Textes 41 à 46


Atelier d'écriture 11 avril 2011  texte 41


Sujet:
Deux phrases.

Mireille, la plus jolie de la classe, a accepté le poème qu'il lui a écrit et qu'il lui a fait passer en cachette.

Elle l'a lu et lui a adressé un beau sourire.

Son grand frère est méchant avec lui sans doute est-il jaloux.

Je m'endors pendant les cours de S.V.T


Un petit vélo dans la tête.

Moi, sur mon vélo, je suis comme un pilote d'avion qui plane, qui plane, qui plane!... Mais je ne dirais à personne pourquoi je plane, je plane, je plane!... Mon avion, c'est un magnifique planeur qui a deux petites roues, un guidon et deux freins et que la plupart prennent pour un vélo.

C'est grâce au sourire de Mireille que mon vélo plane. Elle est jolie Mireille! C'est même la plus jolie fille de la classe. Je l'aime bien Mireille, et peut-être même un peu plus que bien. Elle m'inspire et cela se voit, car je n'arrête pas d'écrire des poèmes à cause de son sourire. Elle me fait penser à la Joconde. C'est un sourire qui dérange la plupart de mes copains, mais moi, ce sourire me donne des idées d'écritures. C'est assez étrange, car c'est la première fois que cela m'arrive et cela m'étonne de pouvoir écrire des poèmes. Jamais je ne me serai cru capable de rédiger des poèmes. Mais je les garde secrètement pour moi et seule Mireille en a connaissance, elle a droit à ce privilège puisqu'elle en est le sujet. Et je sais que cela lui plait bien.

Moi, sur mon vélo je pédale vite pour oublier les soucis que me cause mon grand frère. Je pédale vite, car je voudrais ainsi m'éloigner le plus possible de lui. Ce n'est pas parce qu'il est grand et que j'en aurais peur, non! J'ai deux grands copains, mes meilleurs copains, enfin presque!... Que j'aime bien. Ce n'est donc pas parce qu'il est grand que j'ai des problèmes avec mon grand frère. D'ailleurs, j'ai d'autres copains plus petits que moi et qui sont comme mon grand frère. Je ne les aime pas. Dès qu'ils le peuvent, ils me bousculent et me disent des gros mots que je ne répèterais pas tellement ils me font honte. Cela me fait penser à mon grand frère. J'ai l'impression par moment que c'est de la pure méchanceté, ils ont l'air d'y prendre du plaisir et ça fait rigoler tous les autres qui sont comme eux. J'en vois qui ne rigolent pas, par exemple mes deux copains qui sont grands. Mais mon frère, lui qui est grand, il

rigole et cela me fait de la peine. Et quand alors mes deux grands copains prennent ma défense et haussent la voix, ils déguerpissent en vitesse de peur de prendre une rouste. Mon grand frère reste dans son coin et je sens qu'il est jaloux de mes deux copains. Il est bête mon grand frère ou sinon, il est vraiment très ...jaloux de savoir que j'écris des poèmes à la plus belle fille de la classe et qu'il en est incapable. Je vois bien qu'il fulmine, qu'il ronge son frein. Si je n'étais pas son frère et si je n'avais pas mes deux grands copains, je crois qu'il me donnerait une paire de claques ou quelque chose comme ça.

Un jour, je vais lui dire ses quatre vérités.

Moi, sur mon vélo, je pars au bout du monde pour échapper à la méchanceté, la mesquinerie, la petitesse, la bêtise, l'étroitesse d'esprit, la jalousie et j'en passe, de tous les garçons et les filles de mon école qui me font la vie dure depuis qu'ils savent que j'écris des poèmes à Mireille. D'ailleurs, je ne supporte plus les cours et c'est au point que, même les cours de science de la vie et de la terre qui me passionnent habituellement, je vois que cela m'endort. Je n'ai plus le goût à rien sauf à fuir ce monde étriqué. Mireille ne vient plus en classe depuis quelque temps. C'est l'un des petits tordus qui me jalouse qui lui a chapardé le dernier de mes poèmes, alors qu'elle le lui lisait dans la cour. Et rapidement toutes ces mauvaises têtes s'en sont réjouies, en ont fait leur sujet de moqueries. Le lendemain, Mireille était absente. Elle en était devenue malade. Moi aussi, mais j'étais obligé de venir à l'école à cause de mon frère qui y prenait du plaisir. Je commençais à la haïr. Je sais que je ne devrais pas mais c'est plus fort que moi. Il ne me reste qu'une seule chose à faire, emmener Mireille à l'autre bout du monde sur mon vélo, transformé en avion pour l'occasion et ainsi de nous éloigner le plus rapidement possible de la bêtise humaine.

Mais est-ce que je vais y arriver ? Car je n'ai même pas l'adresse de Mireille.

