Le journal de Pouf (primitivement NINJA)
Mon journal
Alors il parait que le patron écrit et publie Le journal de Pouf. C’est un peu fort ! Il ne m’a rien demandé et, sans doute, il croit tout savoir sur moi ? Dans la vérité, il n’y a que les êtres qui ne disent rien.
Sommaire
Fin
juillet, la vie ordinaire.
Il
parait que c’est les vacances d’été
Oui,
moi Pouf, le métaphysicien, je vais bien.
Les
fantaisies de Pouf et le chapeau d'Aldom
Le journal de Pouf
· L’amour libre. Il s’est payé quatre jours de fugue pour commencer son séjour.
· L’amour fou. Il vous passe entre les jambes au moindre déplacement.
· L’amour curieux mais prudent. Il ne s’aventure pas loin non sans regarder derrière lui.
· L’amour frugal. Il sait se contenter de cinq ou six croquettes par jour.
· L’amour propre. Il ne perd pas une occasion de se lécher avec soin.
· L’amour séducteur. Il a déjà affolé Jade et Bernadette. Mais il s’est laissé séduire par la jeune chatte du voisin. Il fallait le voir courir derrière elle, fluette et légère, lui tout rond, gros et plein de poils.
· L’amour discret. Ses miaulements sont à peine audibles, même avec aides auditives.
· L’amour social. Il reçoit du courrier de Sivi et Cathy par SMS ou Whatsapp
· L’amour vache. D’un coup de dent, il a déjà défiguré le patron qui voulait se faire embrasser.
Après avoir été enfermé pendant plusieurs jours dans la maison, pour m’y habituer soit disant, me voici libre de circuler où je veux. Le rêve ! Je montre ainsi de quel bois je me chauffe. Ainsi il y a tout juste un quart d’heure, aux alentours de 21h, le patron s’inquiétant sans doute de ne pas me voir rentré, me retrouve près du garage. Poli par nature, je m’approche pour me faire caresser et le voici qu’il s’avise de me prendre dans ses bras au lieu de m’inviter à le suivre. La colère m’a pris toutes griffes dehors et il n’a pas insisté longtemps. Je veux bien être câlin mais pas au prix de ma liberté.
Je prends mon temps pour faire connaissance avec l’environnement. Les chats voisins viennent me rendre visite. Je ne sais pas trop quoi leur dire mais on se comprend apparemment puisque asexués, il n’est pas question de prise de pouvoir. Hier, au Sud Ouest, la jeune chatte voisine m’a fait tourner en bourrique, celle là j’aimerais bien la retrouver, aujourd’hui, au Nord, du côté du transfo c’était un gros matou, noir mais pas tout à fait, un peu brillant comme moi.
Comme je m’amuse à lui faire peur au patron ! Alors qu’il cherche ses mots devant l’ordinateur, je saute du sol sur son bureau, juste entre lui et le clavier. C’est foi ce qu’il peut être gentil car plutôt que de me chasser, il me caresse jusqu’à ce que je me décide à aller autre part.
Ah le patron ! Il m’énerve, il ne peut pas rester tranquille. Tenez, ce matin il s’est mis à son ordi à 10.30. Je vais vous dire.
A 8h il descend l’escalier de meunier qui vient de sa chambre. Tout était calme et ce mouvement provoque chez moi un stress, une panique qui me fait me réfugier sous le divan du bureau. Bon je me rassure, rien de grave et nous nous disons bonjour, là, j’aime bien. C’est le moment des gâteries car il commence par moi évidemment, un mélange de croquettes avec du pâté de poisson, un régal. Si j’ai jeuné pendant une dizaine de jours pour montrer que je voulais être bien traité, j’ai une faim de loup maintenant.
Ensuite il n’arrête pas, Il range sa cuisine et prépare son ptit dej, heureusement j’ai loisir d’aller faire mes petits tours sur la terrasse qui a une jolie perspective sur le jardin Ouest. Vers 9h il est parti faire ses courses et ramène plein de victuailles dans son sac. Pendant ce temps je prends patience tout seul dans la maison. J’espère bien que bientôt il me laissera disposer du jardin.
Je suis un animal de luxe. Laurence a payé le prix fort à la SPA et j’ai un carnet de santé tenu à jour depuis mars 2017 date de ma naissance. A l’échelle humaine c’est un adulte de 24 ans qui s’adresse à vous. Pour combien de temps suis-je à l’Escoub ? Qui peut le dire ? Il parait que j’ai autant de chance de survie que le patron. Si ça se trouve nous mourrons ensemble.
Je n’ai pas encore apprécié d’aller faire mes besoins dehors, j’exige donc avoir une caisse à ma disposition mais ce n’est pas le pied car j’éparpille ma litière au grand dam du service d’entretien.
La télévision ne me passionne pas. Alors que sur les Champs Élysées, après le défilé du 14 juillet le président Macron serre des mains à tout rompre je surveille le jardin pour voir si ma jeune copine ne vient pas me narguer.
Je suis très sociable et ne dédaigne pas me frotter à tous les nouveaux arrivants mais très modérément. Je suis d’un naturel inquiet dit Anne Françoise et, à l’affut de tout mouvement, je me mobilise avec curiosité que l’on peut prendre pour de l’agitation et j’ai tendance à retrouver rapidement un lieu sûr dans le bureau. Quand le patron y est installé sans m’attendre, je me plais à surgir inopinément en sautant pour m’installer près de la souris (évidemment …). Il sursaute mais je m’affole pas, il n’atteindra pas ses outils si facilement et sans m’avoir caressé au préalable.
Ce temps de vacances, où la population défile pour venir se baigner dans la piscine, m’est particulièrement difficile. Je me fais caresser quelques instants pour satisfaire mon besoin de contacts puis je fuis dans un endroit calme où il est compliqué de me retrouver. Je réapparais lorsque le calme est revenu sans satisfaire la curiosité de ceux qui me cherchent.
C'est le nom que je donne à ma copine. Elle n'est pas grasse mais effrontée comme pas deux. Sure de sa jeunesse et de sa souplesse elle s'introduit dans la propriété jusqu'à venir me faire la bise, sur la bouche, mais oui. Ça ne dure pas longtemps et elle s'amuse à me voir lui courir après. Il faudra que je lui apprenne à vivre.
Sans me prévenir, un beau matin, le 19 juillet, je vois le
patron descendre avec sa valise. Il me donne quelques croquettes, il n’y a plus
de pâté de poisson dont je raffole et il s’apprête à partir. Je m’en doutais
bien car mon sixième sens m’avait averti qu’il se passait quelque chose. Alors,
au moment où il me donne une dernière caresse, je le mords au poignet pour lui
marquer ma désapprobation. Il en gardera la trace pendant quelques jours et
ainsi ne m’oubliera pas.
Me voici tout seul dans la maison ou plutôt dans les
pièces qui sont à ma disposition. Je peux quand même sortir dans le jardin et
chercher de la compagnie à l’étage ou en rez de jardin. Je ne me sens pas
malheureux et le temps qui ne compte pas pour moi, passera très vite.
