Adieu Luigi !
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Ce jeudi 10 mai 2012, je suis en deuil
! J'ai perdu mon ami Luigi.
Il s'était installé chez moi depuis le début de l'année
et je me sentais bien avec lui ; je l'avais adopté comme un enfant
supplémentaire. Il me secondait dans la maison avec délicatesse
et douceur il semblait heureux. Malheureusement il était en sursis,
multiples opérations cancer de la gorge et son cœur a lâché
tout d'un coup. Je suis très triste.
C’était le premier jour de vrai beau temps et pour la première
fois du printemps je tondais l’herbe devant le patio là où
avait poussé quantité de fleurs sauvages. Soudain Ursula vient
me chercher affolée, Luigi, après un repas bien tranquille en
famille, s’était remis en activité près du cabanon qu’il
avait monté et aménagé avec Matias. Et puis subitement
il a eu une crise cardiaque et est mort là, sur l’herbe, nous n’avons
pas pu le réanimer. Il est resté deux jours encore dans sa
chambre, Françoise, sa voisine, a réussi à joindre sa
famille et avec ses frère et sœurs, hier, venus de l’Est, de la Moselle,
nous avons fait une petite cérémonie bien simple au crématorium.
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début mai avec ses amis
il décède le
10 mai à 15h30
le 12 mai il quitte
les lieux
Je
ne peux m’empêcher de sourire en le regardant, avec cette pensée
, c’est vraiment LUI. Je retrouve la même présence que lorsque
je l’ai vu une dernière fois plongé dans le repos. Ses yeux
rieurs, et son visage ouvert nous transmettant des sons plein de vie….Un
vrai guerrier, ce ludji, amoureux de la vie et qui a su rebondir à
maintes reprises, ….et qui a toujours caché son inconfort physique
qui était une épreuve pour lui……Accepter de ne pas
retrouver sa voix……et c’est à l’instant ou tout lui sourit, Votre
présence avec tous vos amis, le logement en pleine nature, le travail
valorisant, et voilà qu’il nous quitte si brutalement, nos
vies sont enveloppées d’un mystère qui nous échappe……..Qu’il
repose dans la Paix et nous accompagne… (Olga)
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le crématorium
Luigi ! (texte
de Bernadette pour la cérémonie au funérarium)
Tu as quitté cette vie et notre cœur aujourd’hui
est plein de ta présence.
Tu es parti comme tu as vécu, sans faire de bruit, avec la légèreté
de l’homme plein de tact, de délicatesse, d’énergie et de
courage que tu étais.
Aujourd’hui, après ton départ soudain qui nous laisse tout
étourdis, ta belle présence rayonne en nos cœurs, comme un
soleil puissant et doux qui nous aide à continuer le chemin comme
tu as su le faire, toujours avec courage et détermination, dans les
nombreux moments douloureux de ta vie.
Toi qui ne te plaignais jamais des souffrances physiques et morales que
la maladie t’infligeait, tu nous laisses l’image de ton lumineux sourire
qui manifestait combien tu aimais la vie, avec parfois un enthousiasme
quasi juvénile et toujours une grande bienveillance à l’égard
de toutes les personnes, de tous âges et de tous horizons.
Un mélange d’intrépidité à vivre tous
les petits bonheurs de la vie (avec, parfois, un peu d’excès) et ta
discrète et profonde sensibilité faisait de toi un être
tellement attachant, à l’impulsivité parfois un peu déroutante.
Mais on acceptait bien volontiers cette part de mystère, qui
te rendait parfois aussi, bien insaisissable.
Parfois, quand le poids des épreuves pesait trop lourd dans ton
cœur, tu disparaissais soudain, sans rien dire … comme pour éviter
de te montrer dans la souffrance, et pour épargner ton entourage.
Tu semblais avoir appris à traverser la vie avec un véritable
détachement et une impressionnante capacité à toujours
rebondir du côté de la vie, en t’adaptant avec intelligence
et courage et en restant dans les situations les plus difficiles cet être
vibrant, droit et joyeux qui nous touchait tant.
