Nous sommes en 2912 au pays des hommes
monstres, un monde tel que nous ne le connaissons pas encore. Le pays des
hommes monstres vit selon une seule règle : les enfants dit anormaux c’est
à dire parfaits, beaux sont supprimés. Ceux qui transgressent cette loi sont
immédiatement supprimés et l’enfant avec.
Tous les hommes et les femmes monstres travaillent sous les ordres des
chefs. Depuis longtemps l’air pollué a obligé les hommes monstres à vivre
sous terre avec interdiction d’en sortir Pas question de se laisser aller
à flâner, travailler est un moyen d’être heureux telle est la devise du pays.
Hector est puni pour avoir eu un enfant anormal mais il a fui et aujourd’hui
le justicier Zarrouk part à sa poursuite car Hector doit subir son châtiment
: mourir.
Zarrouk est un monstre affreux aussi bien physiquement que mentalement.
Il est très grand, ses pieds poilus laissent dépasser de longs ongles noirs
comme ses mains, son visage n’a qu’un œil et une bouche qui laisse paraître
une langue mauve et des dents noires et pourries. Ses oreilles énormes dépassent
de ses longs poils gris. Il fait parti des plus laids donc des chefs. Il
a d’ailleurs été enlevé à ses parents par des chefs pour en faire un super
garde. Très jeune, il a subi de nombreux sévices qui l’ont rendu sans pitié.
Pour lui tous les hommes et femmes du pays doivent respecter les lois, sans
jamais faillir.
.
Hector lui est intelligent. Plus petit que le justicier, aussi poilu, mais
avec deux yeux, il est surtout moins méchant que le super garde. Il a rencontre
Zarrouk lors de combats d’enfant il y a longtemps. Souvent, à cette époque
là, ils se mesuraient sous les yeux ravis des chefs mais, même quand il
gagnait la bagarre, Hector ne voulaient pas faire de mal à Zarouk ce qui
faisait rager ce dernier. Donc Hector était perçu par tous comme un faible
et dans ce pays, les faibles sont détestés.
Plus tard, lorsque Hector a rencontré une femme aussi gentille que lui
et qu’ils ont eu un fils –anormal, et donc beau- il n’a pas eu le courage
de le supprime. Sa femme et lui l’ont caché, préférant affronter la colère
des chefs.
Hector a pris de l’avance sur Zarrouk qui a passé des heures à se charger
d’armes avant de se lancer à sa poursuite. Comme Hector l’avait prévu dans
son plan, sa haine envers le proscrit lui a fait oublié de rechercher la
mère et l’enfant.
Les deux hommes avancent en courant dans des plaines immenses où l’air
est rare. Le soleil a du mal à percer la pollution. Depuis longtemps les
fleurs et les arbres ont disparus du paysage, seules les collines au sol
aride apparaissent à perte de vue. De temps en temps Hector s’arrête pour
respirer un peu. Il a emporté de l’eau mais il faut l’économiser. Il veut
entrainer Zarrouk loin du camp et le combattre sans merci. Le justicier se
doute bien de la manœuvre d’Hector mais il pense que ce dernier est reste
comme il l’a connu : naïf et faible..
Après des jours de courses folles Zarrouk arrive devant des hommes très
différents de lui. Il est surpris et se protège avec ses armes en restant
sur ses gardes. Les nouveaux arrivants sont blonds et n’ont pas de poils.
Leurs beaux yeux bleus regardent avec curiosité le pauvre Zarrouk. En le voyant
se protéger ainsi ils se mettent à rire. Dans sa fureur de poursuivre Hector,
le justicier n’a pas remarqué que le paysage est devenu plus verdoyant sous
un soleil brulant. Les hommes sans poils lui font signe d’avancer. Ils marchent
longtemps et arrivent dans un village fait de huttes ; un peu plus loin
coule une rivière qui se jette dans un lac magnifique où se baignent des
enfants. Toute la population se regroupe autour de l’étranger poilu. Zarrouk
va de surprise en surprise, jamais il n’était sorti de son pays, les chefs
recommandaient de rester sous terre car au dehors la vie était impossible,
l’air était pollué. Pourtant ces hommes vivent bien, ils ont l’air heureux.
Tout le monde est beau, on rit chante sans que rien de mauvais n’arrive.
Des enfants arrivent avec au bout de leur canne des bêtes bizarres qui
ressemble à des poissons. Zarrouk en avait entendu parler par les chefs mais
il n’en avait jamais vu. Soudain un grand bruit fait asseoir tout le monde.
On fait signe à Zarrouk d’en faire autant, ce qu’il fait avec plaisir et méfiance.
Un repas est alors servis, et il est sublime. Curieux, le justicier goute
à tous les plats et boit tous les vins qu’on lui présente, hésitant au début
puis s’émerveillant ensuite. Les enfants ne peuvent s’empêcher de venir toucher
l’homme monstre ce qui déclenche des rires chez les hommes blonds et des
bouffées de colère dans le cœur du justicier. Le festin terminé, Zarrouk
est installé dans une hutte d’où il s’endort rapidement persuadé à présent
que personne ne lui fera du mal.
Pendant ce temps Hector qui , de loin, a assisté à l’arrestation de Zarrouk,
est sorti de sa retraite. Il est surpris lui aussi de voir ces hommes sans
poils et si beaux
Il est resté sans bouger dans les herbes vertes pendant plus d’une journée,
ensuite il est parti en suivant les traces de la troupe. Il a trouvé assez
vite le village et, depuis, le surveille. Pendant les semaines suivantes,
alors que Zarrouk apprend à vivre avec ses nouveaux amis, le fugitif vole
de la nourriture la nuit. Mais, lors d’une nuit de pleine lune, il est découvert
et lui aussi est arrêté. Les hommes blonds et beaux l’installent avec Zarrouk.
Là, Hector retrouve un justicier complètement changé, plus humain et compréhensif.
Tous deux se rendent a l’évidence, les chefs du pays les ont trompés depuis
toujours, ils savaient qu’il y avait d’autres clans en dehors du leur. En
leur faisant peur, en leur interdisant de sortir, ils gardaient leur peuple
prisonnier sous terre en le faisant travailler sans repos.
Hector et Zarrouk pensent qu’il est grand temps de faire sortir tous les
hommes monstres et de faire vivre ce peuple au soleil et non plus sous terre
dans la terreur. Le jeu en vaut bien la Chantelle : l’air pur, la nourriture
abondante, de l’eau claire à volonté, le soleil et surtout la paix.