Il parait que, de son côté, il prend quelques jours de
vacances pour une réunion de famille. Je soupçonne qu’il est allé retrouver sa
sœur et faire la fête avec elle… Je me promets d’en profiter et de ne pas
m’affecter comme pourrait le croire Sylvie qui pense que je suis triste. Non un
chat de race, comme je le suis grâce à mon pedigree, ne se laisse pas
aller.
Je suis très content de ce que je vis. J’aime la compagnie mais parfois je disparais et on me retrouve dans un coin du jardin ou bien je rentre à l’improviste me frotter aux premières jambes venues.
Alors il est rentré, le patron. Très fier de ses petites vacances, parait qu’il s’inquiétait que je pourrais m’affecter d’être abandonné, c’est bien mal me connaitre. Je suis à l’aise partout et j’adore me précipiter dès qu’il y a du mouvement. Le jardin est mon domaine, j’accompagne qui veut bien s’y promener.
J’ai bien apprécié le commentaire de Sivi à la fin de la première partie de ce journal. Je me sens important car, dit elle, sans moi elle n’aurait guère de nouvelles du patron. A propos elle lui a raconté que la plus jeune de ses chattes est allée deux fois chez le vétérinaire parce qu’elle ne mangeait plus et se grattait. Quelle histoire ! Elle y a gagné des super croquettes, parait il, vendues par le praticien (il n’y a pas de petits profits). Il faudrait que j’essaye la manip.
Il pleut aujourd’hui, c’est curieux mais ça ne me gêne pas. Au contraire, je suis tout propre maintenant et il parait que je sens bon. Je viens de sauter sur le bureau tout mouillé. Il est sympa, le vieux, il encaisse tout et je peux faire n’importe quoi. Ah ! Pas tout pourtant, tout à l’heure je me suis introduis dans la volière alors qu’il donnait à manger aux pigeons et il est intervenu au moment où je m’attaquais à un jeune qui ne savait pas voler.
Oui je suis fier, Sivi s’intéresse à moi. Elle a dit un jour qu’elle allait m’apprendre à miauler. Là, je crois qu’elle frime car ce n’est pas parce qu’elle fait du théâtre qu’elle peut prétendre savoir miauler et surtout apprendre les bonnes manières à un vrai chat. Car je suis un vrai chat même si des criminels m’ont amputé de mes fonctions de géniteur… Pour le miaulement, je sais rester discret et je ne veux gêner personne.
· Bravo ! Quel amour ce Pouf !!!
Mais pas le droit de trop défigurer le patron !
Sylvie
·
De : "Bernadette Vallée"
Joli texte ..Peut être Antonine pourrait elle en faire une chanson ?!
·
Envoyé: samedi 13 juillet 2019 08:23
Objet : Re: Re: Pouf suite
Je trouve ce petit Pouf bien attachant ! Tout comme son patron d’ailleurs... Ils vivent tous deux des aventures qui me rappellent mes lectures d’enfant...
Marc conteur, c’est trrrrès joliiii 🐈🌳🐾🦔🌷🐌🐜🏡
J’attends la suite 🤠! …
De : "Cathy Pascal" A : marc.bitterlin@sfr.fr
·
Alors ?
est ce que tu as transmis l’adresse de ton blog à l’ancienne patronne de
Pouf ?
Tu pourrais l’inviter à venir
visiter son ex chat ? peut-être serait-elle contente ?
Sylvie
· j'ai délégué ma mission de nourrir Pouf a Chloé ,(pendant Tes vacances) ce qu'elle a fait en compagnie de Théa !! Pouf a mange du patté au poisson tout vas bien !RAS
bises laurence
Vous aurez remarqué que mon nom est Nidja par la volonté de ma patronne d’origine. Or Luke en a décidé autrement et je suis devenu Pouf au grand bonheur de tout le monde sauf moi qui suis parfaitement indifférent à toute sorte d’appellation. Elevez un peu la voix dans ma direction et j’arrive à toute vitesse persuadé d’avoir une caresse en échange.
Oui je suis très apprécié si ce n’est d’Antonine[i] qui déclare haut et fort qu’elle ne m’aime pas. Curieux car vous me connaissez, on ne peut pas être plus avenant. Mais voilà, elle est très craintive, elle a peur des cambriolages et, en l’absence du patron, je me suis permis d’aller chez elle sans frapper à sa porte… Non elle ne se remet pas de la disparition de Marcel, mon prédécesseur qui était d’une discrétion remarquable sauf pour importuner Bernadette. Elle ne supportait pas ses miaulements et il avait du prendre des leçons particulières avec Sivi…
A propos de Marcel, quel prénom pour un chat ! La famille préférait Céji (C J ou Cordula Junior) Je suis allé sur sa tombe ce matin, voir photo, sans émotion particulière.
On verra plus tard que cette appellation crée des controverses. Julia trouve que c’est dévalorisant et que j’ai une certaine noblesse qui doit être respectée.
Je me doutais bien de quelque chose, depuis plusieurs jours la maison a changé.
Je vis dehors maintenant après avoir été enfermé dedans « le temps que je m’habitue ». Après avoir pris possession de l’intérieur, je n’y mets les pattes que pour manger, même la nuit, oui, je vis dehors. C’est trop bon ! je n’arrête pas d’explorer tous les bosquets et comme je ne crains pas les moustiques je dors là où ça me plait. Je me méfie toujours des rencontres mais je suis de nature confiant et me laisse facilement caresser mais ne vous avisez pas de me prendre dans les bras je déteste ça.
Le patron, occupé par mille tâches ne fait plus attention à moi ou presque. Il parait que c’est les vacances. Je deviens une curiosité de la propriété au même titre que les pigeons paons, les tortues ou les poissons, ceux que le héron n’a pas mangés. Et il y a aussi la piscine qui demande beaucoup de soins pour conserver une eau claire malgré la chaleur. J’aime bien m’y abreuver au risque de piquer une tête ce qui me déplairait considérablement.
Oui je suis devenu un « classique de l’Escoubaïre ». Je suis à l’aise avec qui que ce soit pourvu que l’on n’entrave pas ma liberté. Même les chiens ne me font pas peur et ils n’ont qu’à bien se tenir. Et, je m’amuse à effrayer les pigeons rien qu’à les regarder devant leur cage. Maintenant que j’ai toute liberté, je laisse le patron tranquille et ne vient plus trop le déranger quand il travaille à l’ordinateur. Cependant j’adore faire le tour du jardin derrière lui le matin. Il ne manque pas de s’arrêter pour me caresser le pelage que j’ai particulièrement fourni.
