A propos du chapitre: "Drôles d’alliances"
Remarques générales : le passage à lire était assez long ; rares sont ceux qui l’ont lu jusqu’au bout et plusieurs ont perdu le fil de la lecture ; de nombreuses idées sont émises et nous avons du mal à retrouver le coeur de la pensée de l’auteur : comment sauver nos âmes ?
En définitive, chacun peut y trouver son bonheur : nous étions plusieurs à apprécier le chapitre sur « les thérapeutiques de l’âme » malgré les premières lignes obscures sur la définition de l’âme par de Certeau.

L‘auteur compare la pratique philosophique, la cure analytique et la recherche spirituelle qui nous amènent toutes trois inexorablement à nous confronter au grand Autre en nous c’est- à - dire à cet étranger que l’on porte en soi, qui est le lieu de l’inconscient et du symbolique (Note d'Aline : "C’est moi qui l’ajoute après avoir regardé de plus près la définition de l’Autre")
La philosophie morale en particulier l’éthique stoïcienne est une forme de traitement médical de l’âme pour discipliner son jugement et maîtriser les passions. Autrement dit, elle est un effort pour éviter le chaos et l’effondrement face aux circonstances extérieures = se sauver par soi-même.
La psychanalyse propose une cure analytique qui s’apparente davantage à un travail de désillusion et de déconstruction des mythes personnels notamment du désir de guérir ou de la figure du sauveur. Il s’agit en quelque sorte de faire le deuil de ses illusions, de ses mécanismes névrotiques et dans le meilleur des cas, de vivre une profonde transformation intérieure qui est une forme de renaissance. Souvent les résistances sont nombreuses : la maladie (ou le symptôme) apparaît comme l’ultime réponse pour se préserver de l’effondrement intérieur.
Nous nous interrogeons un moment sur la pulsion de mort qui peut paralyser un être humain jusqu’à lui ôter tout désir de vie et l’entraîner dans la mort. Alors que cette même pulsion peut agir comme un aiguillon qui libère l’énergie nécessaire pour ne pas périr et vouloir s’en sortir.
La psychanalyse et la spiritualité ont un point commun : elles postulent la référence à un non-savoir en reconnaissant l’existence d’une altérité en soi et chez l’autre, une zone inconnue et étrangère.
Cependant la référence est intérieure dans la cure analytique alors que dans la recherche spirituelle il y a une relation avec un au- delà de soi- même qui peut être Dieu.
A ce moment -là du débat, nous faisons le lien avec la page 61 « pas d’ouverture à l’altérité sans altération, sans transformation de soi et perte de sa suffisance. La relation avec autrui, la relation d’intimité avec un autre vis- à- vis nous sauve du repli et du renfermement sur soi, au risque d’être blessé, touché ou ému par l’autre.
Dans le chapitre « la communauté des ébranlés, » nous évoquons la violence des hommes qui se manifeste par les guerres (celle de 14-18 par exemple dont nous allons fêter le centenaire) ou encore l’existence de cataclysmes naturels. Pourtant au sein du malheur, se développent des capacités de résistance et des phénomènes de solidarité comme pendant la seconde guerre mondiale pour sauver les Juifs.
Nous évoquons aussi Etty Hellisum qui, par un travail spirituel de libération, a su garder une foi en l’homme au milieu des pires années d’extermination des Juifs en Europe.
Le chapitre « l’ange de l’histoire » y fait référence : Où est le progrès promis par le matérialisme historique face à la réalité de la Shoah et la destruction massive scientifiquement organisée de millions d’êtres humains ?
Il y a de quoi désespérer et pourtant l’espérance d’un salut pour l’homme est toujours présente.
Pour conclure ce chapitre, je dirai comme Marc B. « Nous sommes des pions de même origine, destinés à un même but, empruntant des chemins différents. »