Moi, sur mon vélo-avion, je suis parti à la recherche de Mireille. J'ai une petite idée de l'endroit où elle habite. Elle a parlé un jour, lors d'un sujet de rédaction, de sa campagne avec des oies blanches, des grues et des chevaux sauvages qui courent dans les grandes herbes. Je vois à peu près où cela peut être.

Mais, ce soir, cela fait quatre jours que je suis parti. Je suis sous les flashs des appareils photo de plein de journalistes. Il y a aussi beaucoup de gendarmes, des militaires et d'autres qu'ils appellent des CRS, à côté il y a des hélicoptères et plein de véhicules dont je ne sais à quoi ils servent. Des bleus, des gris, des blancs. Et à côté de moi, il y a Mireille qui, comme moi, s'étonne que l'on fasse autant de raffut à cause de deux petits qui voulaient s'envoler vers un ailleurs où la bêtise humaine n'aurait pas lieu de citer.

Tu vois, me dit alors Mireille, les hommes ne sont pas tous méchants, surtout quand ils sont plus grands, vraiment plus grands. Tu crois, lui ais-je répondu ? Elle m'a fait un grand sourire et je l'ai crue.




Atelier d'écriture 09 mai 2011  texte 42


Sujet:
4 paragraphes


1.
Sais-tu que j'avais des … avant des ...

que j'ai laissé mourir dans le vent

Et toi …   Et le choix entre trois mots: amant(e)s, regrets et projets
2. Sais-tu que … c'était important avant..

.

et toi... ?

Et le choix entre: le regard de mon père; le retour du printemps; les sourires et les rires.
3.
Sais-tu que je n'ai jamais eu …

et toi... ?

Et le choix entre: d'enfant; les mots qu'il faut; de remords.

4.Sais-tu comment … m'a pris

quand on dirait qu'elle vous brise, quand on dirait qu'elle s'éternise,

et toi ?

Et le choix entre: la vieillesse; la tristesse; l'angoisse.

Finir avec une phrase: Je veux un rayon de soleil, après ma mort, une lumière sur la terre.


Un rayon de soleil.

Sais-tu que j'avais des amantes avant que Cupidon me happe dans ses filets, des amantes que j'ai laissées mourir dans les vents du temps du temps qui passe et repasse ? Je ne mesurais pas la force de ces vents. Je ne croyais qu'ils puissent effacer des traces affectives, des moments merveilleux, des souvenirs inoubliables à mes yeux, des sensations hors du commun - me semblait-il - et pour moi qui devaient m'accompagner jusque dans la tombe. Mais voilà, une Aphrodite est passée par là, une tornade qui m'a fait oublier le passé et les petits vents du temps qui passe et qui a fini par être plus puissante.

Je suis là, immobilisé par un accident de la vie dans une chambre d'hôpital et je repense alors à ce qui m'a éloigné de ces amantes. Une Aphrodite qui avait pour elle une beauté plus grande que sa beauté extérieure qui n'était pas des moindres. Mes amantes n'avaient que l'apparence de ce qu'elles voulaient être et toi tu ne cessais pas de me le répéter. Mais j'étais sourd à tes dires. Aujourd'hui, je comprends enfin ce que tu avais voulu me dire, n'est-ce pas étrange ?

Je voulais un rayon de soleil, chaque jour, pour qu'après sa mort il reste au moins une lumière sur mon bout de terre.

Sais-tu que le retour du printemps c'était important avant que le temps se détraque et que l'on ne sache plus ce que signifie ce mot ?

À chaque printemps une nouvelle aventure amoureuse, une nouvelle amante avec des parfums subtils, des couleurs fraiches, des sensations à chaque fois différentes grâce à des visages inattendus, surprenants. Une amante tantôt rieuse, tantôt malicieuse, tantôt grave, tantôt secrète, tantôt mystérieuse. Je pourrais presque établir un nouveau calendrier des printemps à travers à travers ces amours à chaque fois habillés sous un visage changeant. Il y avait autant de printemps que d'aventures amoureuses et ce n'était pas pour me déplaire.

Et puis, une année, il y eut un printemps exceptionnel, ce fut celui de mon Aphrodite. Mais je ne savais pas encore qu'à partir de ce moment-là, je ne vivrais jamais plus ce renouveau printanier que m'offraient mes amantes. Je vivais en état permanent de printemps.

Mais il arrive que le temps se détraque et c'est ce qui arriva une nuit qui devait m'amener à l'hôpital et mon Aphrodite... je t'en dirais plus à ma sortie. Et toi, ton retour du printemps est-il temporaire ou permanent ?

Je voulais un rayon de soleil, chaque jour, pour qu'après sa mort il reste au moins une lumière sur mon bout de terre.

Sais-tu que je n'ai jamais eu de remords malgré les situations inconfortables dans lesquelles j'ai souvent laissé les amantes qui ont jalonné mes années d'insouciance amoureuse ?

