’objet du discours des différents acteurs de cette séquence : les disciples, Jésus ses soeurs Marie et Marthe. Il est plus un prétexte et comme une surface de projection qui va permettre à chacun de se positionner face au deuil, à la Mort, à la croyance en une vie après la Mort et d’exprimer son espérance et sa Foi.
Représente-il un symbole de cette humanité souffrante vers laquelle Jésus, touché par sa détresse, se met en route pour la sauver ?
« C ‘est pour que vous croyiez » V 15
Jésus va restituer le mouvement, la vie à Lazare qui sort du tombeau.
Jésus et le pouvoir sur la Mort
Le centre du récit n’est pas Lazare mais Jésus et son identité –comme toujours- que Jean veut nous faire comprendre. Il est celui qui « réveille » les morts par Parole.
Jésus apparaît comme celui qui sait : il sait que Lazare va mourir, et va revenir à la vie pour la gloire de Dieu.
Il est celui qui veut selon son propre vouloir en communion avec le Père.
Il est enfin celui qui peut et a le pouvoir de rendre la vie à Lazare.
Il est le Maître, le Seigneur, Rabbi pour les disciples, le Messie pour Marthe.
Il a le pouvoir d’enseigner avec autorité ; avec la même autorité, il affirme sa maîtrise du temps et des événements y compris le pouvoir d’agir sur la mort en redonnant la vie à Lazare.
Et en même temps ce Jésus qui agit avec calme et assurance, devant les pleurs de Marie et le corps mort de son ami Lazare, « frémit intérieurement et se troubla » nous dit Jean.
C’est un homme pleinement humain que nous montre aussi Jean, sensible à la souffrance des proches de Lazare peut-être aussi anticipant sa propre mort prochaine.
Jésus cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! et le mort sortit, pieds et mains liés par des bandelettes »
Cette scène réaliste est précédée d’une déclaration de Jésus . »J’ai parlé ainsi pour que tous ceux qui m’entourent sachent que c’est Toi qui m’as envoyé »
Jésus se réfère à Dieu son Père qui seul a le pouvoir sur la vie et la Mort.
Quelques versets plus haut dans son dialogue avec Marthe, Jésus était aller plus loin : « je suis la résurrection et la vie qui croit en moi, même s’il meurt vivra. »
De quelle vie parle Jésus ? Lazare est-il mort physiquement ou comme « mort », inexistant ? Cette promesse de vie de Jésus doit-elle être comprise comme une espérance de vie après la mort ou bien comme une invitation à sortir de la mort à soi-même, de ses petits intérêts, du repliement sur soi, pour faire l’expérience d’une transformation intérieure et d’une vie dans la plénitude avec Jésus.
Cette promesse serait alors plus intelligible pour nous pauvres incrédules : on y trouve d’ailleurs un écho dans la réponse de Jésus à Nicomède Jean 3 v. 3 « en vérité, en vérité, je te le dis, s’il ne naît d’en haut, personne ne peut voir le Royaume de Dieu. « La mort est une réalité de notre condition humaine qui peut nous interroger, nous hanter, nous révolter ou pas. Notons que l’espérance d’un au- delà après
la mort est une réalité pour certains.
Celle de nos proches nous touche et nous fait souffrir : conjoint ou qui plus est enfant.
« Une question surgit et resurgit obstinément ; Existe t-il encore ? et où ?en quel ailleurs ? sous quelle forme invisible à nos yeux ? Visible autrement ? »1
La mort est- elle un Mal, fruit du péché originel comme on nous l’a souvent présenté ? La vie c’est le Désir qui, comme la Foi, - pour certainstranscende notre existence et nous aide à vivre.
D’autres trouvent ce sens dans l’art, dans l’action, dans la création, dans la quête.

Marthe se précipite vers Jésus :l’évangéliste ne la montre pas en pleurs mais confiante en la puissance de Jésus : avec Jésus tout est possible même sa résurrection ; elle confesse sa croyance en Jésus fils de Dieu venu dans le Monde.
Confession de foi qui est placée avant le miracle d’ailleurs.
Marie plus affective pleure son frère, se jette aux pieds de Jésus et Jésus est touché par la douleur de cette femme...

1 Ricoeur Vivant jusqu’à la mort.
Il faut savoir que Ricoeur a perdu un fils qui s’est suicidé

Ce dernier signe qui montre le pouvoir de Jésus sur la Mort menace l’ordre établi des grands prêtres et des pharisiens sur le plan religieux et politique.
« Qu’un seul homme meure plutôt que la nation entière. »
Jésus est condamné à mort. La Pâque est proche.
L’épisode de la mort de Lazare dernier signe transmis par Jean anticipe et préfigure le destin de Jésus, sa mort prochaine et sa résurrection transmise par les disciples.

Aline D.


Prochain atelier vendredi 19 mai 2017
 


 

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