Samedi c'était la fête ici pour les
vingt ans de Luke. Vous ne connaissez pas Luke ? C'est un numéro exceptionnel,
gentil comme tout il a une bande de copains et copines qui semblent se
connaitre depuis toujours. Il n'y a que les chiens, bien jolis, il faut le
reconnaitre, qui ne fument pas. Luke a la réputation de ne pas s'en faire mais
tout le monde l'adore. En plus, un vrai
acrobate
qui, jadis, faisait des exploits
au trampoline (en 2013). A propos de trampoline, il n’a pas manqué
de faire de belles bêtises avec ses copains pendant la nuit de cette fête mais
je n’en dirai
pas plus..
A 3.45 ce matin, dimanche, je réveille le patron, j’appelle du bas, oui j’ai de la voix quand il le faut. Un intrus, un énorme chat voisin, s’est introduit dans la maison. Ce n’est pas la première fois qu’il vide ma gamelle que je laisse toujours à moitié pleine, par politesse. Là je n’en peux plus, c’est trop fort et bon gré mal gré le pauvre homme est descendu m’aider à le chasser. Julia, avec qui j’ai passé une nuit lors de son récent séjour, a dit que j’étais un animal sacré et qu’il fallait respecter toutes mes volontés. Je suis donc devenu comme les femmes, quand on leur laisse le pouvoir, elles le prennent et rendent les hommes esclaves.
Maintenant que je suis bien habitué à la maison et au jardin, je soupçonne que le patron va vouloir me laisser dehors la nuit. Je vous en reparlerai.
Et bien c'est fait ! Ça n'a pas trainé ... J'ai passé la nuit dehors, avec la porte fermée. Pour le principe c'est désagréable. Certes je ne manque pas de coins confortables d'où je peux surveiller les mouvements divers mais je préférais partager le lit de Julia, moi "l'animal sacré". Et puis même, si ça évite les courants d'air et les intrusions étrangères dans la maison, je suis obligé de ne dormir que d'un œil et rester sur le qui-vive. Je sens que je vais abandonner le statut d'animal domestique, de chat d'intérieur pour adopter celui de chat sauvage. Ma grosse queue fera plus d'effets.
Ca m’amuse de les voir (les utilisateurs de la cuisine) se chamailler à propos des éponges. Oui celles qui trainent sur l’évier et qui servent à effacer les saletés qui trainent un peu partout, surtout celles de la vaisselle.
Alors, en principe, chez les humains tout doit être propre avant d’être sali. Or, si on utilise une éponge propre pour enlever de la saleté, elle cesse d’être propre, même après un rinçage. Le patron, lui, n’est pas trop regardant sur la propreté et il utilise toujours la même éponge pour les services qu’il effectue. Autant dire qu’elle devient rapidement de couleur douteuse. C’est scandaleux pour quelqu’un qui se respecte de l’utiliser dans l’état. Aussi, pour les personnes sensibles, plein de prévenances, il laisse en évidence et à disposition une deuxième éponge propre qui ne manque pas d’attrait, même séchée avec le temps.
Nous les chats, avons appris, une fois pour toutes, à nous laver sans utiliser d’éponge. Après avoir mangé quelques croquettes et un peu de pâté de poisson, je m’installe, assis, couché peu importe et me lèche consciencieusement en humectant ma patte avant et en me la passant sur la tête et le dos, tout ce qui n’est pas accessible directement avec la langue. Ainsi je ne sens pas mauvais et je n’ai pas de puces. Mon calvaire c’est ma queue. Elle est tellement grosse qu’elle ramasse toutes les toiles d’araignées qui trainent et dans le bureau du patron et il y en a beaucoup… Il dit que ce sont des pièges à moustiques.
Ah les moustiques ! Parlons-en ! Ici, tout le monde se gratte surtout par temps de canicule (sauf les fumeurs, bien entendu). Le patron est obligé de se mettre en pantalon long et de se couvrir les bras quand il est dehors à jardiner. Moi ils ne me font pas peur, grâce à ma fourrure qui tient chaud l’hiver et me garde au frais l’été, je suis protégé de tout.
Des visites, Il y en a souvent, c’est très agréable car je ne manque pas de me manifester et je fais l’admiration des nouveaux venus et j’obtiens quelques caresses. Les gens arrivent de partout, les animaux aussi d’ailleurs, il n’y a pas de clôtures dans la propriété et moi j’aime ça. Certains empruntent la porte d’entrée, quelques uns sonnent mais la plupart du temps ceux qui utilisent la sonnette se plaignent qu’elle ne marche pas et le patron, très fier leur montre qu’ils ont tord.
Hier c’était Flavie, je ne la connaissais pas, il parait qu’elle vit avec plein de chiens et quelques moutons, elle descendait de sa montagne avec sa fille. Le patron était tout content, il dit que c’est sa fille adoptive, moi j’étais à la fête car des caresses j’en eu. Il n’y a pas très longtemps, je n’étais pas encore dans la maison, elle venait deux fois par an avec un camion frigorifique chargé de viande d’agneaux qu’elle livrait après commande. Quand j’y pense, c’est horrible, passer du temps à élever avec amour des petites bêtes innocentes et les abandonner à l’abattoir après quelques mois. Enfin, c’est ainsi et moi je ne fais pas de sentiments non plus avec les lézards ou les oiseaux que je chasse.
Mon pigiste semble fatigué de raconter ma vie, il trouve qu’il n’y a rien de nouveau. Mais ne vous inquiétez pas, restez fidèle au Journal de Pouf.
Vous n’allez pas me croire ! Non ce n’est pas moi qui ai pris un bain mais le patron. Je ne sais pas ce qui lui a pris. Il voulait faire un exploit sans doute. Vers 18.30 après l’arrosage habituel du jardin, le voici qu’il s’apprête à s’immerger dans le bassin. Je n’en croyais pas mes yeux, ce n’était vraiment pas ses habitudes. Rien ne pouvait le motiver particulièrement, le temps était orageux certes mais il ne faisait pas si chaud et l’eau devait être bien froide. Je me suis inquiété sérieusement lorsqu’il a commencé à descendre les marches en s’agitant comme si on le forçait à se baigner. Et puis il s’est mis à nager… alors là je l’ai suivi, non pas dans l’eau mais sur le bord car on ne sait jamais, l’hydrocution ça existe et je l’ai surveillé jusqu’à ce qu’il sorte. J’aurais été bien embarrassé pour aller le repêcher et je ne sais pas ce que j’aurais pu faire. Enfin tout s’est bien passé et j’ai pu aller ronronner tranquillement dans ses bras quand il s’est installé sur le divan du patio. Oui, si je miaule faiblement je ronronne très bien, je suis imbattable. Hélas ça n’a pas duré car il s’est fait attaquer par les moustiques. Voilà les inconvénients de ne pas avoir assez de poils sur les bras.
Je vais finir
par me croire très important. Plus de cinq personnes collaborent par leurs
commentaires à l’élaboration, la rédaction de mon Journal, Sivi
(c’est le diminutif d’amour que donne le patron à sa fille), voir son commentaire
sur le bain, Flavie,
Cathy,
Antonine et maintenant Bernadette qui envoie une photo de moi sur le toit (elle
est un peu dans l’ombre mais le soleil ne peu pas être partout où je suis). Et
attention ! C’est l’occasion de débattre de hautes questions
philosophiques, vie, violence, virtuel et liens entre ces concepts.