Il m'a fallu attendre l'arrivée de ce printemps permanent pour avoir, non pas des remords, mais des regrets. J'ai pris conscience que le terme de remords n'avait pas la même importance pour moi que celui de regret grâce à mon Aphrodite. Auparavant, je les confondais quelque peu. Depuis cette nuit fatale, depuis la disparition brutale de mon soleil, cette Aphrodite qui occupait le siège du mort, je sais que j'ai des regrets et non pas des remords à son encontre.

Je dirais que j'ai un regret. Ce regret, c'est d'être là, seul, dans ce lit, m'interrogeant sur les bizarreries de la vie, sur son absurdité, ses lois implacables qui déstabilisent les plus solides des humains. Elle n'est plus, je suis là. Et toi, est-ce que ton soleil luit toujours ?

Je voulais un rayon de soleil, chaque jour, pour qu'après sa mort il reste au moins une lumière sur mon bout de terre.

Sais-tu comment la tristesse m'a pris quand on dirait qu'elle vous brise, quand on dirait qu'elle s'éternise à l'amorce de l'automne de sa vie. J'ai vécu des printemps insouciants, puis est arrivé un été ensoleillé et radieux qui dura, dura, dura, au point de m'interroger sur sa permanence. Mais la permanence était là chaque matin comme pour me rassurer, me dire que pour moi, l'été serait encore long. Je finis pas le croire, car celle

qui éclairait ma vie était rayonnante au point de me faire oublier les moments de noirceur, de doute, enfin toutes les chausse-trappes que nous réserve l'existence.

Mais au moment où je m'y attendais le moins, un camion est venu se mettre en travers de notre vie et mon soleil a disparu brusquement. Et depuis, la tristesse m'a peu à peu envahi. Elle s'est subrepticement insinuée dans les interstices de mes pensées. Je m'en suis rendu compte en voyant les traces qu'elle laissait dans le creux de mes rides. Et toi, que te disent tes rides, toi qui en a tant et tant, que me dis-tu ?

Je voulais un rayon de soleil, chaque jour, pour qu'après sa mort il reste au moins une lumière sur mon bout de terre.




Atelier d'écriture 16 mai 2011  texte 43


Sujet:
Tout est parfait dans la vie de Mathilde sauf qu'elle déteste la pluie.

À écrire en sept paragraphes.


Cauchemars d'un monde parfait

1.

Mathilde est heureuse quand il ne pleut pas. Elle n'est pas difficile Mathilde. Elle se contente de peu. Et elle a beaucoup. Tout est parfait pense-t-elle souvent. Sauf cette détestation de la pluie. Elle habite à Biarritz, un peu par hasard. Ses parents sont venus là pour raisons de santé. Au début, elle a beaucoup aimé la région mais peu à peu, elle a constaté que la pluie, il y pleut souvent, l'ennuyait de plus en plus. Elle aimait tout autant se promener dans les montagnes de l'arrière-pays que sur le bord de la mer qui était changeant et cela lui plaisait bien. Il y avait simplement ces jours de pluie qui l'obsédaient.

2.

Dans un monde parfait, le travail ne devrait pas exister. Voilà le sentiment de Mathilde. Faut-il s'entendre encore sur le sens du mot travail? En ce qui la concerne, elle estime n'avoir jamais travaillé, car pour elle c'est une passion et une passion ce n'est pas un travail. Elle se passionne pour les nuages depuis son enfance. Elle les trouve drôles, fantasques, changeants et surtout, ils peuvent disparaître sans que l'on sache où ils sont allés. Si seulement ils ne donnaient pas de pluie, elle les adorerait immensément, mais voilà …

3.

La vie de Mathilde était parfaite avant qu'elle se rende compte qu'elle ne pouvait jamais empêcher que les nuages ne donnent de la pluie. Longtemps, elle les vit comme de gentils monstres qui se déformaient au gré des vents. Des voyageurs de l'espace qui étaient là pour animer le ciel. Un ciel qui autrement aurait été bien triste, ennuyeux, fade. Elle crut longtemps qu'ils en étaient l'esprit, l'âme. Ou quelque chose de ce genre. Elle fut très déçue lorsqu'elle comprit qu'il y avait un lien entre les nuages et la pluie.

4.

La vie de Mathilde n'est pas parfaite depuis que la pluie est entrée

dans sa vie de manière permanente et consciente. Avant, elle vivait sous le soleil du Sénégal et le déménagement de la famille en Pays Basque a eu un double effet sur elle. Elle a peu à peu détesté la pluie et pour conjurer cela, elle a voulu travailler dans les services météorologiques. C'est devenu une passion qui lui permet de satisfaire son attrait, son amour pour les nuages. Elle est allée aux quatre coins de la planète pour les étudier. Elle ne se lasse jamais de les voir se baguenauder dans des endroits aussi différents que les sommets himalayens ou les banquises des pôles. Mais la pluie !... un désastre.

