2017 Avril

L’OPERA/Jean Stéphane Bron

Séance du 10 Avril 2017
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Le film est un documentaire qui a été tourné durant des journées entières avec son équipe à l’Opéra, au moment de l’entrée en fonction de son nouveau directeur, Stéphane Lissner.  Le réalisateur lève les rideaux de l’Opéra de Paris (il faut entendre « le Garnier » et « le Bastille), pour nous montrer l’envers de ses décors, ses coulisses et les équipes au travail : des artistes aux « petites mains » discrètes et efficaces sans lesquelles nous n’aurions pas le plaisir d’assister à de beaux spectacles. Au total 1 700 employés répartis en 70 corps de métiers, un orchestre, un chœur, un ballet, une Académie, un atelier de décor, deux salles).
Le film évoque les contradictions de cette institution dotée de subventions publiques mais décroissantes par le désengagement de l’Etat, en cette période de rigueur budgétaire : moins de moyens, mais rentabilité, pour toujours plus de publics et un meilleur accès aux publics inhabituels.
Ce haut lieu d’art lyrique n’est pas protégé du monde. Les problèmes sociaux et politiques s’y invitent. Le film débute en Janvier 2015 ; nous entendons les opposants à la loi travail sur la Place de la Bastille dont le directeur Stéphane Lissner observe les manifestations en « première loge » derrière les vitres de son bureau.
Au sein de son entreprise nous l’entendons mener des négociations avec le personnel, gérer les grèves, choisir l’arrivée d’un chorégraphe Benjamin Millepied, et mettre au point de nouveaux contrats par exemple avec le jeune baryton-basse Micha Timoshenko, sélectionné à l’académie de l’Opéra. L’artiste russe ne connait pas le français, mais il s’adaptera comme d’autres artistes pour faire corps avec l’équipe.
La caméra ne se focalise pas sur les célébrités des lieux. Telle danseuse à bout de souffle qui sort de scène alors qu’une assistante l’attend discrètement avec de l’eau et des mouchoirs pour qu’en sueur elle s’éponge avant de s’élancer de nouveau.
Nous découvrons un groupe d’enfants de quartiers populaire qui travaillent la 7e de Beethoven. Nouvelle politique culturelle des lieux voulue par Jack Lang !
Pour conclure, c’est un bon documentaire qui nous montre tout le travail à l’intérieur de la grande ruche, que nous n’évaluons pas bien, alors que nous ne jouissons que du résultat pour notre plus grand plaisir.
La discussion sur l’appréciation du film s’est faite dans le bruit de la circulation de la place Castellane, et peu audible en bout de table, alors il est difficile de se faire l’écho précisément de l’ensemble du groupe.

Jacqueline M
(clic pour agrandir les photos)