Ainsi qui peut définir où est la limite entre un être vivant quelque soit son importance ou son symbole et de la nourriture consommable ou indispensable ? Le virtuel, création de l’humain ne peut il pas devenir facteur de vie et moi qui suis une bête n’ai-je pas une intelligence ? Autant de questions qui me font réfléchir à défaut de pouvoir en parler.
1. Je suis vraiment en mauvaise posture. Le
patron, très peu présent en ce mois de septembre a laissé un stock de croquettes bas niveau que Bernadette m’a distribué
largement pour subvenir à mes besoins. Mais je préfère mourir que d’y toucher. Total
je ne mange rien, je dépéris et ressemble à mon prédécesseur. Une pétition est
en ligne pour alerter les responsables. J’espère pouvoir m’en sortir.
2. Le patron semble se bouger un peu. Encouragé par Laurence, il est allé renouveler sa réserve de croquettes « One » et me trouver quelques boites de pâté que j’affectionne particulièrement. Il était temps car j’ai triste mine. Il paraitrait que je suis dans cet état parce que, quand j’étais en forme, j’ai découvert la chasse au lézard qui me passionnait et de manger du lézard ce ne serait pas bon pour les chats.
3. Je deviens invisible, remplacé par ... Alors que j’accueillais chaque personne arrivant à la maison en me frottant à ses jambes pour demander quelques caresses, je suis maintenant devenu invisible, en train de cuver, sans doute, mon dernier lézard, caché dans un buisson comme pour y mourir ainsi que Midjin, CJ ou Marcel mon prédécesseur. Je suis rentré ce matin pour visiter ma gamelle et y manger rapidement mais sans faim, une des boites de pâté achetée dernièrement. Mais surprise ! Le patron, cette nuit, a été dérangé par un fracas venant de la cuisine. Il s’est levé et, descendu pour surprendre l’intrus, c’était un hérisson qui avait renversé ma gamelle après l’avoir vidée. Je vous laisse apprécier les conséquences d’une maison toujours accessible. En attendant, je ne vais pas mieux et vous laisse vous inquiéter.
4. ça se corse ! Je suis « hospitalisé » comme ils disent. Enfermé dans une cage à la clinique vétérinaire en attendant qu’un praticien trouve le temps de m’opérer. Laurence a pris la situation en mains et d’une main de fer, elle m’a coincé dans une boite spéciale pour faire le déplacement. Autant vous dire que je n’ai guère apprécié et mes miaulements plaintifs n’ont pas ému le patron qui semblait pourtant compatissant. J’ai de la fièvre et un abcès à la base de la queue, ce qui explique ma petite forme. Mais était ce une raison pour m’empêcher de mourir dans mon coin ?
Je suis presque tiré d’affaires. Au moins provisoirement. J’ai souffert, il faut le dire. Savez vous ce que c’est pour un chat de devoir subir l’introduction d’un thermomètre là où vous pensez ?
D’après l’homme de « l’art des bêtes »appelé communément vétérinaire, j’avais une infection due à une blessure. Je me suis fait attaquer, je ne vous dirai pas par qui mais ne pensez pas au hérisson voleur de croquettes…
Maintenant ce n’est pas fini car il va falloir me faire ingérer des granules antibiotiques pendant cinq jours. J’ai bien l’intention de me défendre. Et puis comme le patron doit partir dimanche pour quelques jours encore, je me demande qui va me soigner.
Oui, j’existe toujours. Le patron en a fini avec ses périples et il est rentré au bercail. J’ai repris mes habitudes de le surprendre en sautant sur le bureau où il est en train d’écrire. Le hérisson est revenu, Bernadette en était effrayée de sa grosseur, il faut dire qu’il s’est bien régalé de mes croquettes.
J’ai un sosie. La nuit dernière, le patron a été réveillé par des miaulements (les miens sont inaudibles). Il descend et me voit en train de fuir. Il ne comprend rien et va ouvrir la porte. C’est alors que Je rentre et, plus tard, nous avons trouvé mon sosie caché sous un meuble.
Je miaule très faiblement, je n’ai toujours pas découvert ma voix. Oui vous avez bien lu ma voix, ma voie, j’ai toujours l’air de la chercher mais je l’ai trouvée dès le premier jour. Regarder moi dans les yeux et vous comprendrez ce qu’est la vie. Pour le moment je reste le compagnon privilégié du patron qui sans moi serait bien seul.
J’ai appris une triste nouvelle : vingt brebis ont été égorgées lors d’une attaque des loups (voir le spot « Sans Pitié ») Flavie, la sympathique bergère a été horrifiée et ce par la faute du mercenaire qui a négligé de prendre les précautions nécessaires. Elle a pourtant de beaux chiens mais la violence existe chez les bêtes.
Je ne suis plus très assidu à mon journal mais vous m’excuserez, j’ai tellement d’occupations …
Quand je ne dors pas dans un coin du jardin, je cours à la porte de la maison en attendant qu’on m’ouvre pour aller faire le plein à ma gamelle. Sinon je me charge de faire l’accueil et j’accompagne les visiteurs pour faire le tour du jardin. A tous moments, j’aime me faire caresser mais il ne faut pas que ça dure … si je montre les dents, je ne suis pas méchant, je n’ai jamais blessé personne. Je ne me bats pas mais je fais respecter mon territoire, je fais peur aux autres chats.
Le patron est content, il trouve que je suis un bon compagnon. Il ne cesse de me prendre en photos, surtout quand je m’installe sur son clavier alors qu’il est en train de travailler à l’ordinateur …
Et puis à certains moments je disparais. On peut alors me retrouver en train de dormir quelque part enroulé sur moi-même. Mais je me retrouverai vite dans vos jambes au risque de vous faire tomber ou de me faire marcher sur les pattes, alors là, je crie si fort que vous pourrez en avoir une attaque cardiaque.
Ah je vais vous dire aussi que je suscite chez mon patron des réflexions métaphysiques. Il est bien certain que j’ai de la sensibilité mais de là à savoir si j’ai une âme, il se demande si je garde de l’affection pour lui ou pour n’importe qui. Si vous avez des réponses il sera bien aise d’en profiter.