5.

Dans un monde parfait, la vie serait peut-être ennuyeuse. Voilà ce qu'elle se dit, Mathilde, car c'est à cause de sa détestation pour la pluie qu'elle est aujourd'hui à la météorologie à étudier les nuages, en long, en large et en travers d'études qui ne font que l'approcher de plus en plus de la compréhension de ce que sont ces étranges animaux qui vagabondent par vents et marées aux quatre coins du ciel.

Elle en déduit donc que l'imperfection de la vie est le piment de celle-ci et que la perfection, si cela devait advenir, lui serait fatale. Plus d'étude des nuages et de passion. Une vie bien sinistre. Elle veut une vie semblable aux nuages, toujours changeante. Dommage qu'il pleuve !

6.

Dans un monde parfait, les hommes et les femmes, selon Mathilde, ressembleraient à des nuages. Toujours pareils et jamais semblables. Parfois légers, parfois lourds. Mais sans que l'un soit mieux que l'autre. Juste différents dans le mouvement, dans l'apparence mais au fond, tellement semblables. Des nuages, quoi! Des nuages qui rient et l'instant d'après qui pleurent. Il suffit d'un courant d'air pour changer l'atmosphère. C'est alors que l'inconscient se révèle. Et tout le monde est surpris. Le gros lourd comme le petit léger. C'est la vie. Ça pleure, ça rit. Un petit tour et c'est fini. Mais la pluie parfois n'en finit pas et cela l'ennuie.

7.

Demain, Mathilde sera encore le nez en l'air à regarder passer les nuages en espérant qu'il pleuve le moins possible. Mais depuis quelque temps, elle commence à les aimer aussi parce qu'ils pleurent et qu’elle pense que cette pluie est une forme d'amour entre le ciel et la terre. Cela lui est venu un jour qu'elle marchait entre ciel et terre sur le bord de la mer. Elle eut cette sensation puissante des liens de l'univers et elle pensa que ces relations, même les plus intimes, devraient être de cet ordre là. Elle resta songeuse et pour la première fois supporta la pluie qui lui mouillait le corps de la tête aux pieds.




Atelier d'écriture 23 mai 2011   texte 44


Sujet: Manifestation publique... concert... Madame M.

Une étrange absence

Comme toujours, il est bien difficile de trouver une place de stationnement pour la voiture. Elle se dit qu'elle aurait mieux fait de prendre le bus, au moins elle serait arrivée à l'heure au théâtre. Il y a longtemps qu'elle voulait voir cette fameuse pièce de Musset « On ne badine pas avec l'amour ». Elle est un peu agacée, car son mari lui a fait savoir qu'il viendrait, mais en retard. Obligation de travail lui avait-il dit. Yvon De la Jarretière est un homme très occupé, mais pour son Éléonore, il serait prêt à déplacer des montagnes. Ce sera difficile, lui avait-il dit, mais je viendrai.

Comme elle s'était décidée au dernier moment, elle n'avait pas réservé, mais elle connaissait très bien la caissière qui lui avait promis de lui trouver deux places.

Lorsqu'elle arriva, comme promis, elle eut ses deux places. Comme elle était arrivée à la limite du temps, elle le sut en entendant la sonnerie prévenant que la représentation allait commencer, elle eut du mal à s'y retrouver. Finalement, elle put récupérer ses deux places qui étaient occupées par des petits malins qui pensaient profiter d'une absence. Mais tout s'arrangea. On se serra un peu, à gauche et à droite, et elle regarda le siège vide à côté d'elle en regardant sa montre. Il ne va pas tarder, se dit-elle.

Heureusement, le théâtre n'était pas vraiment un théâtre. La pièce était jouée dans le « off » et il y avait une grande liberté dans l'installation des bancs faisant office de sièges et c'est ainsi qu'elle ne cessa de regarder le bout de banc à sa droite, d'abord d'une façon distraite, mais au fur et à mesure du déroulement de la pièce, ne le voyant toujours pas venir, elle s'agaça de plus en plus au point de ne plus très bien suivre le déroulement de l'histoire.

L'histoire se termina et Yvon n'était toujours pas arrivé. Que lui était-il arrivé se demanda Éléonore ? Elle sortit du théâtre, la tête déjà ailleurs.

Entre Éléonore et Yvon, ce pourrait être: « on badine avec l'amour ». Ils ont toujours eu comme principe que l'amour ne doit pas être pris au sérieux sous peine de désastres. Entre eux deux, c'est depuis le début de leur relation une mise en forme du genre: « je t'aime, moi non plus » à la Gainsbourg. Une façon de ne pas se prendre au sérieux. Mais même ça, ils ne le prennent pas trop au sérieux. Une manière de se

détacher pour mieux se retrouver.

