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Ne touchez pas à la Ligue
des droits de l'Homme !
Appel de l'Humanité pour soutenir la LDH, le 11 avril 2023
Après les menaces de
Gérald Darmanin contre la LDH, après celles ce mercredi 12 avril de la part
de la Première ministre Elisabeth Borne, l'Humanité a pris l'initiative
d'un appel en soutien à l'association signé par 1 000 personnalités, puis
par des milliers de citoyennes et citoyens.
Devant les
sénateurs, mercredi 5 avril, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a
gravement mis en cause la vocation et l'indépendance de la Ligue des droits
de l'Homme (LDH), coupable à ses yeux de défendre les libertés publiques
contre les dérives de la politique du maintien de l'ordre, et l'a menacée
en rétorsion de couper l'aide publique qui lui revient. « Je ne connais
pas la subvention donnée par l'Etat, a-t-il affirmé, mais ça mérite
d'être regardé dans le cadre des actions qui ont pu être menées. »
Cette intimidation à peine voilée est d'une gravité extrême concernant une
association centenaire, reconnue pour son action exemplaire dans la
protection des libertés et le respect de l'Etat de droit.
Fondée en 1898 pour
combattre l'injustice antisémite faite au capitaine Dreyfus, la LDH a été
de tous les grands combats de la République. Laïcité, lutte antifasciste et
antiraciste, défense des droits des étrangers... Elle s'est depuis toujours
mobilisée pour préserver et promouvoir les droits de chaque être humain –
sa raison d'être – dans toutes les sphères de la vie publique.
Une défense
exigeante de notre démocratie
Depuis plusieurs semaines,
elle mène un travail d'observation des pratiques policières avec le souci
d'œuvrer à la désescalade des violences, afin de garantir l'ordre
républicain et le droit de manifester. C'est cette défense exigeante de
notre démocratie qui est visée par le sous-entendu inacceptable de Gérald
Darmanin.
Les subventions sont
indispensables pour garantir l'indépendance des associations et les
préserver de l'arbitraire d'un pouvoir. Les remettre en cause pour des
arrière-pensées politiques est une manière de faire taire les
contrepouvoirs et d'éteindre le débat public. Cette pratique, habituelle
des régimes autoritaires, doit alerter tous les défenseurs de notre système
démocratique. Par cet appel, nous réaffirmons notre vigilance et exigeons
que cessent ces menaces visant la LDH. Lire la suite
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Résolution de la
gouvernance internationale de la FIDH en soutien à la LDH
Le 7 avril
Réuni à Paris le 7
avril 2023, le Bureau international (BI) de la FIDH déclare que les menaces
portées par le ministre de l'Intérieur français contre la LDH, organisation
membre de la FIDH, constituent une attaque sérieuse contre la démocratie.
Pour avoir exercé le
rôle d'observateur des pratiques policières lors des nombreuses
manifestations liées à l'opposition d'une grande partie de la population à
la politique du gouvernement, pour avoir critiqué le dispositif de maintien
de l'ordre et dénoncé les nombreuses atteintes à la liberté de manifester,
la LDH se voit menacée par le ministre de l'Intérieur d'une remise en cause
des subventions publiques qui lui sont attribuées par le gouvernement ou
par des collectivités locales.
Créée en 1898 pour
lutter contre l'arbitraire d'État dont était victime, parce que juif, le
capitaine Dreyfus, la LDH a toujours défendu les libertés et le respect de
l'état de droit. Ce n'est que lorsqu'elle a été dissoute par le régime de
Vichy pendant la seconde guerre mondiale qu'elle a été empêchée d'exercer
ce rôle.
Attaquer aujourd'hui
la LDH en menaçant son financement, c'est tenter d'affaiblir un
contre-pouvoir. C'est s'attaquer à la liberté d'association, de
manifestation, à la liberté d'expression. C'est s'attaquer au
fonctionnement démocratique. Lire la suite
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Attaquer la LDH,
c'est basculer dans une dynamique illibérale
Lettre ouverte, le 6 avril 2023
Plusieurs centaines
de personnalités du monde intellectuel demandent à Emmanuel Macron de
condamner publiquement les propos de Gérald Darmanin.