Sivi a dit :
« C’est bizarre que ton patron doute que tu aies une âme, mais bon, il faut bien douter pour que les choses soient plus compliqués... c'est ça les humains... si l'âme existe, tu en as forcément une ! comme tout être vivant d'ailleurs... peut-être y a-t-il même une âme commune à tous finalement et que chaque brin de vie ne soit qu'une partie de la grande vie qui ne fait aucune différence entre chacune des formes qu'elle a créée !...bien sûr, je n'en sais rien mais je sens un truc comme ça, qui fait que je suis aussi bien, touchée et nourrie intérieurement par un chat, un arbre, un cochon ou un être humain !!! Ce qui me paraît bizarre c'est que cette sensation ne soit pas partagée par beaucoup de mes semblables... »
J’espère que vous me suivez bien. J’ai eu des réponses à mes dernières questions (oui j’ai une âme) mais je sais que sur Internet on se lasse vite, on aime que ça change tout le temps, ce qui est passé n’a plus d’importance, seulement le futur immédiat qui compte or pour un chat c’est uniquement le présent qui a de l’importance. Moi j’accueille tout le monde à l’Escoubaïre, sans faire de différence, il suffit que l’on m’accorde quelques caresses. Si vous voulez jouer avec moi, je suis d’accord, je fais semblant de mordre mais je n’ai jamais blessé personne. Quand j’en ai assez, je m’en vais. Je suis fatigué ? Je me pose, là où je suis, je dors n’importe où. J’adore faire la chasse aux mouches et j’arrive à en attraper quelques unes. Je guette aussi les lézards mais en général ils se méfient et sont plus rapides que moi. En somme, si je ne suis pas le patron, je suis le maitre des lieux et je ne gêne personne.
Pour ajouter au drame, c’était le 2 novembre, le jour des morts …
Mystère ! Pouf était introuvable. Ni dedans ni dehors. Deux jours, deux nuits de tranquillité pour les occupants de la maison qui pouvaient se déplacer sans crainte de chuter à cause de mes intrusions dans les jambes et le patron de taper tranquillement sur son ordi ( je me rattrape depuis, j’ai sauté dix fois sur le bureau pour douze lignes écrites). Je m’étais fait voir une dernière fois en compagnie de Zigounette que j’avais coursée jusque chez elle. Puis plus rien, pas de visite à la gamelle.
Figurez vous que Maloum avait fait des invitations. Jean Phi et ses femmes (Cordula et Marie Jo), ce n’est pas rien. Au menu, coucous poulet dans les règles de l’art, obligatoire. Horreur, il manquait des oignons. Heureusement, Bernadette, à distance, sauve la situation en lui proposant les siens situés dans les toilettes. Sans hésiter, il y court. MAIS, je le suis et me retrouve enfermé sans que mes miaulements plaintifs n’éveillent l’attention de qui que ce soit.
L’orage de cette nuit, la tempête, les fuites d’eau du toit sur le lit du patron m’ont délivré en poussant ce dernier à intervenir en passant par chez Bernadette. Evidemment, je ne suis pas un saint et j’ai du satisfaire certains besoins en laissant un petit souvenir sur le lit de cette dernière…
Oui le temps passe ! Nous sommes déjà en décembre, tout le monde me connait à l’Escoubaïre et dans le voisinage. Je suis incontournable. Je n’en fais qu’à ma tête, il parait que je passe pour un agité, je ne fais qu’entrer et sortir et comme je ne peux pas ouvrir les portes, j’attends patiemment que quelqu’un se présente et je lui file entre les jambes au risque de provoquer la chute. Mais ce n’est pas tout, quand je suis repu, je dois être caressé, alors je m’impose et saute à l’improviste sur le bureau quand IL est en train de taper sur son clavier. C’est alors la comédie, soit IL me caresse trop fort soit il me jette mais c’est moi qui ait le dernier mot en sautant de nouveau… Sivi, qui a de bonnes idées en général, a proposé de me transformer en chat de cirque. Comment dois-je le prendre ? Je ne sais pas ce que vous en pensez mais ce serait plutôt un manque de respect de sa part.
Et le patron, IL perd la tête ! Heureusement que je ne suis pas loin. Tiens je vais vous dire. Tout à l’heure j’avais dicté tout un passage sur ce que je devenais et bien il a suffit qu’une de ses petites copines arrive et il laisse tout en plan sans sauvegarder. Rien ne reste, il faut tout recommencer…
Voilà bien longtemps que vous n’avez plus de quoi lire, chers lecteurs, fidèles et assidus ! A croire que je n’existe plus … Et bien détrompez vous, je règne en chat autonome et indépendant à l’Escoubaïre. (voir le Journal )
Ne vous méprenez pas sur la photo qui apparait , je ne suis pas aussi princier que j’en ai l’air …
Les chatières ça n’existe pas ici, j’exige donc que, plusieurs fois par jour on m’ouvre la porte soit pour me faire entrer soit pour sortir. C’est la contrainte principale car même si je vis à l’extérieur mes croquettes n’y sont pas.
Des banalités, vous me direz mais qu’y a-t-il d’important dans la vie si ce n’est la vie d’un chat ?
Je vais vous parler d’un sujet particulièrement pittoresque que j’ai pu observé et probablement inattendu c’est le couteau du patron. Un Opinel commun que l’on a toujours vu ici parait il. Je crois que c’est l’objet le plus respecté dans la maison. Il a une place particulière et le pauvre homme est malheureux lorsqu’il ne le trouve plus. Vous ne pouvez pas imaginer mettre le couvert sans penser à placer d’abord cet outil à la droite de l’assiette attribuée à ce vieux maniaque. C’est vrai qu’il coupe bien, parait il, il est de tous les services, couper les légumes, racler les carottes, égorger les pigeons (il a fait ça, j’ai entendu dire et Maloum aussi ) , étaler du beurre sur le pain, j’en oublie certainement. Donc j’insiste, ne vous avisez pas d’oublier de demander des nouvelles du couteau.
Flavie nous communique sa collection de façon à être sure, dit elle, d’en avoir un chaque matin.
http://papamarc.blogspot.com/2020/02/le-couteau-du-patron.html
Mon problème est que je ne sais jamais trop quoi faire. Quand je suis dehors je fais le cirque pour rentrer et quand je suis dedans … Je ne peux pas lire, pas dormir tout le temps alors, comme maintenant alors que le patron tape sur son clavier, j’accepte de rester tranquille un moment, bien installé sur ses genoux en ronronnant. Mais ça ne dure pas, ça m’énerve de voir les doigts bouger et ne pas pouvoir me lécher à mon aise. Alors je tente une échappée avant de me laisser convaincre de rester encore quelques instants pour me faire caresser. Imaginez des caresses acrobatiques. Il me tord le cou, me malaxe le dos…
C’est plus fort que moi il me faut passer à autre chose. Je me frotte à sa barbe et monte sur le bureau pour aller mâchonner les feuilles de canne à sucre qui attendent la belle saison devant la vitre. Le patron, patient, il est content, je lui tiens compagnie mais attention ! Si une mouche passe à ma portée je m’agite en risquant des catastrophes.
C’est arrivé :
5454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454 j’ai voulu coopérer, donner un coup de patte au clavier et la mouche est toujours là …
Oui le temps passe et je vais bien, merci !