Ils adorent jouer au chat et à la souris. À « je te tiens, tu me tiens par la barbichette ». Et à ces jeux-là, c'est elle qui est bien souvent la gagnante, lui ne s'en offusque pas. Il joue à celui que cela ne concerne pas. Il est ailleurs. Les choses de ce monde n'ont que peu d'importance, lui lance-t-il alors. Il est chou, dit-elle, à qui veut bien l'entendre. Elle est dithyrambique sur son Yvon De la Jarretière si vous lui laissez entendre que c'est un homme bien. Enfin, vous ne l'avez jamais vu, mais vous en avez entendu parler par Éléonore qui ne cesse de clamer haut et fort à qui veut l'entendre, qu'il est un homme d'exception, un homme comme on en fait plus.

Mais ce qu'elle préfère, c'est de lui préparer ses petits plats préférés qu'elle mitonne avec amour et passion. C'est encore ce qu'elle dit autour d'elle. Et rapidement elle s'éclipse sous prétexte d'une obligation, une urgence. D'ailleurs, il semble bien qu'ils fonctionnent dans l'urgence, l'un et l'autre. Mystérieux et souvent invisible, Yvon est le reflet d' Éléonore, semble-t-il?

Après le théâtre, Éléonore s'était laissé aller dans le flot des festivaliers, la tête ailleurs. Elle se décida finalement à s'installer à la terrasse d'un glacier qui lui sembla suffisamment tranquille dans le brouhaha environnant. Le service n'était pas des plus efficaces et l'accueil très limite. Mais elle mit cela sur le compte de ces instants de festivités d'été desquelles il ne faut pas trop attendre quant à la qualité du service et du produit.

Elle fut finalement servie de ses trois boules qu'elle avait commandées. Banales, elles étaient banales. Elle était dans ses pensées au point de n'avoir pas remarqué que les glaces qui lui seraient servies ne seraient pas artisanales. Tans pis, elle ferait avec. L'environnement, tant physique que social, était aussi banal. Mais cela lui convenait bien étant donné ce qu'elle ressentait dans cet instant.

Depuis combien de temps avait-elle une relation avec Yvon ? Cela lui vint à l'esprit pour la première fois. Elle ne se souvenait plus très bien ni où, ni comment ils s'étaient rencontrés pour la première fois.

En fait, elle avait plusieurs scénarios et cela l'intriguait. Elle avait souvent des trous de mémoire, mais elle n'en parlait à personne. Cela commençait à l'inquiéter, car en vieillissant, cela devenait de plus en plus fréquent. Je vieillis, se disait-elle, et on le lui disait. Elle devait en prendre son parti.

Ce dont elle était sûre, c'est que ses collègues de travail étaient jalouses de son Yvon d'autant qu'elle ne leur avait jamais présenté l'homme de sa vie. Je le garde pour moi, c'est mon jardin secret leur disait-elle, si elles insistaient trop. Comme elle avait toujours été un peu à part, celles-ci n'insistaient pas, car Éléonore pouvait alors les menaçait de représailles dont elles se souviendraient, disait-elle. Mais elle ne passait jamais à l'acte. Elles la trouvaient étrange.

Étrange, se disait madame Martinez, que la conduite de cette voisine. Madame Martinez est la chaisière dans le parc Montplaisir que fréquente assez souvent Éléonore. Elle y a ses habitudes. C'est le parc du quartier et c'est là qu'elles ont fait connaissance à force de se voir à l'heure du goûter des enfants. Elles aiment bien les enfants l'une et l'autre et c'est pour elles deux un plaisir de les voir s'égayer sous les frondaisons ou aux abords du grand bassin que des bateaux sillonnent sous la légère brise du moment.

Elle a beaucoup de sympathie pour Éléonore qui lui a expliqué qu'elle ne pouvait avoir d'enfant. Et pourtant, son Yvon De la Jarretière lui aussi en voudrait bien. Ma pauvre dame, je compatis à vos malheurs, n'avait cessé de lui dire madame Martinez. Et puis, cet Yvon De la Jarretière, elle aurait bien aimé le rencontrer. Avec un nom pareil, ça doit être un homme bien, s'était-elle dit. Cela, c'était au début de leur rencontre. Mais aujourd'hui, elle a eu un doute après avoir lu un article dans le journal du matin. Celui qui amène les nouvelles fraiches se disait-elle. Il y était question d'un homme qui avait vécu durant plus de vingt-cinq ans en faisant croire qu'il était docteur. Et aujourd'hui, on découvrait qu'il n'en était rien. Il avait mené une double vie qui avait trompé sa famille comme son entourage. Il n'avait jamais été docteur et pourtant il était dans cet hôpital qui aujourd'hui avait levé le lièvre.

Elle se demanda alors si cette Éléonore était bien mariée, si cet Yvon De la Jarretière existait vraiment. Ce doute commença à entrer en elle et ne cessa de s'y développer. Mais pourquoi se dit-elle? Serait-il mort et n'oserait-elle pas m'en parler ? Nous ne nous connaissons que très peu et je comprends qu'elle ne veuille pas me parler de sa vie privée.

