Marc est un adhérent de la première heure. Presque chaque jour sur son ordinateur il écrit sa chronique quotidienne qu'il transmet à ses amis par courrier électronique ou par télécopie. Tout naturellement, il s'est proposé pour animer un atelier écriture. Sous sa directive, nous explorons les jeux de l'écriture sous toutes ses formes. L'écriture n'est-elle pas un moyen formidable de communiquer pour un malentendant surtout avec les outils dont on dispose aujourd'hui. S'entraîner à exprimer sa pensée, mettre le ton ou la légèreté nécessaire voilà tout un programme...
Nous lui avons posé quelques questions :-début de ta surdité
Les conversations, les discussions de groupe me fatiguaient anormalement.
J'ai voulu suivre une formation à base de conférences. Au bout
d'une heure je ne pouvais plus suivre et m'endormais à ma place. Même
proche du conférencier je me faisais remarquer. A chaque fois il me
fallait déconnecter pendant cinq à dix minutes
-a quel âge as-tu été gêné...
J'ai été gêné après 50 ans. Je me suis
fait appareillé à 60 ans. Les prothèses me sont un plus
dans ma vie sociale ou dans des occasions particulières, concerts,
cinéma. Toutefois je ne m'y habitue pas et n'oublie jamais de les
enlever la prestation terminée car elles me gênent.
-as-tu eu du mal à reconnaître ta surdité (refus psychologique), ou bien au contraire tu as été le premier à le constater
Je me sens handicapé certes, mais ce n'est pas une souffrance psychologique.
Pourtant j'apprécie et recherche le calme , la musique.
-origine présumée, évolution
Je considère cette particularité assez banale et comme un
signe normal de vieillissement.
-en quoi cela t'a gèné... depuis
C'est au cinéma, pour suivre les dialogues mal présentés que je suis le plus ennuyé.
-ta qualité de vie actuelle avec ou sans l'appareil
Dans ma recherche de vie simple et naturelle, le fait d'avoir un retard à la compréhension me donne l'impression de m'éloigner doucement du monde des actifs. En certaines occasions, je m'efforce de le rejoindre avec mes prothèses.
-comment tu as connu l'ARDDS, qu'y trouves-tu
Je suis en sympathie avec les personnes de l'ARDDS qui me semblent plus
atteintes que moi. Je suis admiratif du dynamisme des animateurs et de ceux
ou celles qui mettent leurs compétences et donnent de leur temps pour
aider les Malentendants et faire avancer les recherches médicales sur
les surdités.
-d'autres surdités dans la famille (grands parents,
oncle et tantes, frères et soeurs, cousins...)
J'avais un frère qui à mon âge était plus atteint que moi.
Mes cinq sœurs plus âgées ne sont pas très touchées à l'exception d'une qui pense à l'appareillage.