Monsieur le
Président de la République,
Ce 5 avril 2023,
devant la représentation nationale, votre ministre de l'Intérieur s'est
publiquement interrogé sur la pérennité de subventions de l'Etat à laLDH. «
Je ne connais pas la subvention donnée par l'Etat à la Ligue des droits
de l'Homme. Mais ça mérite d'être regardé dans le cadre des actions qui ont
pu être menées », a-t-il ainsi déclaré, dans un style faussement
sibyllin qui masque mal une attaque frontale contre cette association, une
remise en cause directe des activités de la LDH.
Nous ne vous ferons
pas l'affront de vous reprocher d'ignorer l'origine de cette association,
tout entière dédiée à la défense du capitaine Dreyfus contre les mensonges
de l'Action française. Nous ne vous ferons pas l'affront de vous rappeler
tout ce que la République doit à cette association et à ceux qui lui ont
consacré leur engagement. Nous ne vous ferons pas l'affront de vous
reprocher d'ignorer que ces mêmes militants furent parmi les cibles
prioritaires de la répression du régime de Vichy. S'attaquer ainsi à la
Ligue des droits de l'homme, c'est s'attaquer à la démocratie et à la
République. Tolérer cette attaque, c'est donner le signal d'une bascule de
notre Nation dans une dynamique ouvertement illibérale.
C'est pourquoi,
Monsieur le Président, avec gravité et conscience, nous vous demandons de
rappeler votre ministre à ses devoirs, et de condamner publiquement ses
propos.
Dans l'attente de
votre réaction, nous vous prions, Monsieur le Président, de croire en nos
sentiments les meilleurs.
Retrouvez tous les signataires ici.
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EDITORIAL - Chantage
financier contre la LDH : la démocratie a besoin d'associations
indépendantes
Le Monde, le 17 avril
En reprenant à son
compte les attaques contre la LDH souvent brandies par l'extrême droite, le
ministre de l'Intérieur a franchi une dangereuse ligne rouge. Seuls les
Etats illibéraux ou totalitaires exigent une société civile à leur botte.
Liberté
d'expression, d'association, droit de se réunir, de manifester, protection
de la vie privée, droit à un procès équitable... Considérées comme acquises,
chéries par tous, mais peu reconnues en tant que telles, les libertés
publiques ont progressé en France au fil d'une histoire séculaire faite de
conquêtes et de régressions, d'avancées et de répressions. Une histoire
fragile qui se poursuit à une époque où elles sont menacées dans un
contexte de tensions sociales et politiques, de danger terroriste, de
radicalisation des esprits, appuyée par les réseaux sociaux, et de
traitement massif des données personnelles par le biais de l'Internet et
l'intelligence artificielle. Lire la suite
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L'appel du monde
associatif à soutenir la LDH : "Nous continuerons"
Communiqué collectif de soutien à la LDH, le 11 avril 2023
Auditionné par la
commission des lois du Sénat sur les techniques de maintien de l'ordre à
Sainte-Soline, en réponse à une intervention du sénateur Bonhomme invitant
à cesser le financement des associations « qui n'ont rien à voir avec
l'état de droit, quoi qu'elles en disent », le ministre de l'Intérieur a
estimé que la subvention accordée à la Ligue des droits de l'Homme « méritait
d'être regardée dans le cadre des actions qu'elle a pu mener ».
Les dernières digues
cèdent face au tournant autoritaire emprunté par le ministre de
l'Intérieur.
Il n'hésite plus à
s'attaquer à tous les acteurs qui remettent en cause son action, jusqu'à
s'en prendre à la LDH qui, depuis des décennies, combat pour la protection
des droits et libertés et des valeurs démocratiques. Lire la suite et la liste des
organisations signataires
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