Voilà où en était madame Martinez, la chaisière qui parlait avec Éléonore lorsqu'elle la voyait au parc de Montplaisir.

Ce soir, les camarades de bureaux d'Éléonore ont décidé de lui faire une surprise pour les vingt-cinq ans de sa relation avec Yvon De la Jarretière. Elles ont accepté, car Éléonore leur a promis que cette fois Yvon serait présent. Il va venir pour la première fois à leur rencontre.

Elles ont mis les petits plats dans les grands. Petits fours et Champagne de qualité sont au rendez-vous.

C'est l'effervescence d'une réception de festival de cinéma et Éléonore y met du sien. Elle est partout et ne cesse de répéter qu'il va venir, c'est certain. Il va venir, dit-elle, à dix-neuf heures, alors que le doute commence à s'installer dans les esprits. Elles attendent depuis dix-sept heures l'arrivée de l'homme de sa vie, de l'homme que tout le monde s'arrache, de l'homme qu'elle pleurera jusqu'à sa dernière seconde de vie.

Éléonore est seule maintenant, car toutes ses copines sont parties pour vivre leur vie et après lui avoir remonté le moral devant le faux-bond de son Yvon. Mais, ne vous en faites pas, il a dû avoir un empêchement de dernière minute !...




Atelier d'écriture
30 mai 2011 texte 45

Sujet:

Huit termes: Les hommes, les femmes, le rapport homme/femme, la politique, les fleurs, la musique, la vieillesse, la jeunesse.

Sept situations: le vague à l'âme, le jardinage, l'horoscope, l'Irlande, la marche à pied, la baignade, les limites du harcèlement sexuel.

Quatre mots: journalisme, équitation, mariage, fascisme.

Deux débuts de phrases:

Il est faux de penser ou de dire... que

Il est vrai que..

.

Vrai et faux sont sur un bateau.

Il est faux de penser que les hommes sont nés de la cuisse de Jupiter.

Il est vrai de dire que les hommes courent plus vite s'ils ont pour objectif d'atteindre des rondeurs mouvantes.

Il est faux de penser que les femmes préfèrent le cassoulet au tapioca à cause des saucisses.

Il est vrai de dire que les femmes n'ont pas le goût à la compétition mais plutôt pour la compassion. Il n'est pas sûr que l'un soit mieux que l'autre.

Il est faux de penser que le rapport homme/femme doit tendre vers l'égalité.

Il est vrai de dire que le rapport homme/femme est un vaste sujet d'interrogation, surtout si l'homme et assez femme et vice versa.

Il est faux de croire que la politique, c'est je vous nique.

Il est vrai de dire que la politique est à la ville ce que l'homme est à la femme, complexe.

Il est faux de penser que les fleurs sont synonymes de bien, penser aux Fleurs du mal !

Il est vrai de dire que les fleurs apportent la gaité surtout dans les cimetières.

Il est faux de croire que la musique adoucit les moeurs, penser aux marches militaires.

Il est vrai de dire que la musique est un langage universel surtout pour les incultes en musique.

Il est faux de croire que la vieillesse c'est le début de la vie, car alors que serait la jeunesse !

Il est vrai de dire que la vieillesse est au bout du chemin, il suffit de prendre le plus long et le plus agréable.

Il est faux de croire que la jeunesse s'emmerde, elle déprime.

Il est vrai de penser que la jeunesse passe, mais est-ce penser ?

Il est faux de penser que le vague à l'âme vient du fond de l'océan, voyez plutôt le fond de la casserole noircie par inattention.

Il est vrai que le vague à l'âme est nécessaire, cela évite la dépression et les antidépresseurs.

Il est faux de croire que le jardinage consiste à s'occuper des plantes, il s'agit de soigner son anxiété.

Il est vrai que le jardinage entretient le moral surtout celui des petites bêtes qui y vivent, au jardin.

Il est faux de croire que l'horoscope dit toute la vérité, il n'en dit qu'une infime partie, invisible à l'oeil nu.

Il est vrai que l'horoscope peut-être bénéfique, surtout à celui qui le rédige.

Il est faux de dire de l'Irlande qu'il y pleut souvent, il y pleut toujours quand vous voudriez qu'il y fasse soleil.

Il est vrai que l'Irlande est une île verte, mais cela ne suffit pas pour remonter le moral, heureusement il y a la guinness qui accentue les effets de brume.

Il est faux de croire que la marche à pieds n'use que les godasses, elle use aussi les chemins parcourus.

Il est vrai que la marche à pied ça use les souliers, alors ne marchez plus, mais courez pieds nus comme un Éthiopien.

Il est faux de penser que la baignade est bonne pour la santé uniquement, elle l'est aussi pour l'élargissement des pieds.