Dernièrement, Antonine m’a surpris en train de me prendre pour une grenouille, dit elle …
C’est le patron qui ne va pas très fort en ce moment. Il aurait des vertiges, des étourdissements qui viendraient de problèmes digestifs ou cervicaux. Il a scié une branche l’autre jour, avec une scie manuelle, ça faisait de la peine à voir. Bon, on ne va pas en faire un drame mais tout récemment il s’est retrouvé par terre au milieu du chemin, s’étant heurté le pied sur un petit obstacle alors qu’il courrait chercher son courrier dans la boite aux lettres. Il s’est relevé la tête en sang, moi je ne voulais pas voir ça et c’est la femme de ménage qui l’a recueilli. Alors tout le monde s’est affolé mais trop tard, il était déjà guéri. Vraiment, nous les chats, ne faisons pas tant d’histoires, quand c’est le moment, nous allons mourir dans un coin et on n’en parle plus.
Il y a des jours où je ne sais plus où est ma place. Quand je suis dedans, je cherche à sortir et quand je suis dehors je veux rentrer. Mais si personne ne m’ouvre j’attends patiemment. Je suis aussi bien installé sur le canapé du bureau que tourner autour de la maison. En fait tout me convient, vraiment je ne suis pas difficile, je suis bien partout et nulle part. Les caresses, je n’en demande pas mais le patron ne se gêne pas pour me torturer à l’improviste et j’aime bien. Il sait ne pas faire mal et j’adore me défendre. Je ne manque pas de souplesse et ne suis pas comme le tuyau d’arrosage qui lui crée du souci en ce moment.
Je vais vous parler du patron, je suis sûr que ça vous intéressera plus que mes histoires de chat qui sortent de sa tête. En ce moment, il est complètement préoccupé par de drôles d’idées, il dit qu’il va mourir un jour. La bonne blague, comme je vous le disais récemment, ce n’est pas le genre de souci qui nous préoccupe nous les chats mais alors lui, c’est une idée fixe. Il faut donner un sens à sa vie même si le sens obligatoire n’existe pas. Bon, je soupçonne que vous êtes comme moi, vous préférez ronronner tranquillement en attendant que ça passe.
On vit une drôle d’époque ! Les hommes, maîtres de l’univers, se croyaient tout permis jusqu’à présent. Sans vergogne, ils exerçaient leur pouvoir sur la nature et les animaux en particulier en pensant peut être qu’ils pouvaient faire n’importe quoi. Voilà qu’un être infiniment petit, qu’ils appellent Corona virus, les tient échec et menace leur sécurité. Alors ils prennent des mesures extravagantes. C’est la guerre parait il ! Pour moi, tant que j’ai mes croquettes, ça ne me trouble pas.
Sans trop de respect pour moi, voilà ce qu’écrit le patron :
« Oui
nous sommes confinés. Je suis amené à filmer mon arrière petite fille se
balançant avec sa mère, à 50 m de distance, à travers la vitre...
Les jeunes ne plaisantent pas !
Enfin pour les premiers jours, on verra si ça dure comment ça va tourner.
Plutôt
qu'à St Jacut, en Bretagne, où je devais aller pour une session Poursuivre, je
fais du jardinage comme d’habitude, c'est un autre genre de retraite. C’est le
moment, le printemps arrive ! Préparer les plates bandes, semer les petits
pois, planter les dahlias.... Et Pouf qui ignore tout ne s'occupe des plates
bandes que pour y aller poser sa crotte... Il va falloir que je trouve une aide
plus efficace. »
Voilà ce qu'il dit de moi Pouf
:
"Tout mouillé (oui il a plu pendant deux jours d’un crachin normand), il
vient faire son câlin du soir. Pour se manifester, il a la fâcheuse habitude de
monter sur le bureau, ce qui n’est guère pratique pour travailler à
l’ordinateur. Il finit par accepter de s’installer sur mes genoux mais en
général ça ne dure guère car il s’énerve de voir les doigts s’agiter sur le
clavier. Patient cependant, il attend en
ronronnant que je le mette dehors pour la nuit. Le matin, je le retrouve en
premier. Il attend que je lui ouvre une des portes en manifestant son
impatience d’un miaulement inaudible. Il mangera de bon appétit ses croquettes
agrémentées d’un peu de pâté en boite.
Il aime jouer et se défend sans fuir devant mes attaques plutôt sportives. Il semble n’avoir aucun sentiment de méfiance ou de reconnaissance. En cas d’intrusion de chats ou chiens étrangers, il défend son territoire hardiment et ce sont les croquettes qui semblent avoir le plus d’importance dans sa vie."
Je confirme.
Je ne suis pas toujours inspiré pour raconter les aventures de Pouf, dit le patron, alors je lui laisse la parole...
« Un fait certain est que je suis très attachant tout en restant indépendant et peu prévisible. J’aime me faire caresser à la limite de la brutalité, ce qui devient un jeu d’attaque défense que j’abandonne rapidement mais sans m’éloigner. Mis à part mon déjeuner du matin que je prends en ronronnant si fort que le patron, pourtant dur d’oreille, m’entend même à l’autre bout de la pièce. J’aime la compagnie et je suis volontiers le jardinier (non je ne suis pas le jardinier, grand bien fasse au jardin, je fais la police seulement, gare aux petits oiseaux ) je le suis dans ses nombreux déplacements. Je l’accompagne même quand Il va , pour une cause ou pour une autre, chez les voisins, disons les voisines. J’adore trouver des situations inattendues. Ainsi ma dernière trouvaille a été d’aller réveiller le patron dans son lit le matin et de lui faire un gros câlin. Il était 6.30 am et il a trouvé que c’était un peu tôt »
Voir les photos : Clic
Vous devez me maudire ! Rester si longtemps sans donner de mes nouvelles … Je n’y suis pour rien. C’est le patron qui était en manque d’inspiration. Et pourtant, j’en aurais à vous raconter ! Au point que je ne sais plus par où continuer.
Commençons par la dernière (je suis très bon
pour les jeux de mots … En fait je devrais dire « Je suis très
bonne » car envers et contre tout, je suis une chatte, le patron n’y
connait rien et vue l’opération que j’ai subie, il n’y a guère de différence
pour le sexe). Ce matin donc, je ne suis pas allé réveiller le patron comme à
l’ordinaire, je me payais une grasse matinée dans un coin confortable en
digérant un lézard que j’ai réussi à attraper la veille. Ces petites bêtes sont
très dures à passer vous le savez sans doute. Vers 14h ne m’ayant pas vu(e …)
de la matinée, le patron commence à s’inquiéter. Oui il lui faut plusieurs
heures d’absence pour s’apercevoir que je lui manque … Alors, il ameute le
voisinage et c’est tout juste si les
pompiers ne sont pas arrivés. « Je n'ai pas vu Pouf depuis hier soir. Je
crains qu'il ne soit enfermé quelque part. » Il n’avait qu’à faire un tour
de jardin pour me découvrir dans mon trou. Rappelez-vous cette chanson pour les
enfants du lapin qui mange les salades dans le jardin :
« Cherchez moi coucou coucou, je suis caché dans un trou. »
« Tirant sa moustache, le fermier passe et repasse, il ne trouve rien du tout et Jeannot mange le chou »
Moi je ne me cachais pas et, avec un peu de retard, j’ai eu droit à quelques croquettes supplémentaires et une cuiller à café de pâté en boite.