En ce joli mois de mai, tout semblait te sourire : au beau lieu de partage
et d’entraide de l’Atelier, avec Olga, venait s’ajouter la belle communauté
de vie de l’Escoubaire, chez Marc. C’était un bonheur de te voir
y prendre ta place de jour en jour, de mieux en mieux.
Tu souffrais beaucoup moins. Les analyses médicales étaient
bonnes. Avec tes belles dents toute neuves, tu pouvais partager les repas
ou d’autres bons moments d’échanges avec les amis de passage.
Marc veillait sur toi avec une attention discrète mais toute
paternelle, … et tu faisais bon ménage avec toute la joyeuse tribu
des autres locataires : Françoise, José-Manuel, et Bertrand,
… mais aussi des proches voisins , Ursula et Matias, etc … Chacun d’eux
appréciait ta belle convivialité et ton sens du service.
La dernière fois que je t’ai rencontré, tu étais
tout joyeux de me montrer que tu pouvais recommencer à siffloter
et tu semblais heureux et très occupé par les nombreux services
que tu rendais à ce nouveau voisinage.
En ce joli mois de mai, c’est encore ton cœur qui t’a emmené, ce
jeudi de printemps,
loin de nous, mais aussi proche, pour toujours.
Tu rejoins aujourd’hui cette terre inconnue où t’ont précédé
ton épouse, ta fille Angélique, tes parents et d’autres de
tes proches.
Dans ce moment si fort et le profond mystère du grand départ,
nous sommes heureux d’être, avec tes amis de toujours, Olga, Jeanine,
Jo et May, auprès de ta famille proche, Claudine, Simone, Béatrice,
Roger et auprès de toi, qui repose en paix, loin de toute peur et
de toute souffrance.
Merci Luigi, de nous laisser cette image de toi, légère et
paisible, qui nous aide à poursuivre le chemin en paix.
En octobre 2011, après de longues années d’absence tu avais
retrouvé ta chère famille à Forbach et tu avais écrit
à Olga : « Je revois et revis tout un monde, oh là
,là je ne regrette pas d’être revenu un court moment
auprès des miens, il y a de la joie mais également beaucoup
de tristesse, c’est dur à expliquer… »
Nous aussi aujourd’hui nous sommes comme toi, tellement tristes … mais
aussi contents,
et nous savons que cela vient de toi.
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Adieu Luigi ! (texte
de Marc)
Je ne connaissais pas Luigi depuis longtemps
et il ne m’a pas livré son point de vue sur la vie après
la mort.
Il savait qu’il n’en avait plus pour longtemps à
vivre vu les ennuis de santé qu’il avait surmontés et ceux
auxquels il devait faire face à chaque minute pour respirer.
Il gérait sa vie de la meilleure façon, responsable,
autonome, ne demandant rien pour lui-même.
Il se donnait sans retenue dans ce qu’on lui demandait
et acceptait simplement d’être aidé ou de participer aux rassemblements
amicaux ou familiaux.
Il n’imposait pas ses façons de faire et respectait
celles des autres
Comme beaucoup autour de lui, je l’appréciais énormément,
je m’en étais fait un ami.
J'ajoute qu'il en aurait été
ainsi si j'avais eu des informations sur son passé qu'il
gardait secrètement et notamment sur la sinistre affaire à laquelle il a été
mêlé.
Ma foi chrétienne me fait dire qu’il était,
comme nous tous, un fils de Dieu.
Un fils de Dieu, de Dieu qui s’est fait homme en Jésus
il y a 2000 ans,
Un fils de Dieu qui est mort après avoir souffert,
Un fils de Dieu qui est ressuscité, c'est-à-dire
qui continue à vivre d’une autre vie, d’une autre énergie.
Cette autre vie a commencé pour Lucien Boursier,
LUIGI , Luchty comme il aimait se faire appeler. Il était chrétien,
le crucifix sur son cercueil l’atteste.
Et le salut chrétien n’est pas à envisager
uniquement dans une autre vie, c’est d’abord ce qui va changer notre manière
d’être homme, de s’incarner, de travailler, de faire l’histoire ou
des chantiers avec d’autres.
Et ça Luigi nous l’a montré.
(Marc)
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rencontre amicale à l'Escoubaïre
Il communiquait surtout par écrit ...
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