Il est vrai que la baignade c'est bon pour la ligne, mais la pêche à la ligne aussi.

Il est faux de croire que les limites au harcèlement sexuel vont apporter la paix entre les êtres humains, il vaudrait mieux leur donner les moyens de s'épanouir à travers l'art de la chambre à coucher.

Il est vrai que les limites du harcèlement sexuel sont illusoires surtout pour les obsédés qui en veulent toujours plus.

Intermède 1

Face cachée.

Depuis sa plus tendre enfance, Alfred a été d'une nature non violente. Et en grandissant, il n'a fait que se ranger dans le camp des mouvements de lutte pour la primauté de la non-violence. Il débuta par une admiration sans bornes à Gandhi. Puis, ce fut pour la protection des ours dans les Pyrénées suivie de la protection des mers. Vaste sujet qui l'amena à s'intéresser au dauphin, puis au thon rouge entre autres habitants des vastes océans. Puis ce fut la découverte des oiseaux, surtout ceux que certains mangent lorsqu'ils ont mijoté des heures dans une casserole de façon à les déguster en entier. Il ne cessait d'aller de découverte en découverte.

Et un jour, en promenade dans la montagne, il commit l'acte impensable de tuer un loup pour sauver son troupeau de moutons.

On dit souvent...

Avec nos quatre mots

On dit souvent que le journalisme est le reflet de la société, mais il ne nous est pas dit de quelle société.

Celle d'en haut ou bien celle d'en bas ?

Celle qui rit ou celle qui pleure ?

Celle qui travaille ou celle qui fait travailler ?

Celle qui triche ou celle qui est honnête ?

Je vous laisse le choix dans votre kiosque à journaux favori.

On dit souvent que l'équitation, c'est dur pour les fesses, surtout celles des cavalières, mais cela à d'autres avantages que la décence m'interdit de dire.

On dit souvent que le mariage c'est mieux, lorsque l'on n’est pas marié.

On dit souvent que le racisme c'est le rejet de l'autre, mais ne serait-ce pas le rejet d'une partie de soi-même ?

Intermède 2

Une peur salvatrice

Louise n'a jamais aimé le contact avec l'eau. Aussi loin que sa mémoire le lui permet, elle a toujours eu des angoisses, des craintes et des appréhensions avec l'eau. Et cela ne s'est pas arrangé avec l'âge. Elle croyait pourtant qu'en grandissant elle parviendrait à surmonter ses difficultés. Elle avait pratiquement tiré un trait sur un possible amour avec cet élément.

On l'amena à Lourdes en dernier recours pour cette maladie qui la dévorait à petit feu. Il y eut un miracle, un vrai.

Et de ce jour, elle se réconcilia avec l'eau.

Petit jeu

avec

Moi, j'ai longtemps cru que...

mais la vie m'a montré que...

Moi, j'ai longtemps cru que les carottes étaient cuites

mais la vie m'a montré qu'avant elles étaient crues.

Alors !...

Moi, j'ai longtemps cru que la vie avait une fin

mais la vie m'a montré qu'elle n'en avait pas.

Mirage !...

Moi, j'ai longtemps cru que les poissons nageaient

mais la vie m'a montré qu'ils peuvent voler.

Enfin, certains !...

avec

Moi, je ne sais pas si...

quelle circonstance viendra dissiper le doute.

Moi, je ne sais pas si les trains qui arrivent à l'heure ce serait suffisant pour éviter que l'indignation s'empare de la planète. Certains qui dans les officines de prévisions veulent y croire, peuvent-ils être aussi aveugles pour ne pas voir qu'ils peuvent dérailler? Ou qu'un nuage de volcan...





Atelier d'écriture
6 juin 2011 texte 46


Sujet: Deux histoires croisées

1 choix personnel pour: trois prénoms/ Isabella, Isadora, Honoré, un lieu/ la place du marché aux herbes, une date/ le 6 juin 2012, trois verbes/ arriver, partir, s'interroger, un animal/ un chat siamois.

1 choix imposé pour: trois prénoms/ Françoise,Magali,Étienne, un lieu/ Marseille, une date/ 20 octobre, trois verbes/ être, avoir, manger, un animal/ alligator.

2 titres: Une saison oubliée. Le silence.

Choix de récit : Première personne et narrateur extérieur, passé et présent, 1 fin heureuse et 1 fin ouverte.

Une saison oubliée.

Je déambule dans les rues de ma ville avec une joie égale qui se renouvelle de jour en jour, de mois en mois, d'année en année, et ce, depuis un certain vingt octobre. Mais ce n'est pas n'importe quel vingt octobre. C'est celui de ma véritable naissance. Pas celle de ma carte d'identité. Celle-là n'a aucune importance. Par contre, ce vingt octobre, d'une certaine année dont je tairais la date par respect pour un ami qui me fut cher, Étienne, que les fonds marins ont accueilli définitivement dans un mois d'octobre, noir pour moi, et une date, le vingt qui fut comme si un alligator avait été commandité pour l'entrainer dans les abysses.