« Heureusement, qu'il y a la vie de Pouf comme un baume de paix... » C’est écrit « yé » une amie du patron. (Langage de Pouf, miaulement plaintif, traduisez « C’est écrit par Monique »)
Bien modestement, je dois dire, je suis persuadé que ce sont les humains qui ont des leçons à tirer de notre art de vivre le temps qui passe.
Non je n’ai plus la queue en pinceau ! (voir photo), c’est une moquerie malsaine. Cet été j’ai eu une petite aventure avec un voisin qui m’a value quelques poils en moins à la racine et à l’extrémité de la queue et je peux vous dire que j’en ai souffert dans mon amour propre. Tout est revenu dans l’ordre maintenant.
Nous faisons bon ménage avec le patron. Il n’a que moi pour lui tenir compagnie ordinairement. Mais ces jours ci ça se gâte un peu car sa petite fille Yaël s’est installée dans les lieux pour quelques jours et je dois m’efforcer de faire des démonstrations d’amabilité pour ne pas me faire oublier.
Il peut en faire un plat de ma queue ! Lui, avec sa barbe qu’il ne rase plus depuis quelques mois c’est l’attraction du siècle. Yaël lui a même fait des tresses qui lui donnaient l’air d’un clown ou d’un singe échappé du zoo. On l’a comparé à l’abbé Pierre, Rabbi Jacob ou même Poséidon le dieu de la mer. Maloum, gentiment le fait ressembler à Hubert Reeves mais sans tresses.
Loin des soucis, des réflexions, des inquiétudes du patron je mène ma vie tranquillement. Avec la saison froide qui arrive j’ai retrouvé mon poil épais qui faisait mon charme l’année passée. Je vis dehors le plus souvent, à l’intérieur, je veux bien tenir compagnie au patron ou à ses visiteurs mais pas trop longtemps, la jardin m’attire comme l’appel du large pour un marin. C’est mon domaine, les autres chats ou chiens en s’y aventurent plus, j’y règne en maitre. J’adore me faire caresser mais je deviens vite agressif tellement j’ai de sensations. Alors j’attaque et sors mes griffes mais c’est pour jouer.
Il parait qu’un virus sème la panique chez les humains, on ne reconnait plus personne en ville, tout le monde est masqué au risque d’étouffer ou de s’empoisonner à petit feu. Je vous le dis « Moi je m’en fou »
Oui le patron déclare que je grossis. C’est faux, il le sait bien, je retrouve seulement ma fourrure d’hiver qui me permet de ne pas craindre le froid. C’est vrai que, si je ne fais pas le fou ou très rarement comme les petits chats, j’ai une belle allure et il est peut être jaloux, lui, car il a beau ne plus se raser depuis plusieurs mois, son poil ne lui tient pas chaud. Je vais vous dire, il a des comportements curieux, sa barbe est si touffue maintenant qu’il peut la mettre dans sa bouche et la mâchonner comme du chewing gum, c’est un peu ridicule. J’ai honte pour lui et je n’ose plus me promener très longtemps en sa compagnie alors que j’aimais bien soit le suivre soit le devancer en faisant le tour du jardin.
Autre problème, il, le patron toujours, n’a toujours pas trouvé le moyen d’aménager une chatière qui me donnerait l’autonomie pour entrer et sortir de la maison. Je suis dépendant de son bon vouloir et d’attendre, patiemment ou en miaulant très fort, pour me faire passer par une des portes. En effet, si je suis très à l’aise à l’extérieur, je dois rentrer pour manger car si ma gamelle est dehors ce sont les pies qui se servent sans rien me laisser.
Ils ne parlent que de ça, les humains. Vraiment ils sont curieux, ils ont peur, oui ils ont peur d’un virus, un être que personne ne voit ni ne connait, ils l’appellent le Covid. Moi je connais les puces, je leur fait la guerre en me léchant partout sauf sur la tête évidemment, oui partout et surtout là où vous n’allez pas. Pas compliqué, assis sur l’arrière train, la patte arrière bien ouverte … essayez donc !
Oui je disais, le Covid, il est toujours d’actualité, parait il et de crainte de se contaminer, les humains se sont re confinés. Soi disant car en réalité ils n’ont pas changé grand-chose dans leurs habitudes, ils sont toujours très agités, à courir dans tous les sens. Moi je fais très attention qu’ils ne me marchent pas dessus car à ce moment ils m’entendent et ne recommencent pas deux fois. En fait de confinement, pour moi, si j’aime toujours aller dehors, j’apprécie ma place à côté du radiateur de l’entrée.
Je disais, il y a quelques temps, dans ce journal que le patron et MOI on s’entendait bien. Et bien oui, ça continue !
Il faut dire que je ne suis pas difficile ni exigeant. Quelques croquettes le matin avec quelques traces de pâté, un peu le soir et je suis content.
Je passe mon après midi en sa compagnie. A l’heure de la sieste, « Nous sommes trop mignons » dit Sivi. Oui d’accord mais je resterais bien pour la nuit sur le lit divan. Le patron estime, lui, que je suis mieux dehors et après un dernier calin il m’invite à passer la porte, ce que je ne fais pas toujours facilement. Non mais ! Il croit qu’il peut tout se permettre ! On est en démocratie me semble t il.
J’espère que vous êtes toujours là ! Moi, je m’ennuie, enfin on peut croire que je m’ennuie. Quand je ne dors pas sur la banquette à côté du patron, je traine partout et demande à sortir (toujours pas de chatière dans la maison). Et dehors, il fait froid. Alors je demande à rentrer ou j’attends devant la porte. Ce que je crains surtout c’est la pluie ou pire la neige. Oui il a neigé et elle tient. Et la nuit ! Jusqu’à ces derniers temps je la passais à la belle étoile mais dernièrement, IL a eu pitié de moi. Mais moi je n’ai pas de reconnaissance et le matin je le tire du lit pour aller dehors… et, je ne tarde pas à me manifester pour la collation, le meilleur moment de la journée, croquettes au pâté. Là, je ronronne à haute voix.
Encore je ne vous ai pas dit … Si tout le monde m’admire et m’envie à cause de ma fourrure, je reste un bon compagnon pour le vieux patron. Je le surveille et le suit partout dès qu’il met le nez dehors. J’adore jouer avec lui, sans lui en vouloir de ses gestes exempts de douceur. Je vais même jusqu’à l’attaquer (ou faire semblant) quand il insiste trop. Il a alors intérêt à mettre des gants car j’ai les griffes et les dents pointues …
Oui n’allez pas croire que je suis un chat modèle, moi Pouf ! Non j’arrive parfois à énerver le patron qui est pourtant, à mon égard, d’une patience et d’une bienveillance rares.
Je vous ai parlé d’un inconfort certain concernant l’aménagement d’une voie d’accès, pour moi, entre le dedans de la maison et le dehors. Aussi, comme les travaux n’avancent pas, plusieurs fois dans la soirée, je me poste au bord de la baie vitrée du patron pour implorer l’ouverture de la porte. Je cherche à être convaincant par mes mimiques et parfois par quelques faibles miaulements. La plupart du temps, il se laisse attendrir, le patron et se dérange pour me faire rentrer. Mais souvent, il rouspète et me maudit surtout quand la scène se répète plusieurs fois à intervalles réduits et il m’arrive d’être contraint à abandonner la partie et d’aller me faire voir nulle part puisqu’il fait nuit.
Je prends ma revanche quand il cherche à me taquiner en me malmenant sous prétexte de me caresser « activement ». Je n’abandonne jamais la partie et arrive le griffer ou lui planter, sans exagérer, mes dents acérées dans la main. C’est ainsi qu’il ternit ma réputation en me traitant de chat sauvage. Pourtant je ne fais guère d’exploits, en acrobatie je suis un peu lourd et ne tiens pas à rivaliser avec le chat de Yaël qui, plus jeune certes, est d’une adresse spectaculaire.
Aldom est un garçon très original. Grand père peut être, il en existe de très jeunes, il est entré dans la famille depuis une dizaine d’années environ. Ses connaissances sont étonnantes dans tous les domaines. Il est attentif, chaleureux, plein de qualités dont celle d’être un fin cuisinier. C’est un perfectionniste, il saura prendre le temps de réaliser et fignoler le projet qu’il a entrepris.
Son sens de la musique, sa jolie voix de ténor baryton le fait apprécier plus peut être que l’écouter parler sans discontinuer sur un sujet dont il perd facilement le fil.
Je l’ai vu arriver dernièrement à la maison, la tête couverte d’un superbe chapeau qui lui donnait l’allure d’un brave paysan venant directement du fin fond de la Corrèze. Il a passé un moment et a poursuivi son programme pour rejoindre St Raphaël. La soirée n’était pas terminée que je recevais un SMS me demandant de rechercher activement son chapeau qu’il ne retrouvait pas. Le supposant très inquiet je me suis exécuté examinant partout où avait pu disparaitre cet attribut perdu. Désolé de ne rien trouver, je lui réponds que compatissant à son chagrin je ne pouvais pas le consoler. J’ai osé lui suggérer de bien regarder dans sa voiture, ce qu’il a fait plusieurs fois parait il avec le soin dont il a l’habitude. Je ne sais pas s’il a alerté son entourage ou la police et s’il a bien dormi mais il a du passer son week end en se passant du chapeau. Il est rentré navré. C’est seulement ce matin, trois jours après la disparition que, quittant la place du conducteur de la voiture pour s’asseoir en tant que passager, il ressent une gène au niveau de la tête. C’était son chapeau qui était resté accroché sur l’appui tête …
Je suis derrière la vitre dehors, il est 22h passées. Le patron est de l’autre côté en train de taper sur son ordinateur. Il me jette un regard de temps en temps mais ne se bouge plus pour aller m’ouvrir la porte. Son attitude est inqualifiable ! J’ai beau m’agiter gratter la vitre, prendre un air désespéré, rien n’y fait, aucun résultat. D’accord il fait moins froid, je peux facilement passer la nuit dehors mais ce manque de respect pour moi me bouleverse. Je serais beaucoup mieux, installé sur un lit, avec ma gamelle pas loin mais non il va falloir que je me plie à ses volontés. Heureusement je ne lui en veux pas, je ne ferai pas d’histoires et j’oublierai tout dès demain quand je serai rassasié.
Mais vous qui me lisez, je vous en prie, faites un geste ! Dites lui au patron de me considérer comme un animal digne de respect.
Il paraitrait que si j’ai un encore beau poil en cette fin d’hiver, je deviens ridicule. Entendons nous, c’est le patron qui le dit. On dirait que je n’ai pas d’idées ou pas de suite dans les idées. Quand je suis à l’intérieur je veux sortir et je suis à peine sorti que je fais des comédies pour rentrer. Et ce devant la baie vitrée pour intimider le patron qui, dit il en a vraiment assez d’être obligé de se lever pour m’ouvrir la porte.
La vie de chat, je vous le confie, n’est pas drôle du tout. Certes tout semble bien aller la première année, on s’amuse de tout même de sa propre queue mais après, surtout si on est castré, on a rien à faire d’autre que de manger des croquettes et de s’ennuyer. Mais, me direz vous, il faut méditer ! Entre nous je vais vous confier un petit texte du patron sur la méditation et vous me direz si c’est une chose possible pour moi. Il dit : « Je passe beaucoup de temps à rêver, je ne dirais pas méditer car la méditation est différente, on oriente sa pensée par une action mentale en utilisant un support, c’est tout une méthode. J’ai intégré des approches de méditation mais je me laisse trop vite déborder par la rêverie. Pour méditer efficacement, il est nécessaire de se tenir à un programme et adopter une attitude physique différente du relâchement ou de la relaxation. En principe j’intègre un temps de méditation à la pratique journalière d’exercices de circulation d’énergie dérivés du yoga. »
Ce soir, comme tous
les soirs à 22h depuis quelques temps, je fais tout un cirque devant
la baie vitrée dans la jardinière, je piétine allègrement les plantes pour
attirer l’attention du patron car je veux rentrer. Tout en tapant sur son ordi,
il me voit et s’énerve. Qui va gagner ? Jusqu’à présent je suis arrivé à
mes fins : il se lève et va m’ouvrir la porte…
J’ai décidé de vous parler d’A. Ah
« A. » c’est un drôle de nom mais il parait qu’il ne faut pas nommer
par écrit ceux de qui on parle. C’est compliqué, je vous l’accorde. Pourquoi
vous parler d’ « A » parce qu’aujourd’hui il a déclaré que
j’étais son meilleur ami et j’en suis très fier. Pas trop compliqué d’être le
meilleur ami d’A. ! Il suffit d’être là et je suis là au bon moment.
Dans
un moment difficile A. n’avait pas de meilleur choix que d’être hébergé à
l’Escoubaïre. Il se trouve que j’y étais et nous sommes devenus amis (comme je
le suis avec toute personne vivant ou séjournant ici).
Oui
je confirme ! C’est bien moi qui occupe l’ordinateur et qui vous parle. En
voici la preuve :
Le
patron attendra un peu que j’ai fini ma sieste pour continuer ce qu’il a à
faire. J’occupe les lieux et je ne me gêne pas pour le déranger quand j’ai
besoin qu’il m’ouvre la porte par exemple. Je me mets devant l’écran et je me
frotte sur son visage. Il croit que c’est de la tendresse et me laisse faire
jusqu’à se décider à ma satisfaire pour avoir la paix.
J’aime
la compagnie et sais me faire apprécier sans faire de préférence pour qui que
ce soit afin de ne pas faire de jaloux.
Je
me plais dehors et sais garder mon territoire. Qu’un de mes congénères
s’approche et je me fais fort de le chasser de belle façon.