Avant cette date, Marseille, ma ville, ne m'intéressait pas. J'y vivais comme un étranger. La mer seule me parlait, me disait des choses, m'emportait dans des rêves fantastiques. Mes deux soeurs, Françoise et Magali, ne comprenaient pas mon engouement pour les eaux de cette mer qui, pour elles, ne représentait que le plaisir de se rafraichir dans les journées caniculaires de l'été. Être à ce point obnubilé par les fonds marins les laissait perplexes. Elles préféraient avoir la peau bronzée telle des sirènes des tropiques pour aller ensuite manger une bonne bouillabaisse aux vallons des Auffes, chez Fonfon.

Pour me faire oublier cette triste saison, elles ont décidé de me considérer comme un touriste de luxe et elles ont voulu pour cela que je parcoure la ville à pieds afin d'en découvrir tous les secrets et cesse de croire que les mystères des abysses seuls comptent. Tu vas voir, petit frère, c'est ainsi qu'elles m'ont toujours appelé même si je suis leur ainé, car j'ai toujours eu un aspect juvénile, tu vas voir ce que tu vas voir.

Et c'est ainsi que je devais commencer par le commencement, le berceau de la ville, née il y a deux mille six cents ans. Ce fut une grande découverte pour moi. Et puis de voir ces restes du port grec avec les traces des usages ayant usé les pierres me laissa perplexe. Je découvrais une dimension qui m'avait échappé, que les mystères étaient également présents dans cette ville si l'on prenait le temps de s'y attarder. Je commençais à partir dans des rêves en imaginant des Grecs arrivants sur leurs bateaux et dans ce fond de crique dont il semble très difficile d'en imaginer l'aspect. Je voulais qu'une saison fût oubliée et je découvrais un temps immense pour moi oublié. Je revivais en marchant dans ma ville.

Le silence.

Il est des lieux qui ne laissent pas indifférent. Tout comme des prénoms. Il y a aussi des moments, des temps, des saisons qui se conjuguent pour produire des sensations que vous ne pouvez oublier. C'est ainsi que la vie d'Honoré fut bouleversée alors qu'il était, comme à son habitude en fin de semaine, sur la place du marché aux herbes. Il connaissait presque tous les étals des marchands, mais il avait ses préférences pour celui que tenaient deux soeurs, Isabella et Isadora, car elles avaient l'art de mettre en évidence les fruits et légumes de leur jardin et qu'il succombait, comme beaucoup de visiteurs et habitués, aux charmes des dames comme de leur étalage. C'était des: monsieur Honoré par-ci, monsieur Honoré par-là, accompagnés de sourires et d'appâts naturels de belles qualités qui l'empêcher à chaque fois de résister. Il se disait, cette fois je ne vais pas me laisser prendre et à chaque fois, il se laisser prendre. Dès son arrivée près de l'étal, il était comme subjugué par l'ambiance qu'elles avaient su installer à travers les choix des ingrédients qui en faisaient le succès. En dehors des couleurs naturelles des fruits et des légumes savamment orchestrés pour attirer l'oeil et retenir le chaland, elles s'habillaient toujours avec un goût exquis, inhabituel pour des marchandes de quatre saisons. Étant deux soeurs jumelles, elles choisissaient toujours des habits identiques et c'était bien souvent des robes dans des tons de rose ancien qui allaient merveilleusement avec leur ton de peau de pêche. Et puis, il y avait le chat. Un chat à l'égal de leurs patronnes. Unique, étrange, attirant. Un de ces chats siamois qui reste là, tel un sphinx vous interrogeant. Elles lui avaient confectionné une petite estrade en surplomb de l'étalage afin qu'il domine la situation, semblant être là pour régler le temps et l'esprit des lieux. Et cela semblait marcher car deux fois sur trois, les clients ne pouvaient s'empêcher de l'interroger sur le temps. L'automne venait d'arriver et avec lui des lumières plus douces que celles de l'été et cela donnaient au lieu une atmosphère plus sereine. Ce qui en ajoutait à l'esprit du moment. Personne ne pouvait partir sans s'interroger sur les mystères engendrés par ces juxtapositions d'éléments apparemment disparates mais qui se révélaient justes en y pesant après coup.

Revenez dans un an, revenez le six juin deux mille douze, monsieur Honoré et vous comprendrez pourquoi notre chat siamois est à l'honneur sur son piédestal. Bien sûr que je reviendrai dans un an, mais je vais tout de même revenir vous voir d'ici huit jours comme à mon habitude, je n'y manquerai pour rien au monde. Vous nous voyez ravies de vous entendre dire que vous ne nous oublierez pas. Et pour l'en remercier, elles lui posèrent ensemble une bise sur les joues. Il faillit s'évanouir de plaisir.