Sa soeur Lisette
Lisette est la première à disparaitre
des sœurs B. donc du ptitMarc depuis longtemps barbu, seul rescapé des
garçons. Elle a montré toute sa vie une sensibilité particulière qui lui
a valu la reconnaissance de tous, mari, enfants, petits enfants, frères
et sœurs, amis, patients impatients de trouver la solution à leurs problèmes.
C’est elle qui aura vécu la période
la plus longue de sa vie dans cette maison de la rue Pasteur puisqu’elle
y a terminé ses jours comme sa mère, dans les mêmes pièces et dans les
mêmes circonstances.
Chacun pourrait citer un épisode
de sa vie dans laquelle Lisette est intervenue avec sa franche et affectueuse
attention.
Pour PtitMarc, il retiendra cette
histoire qu’elle se plaisait à raconter et qui fait partie des aberrations
de la guerre de 39-45. Qui ne l’a pas entendue ?
Eté 1944
Lisette a treize ans, elle passe l’été avec ses cousins et cousines, une grande partie de la famille, à Bourguignon dans
la propriété des grands parents, loin des champs de bataille et des plages
du débarquement. Plusieurs fois par semaine il fallait aller s’approvisionner
à la ferme de Courtenain située à trois kilomètres environ. Les déplacements
se faisaient en vélo et cette fois c’était le tour de la tante Marguerite
qui s’était accompagnée de sa fille Lisette.
Le ciel était dégagé, la région
tranquille, rien ne laissait prévoir une action de guerre. Pourtant les
alliés et particulièrement les Anglais, eurent la curieuse et incroyable
idée de s’attaquer aux supposées voies stratégiques des Allemands en allant
mitrailler le petit train qui circulait dans la campagne de Brie et qui
était utilisé habituellement pour transporter les céréales ou les betteraves
et faire un relais entre les fermes et la gare.
Or ce train, redoutable pour les alliés et ami des enfants, dont la voie bordait la route, se trouvait à quelques
encablures du bourg de Nangis et nos commissionnaires à la hauteur de la
ferme de l’Epoisse, non loin de là.
Sans prévenir voici deux avions
de la Royal Navy qui entament plusieurs piqués au dessus de la tête des
deux cyclistes pour attaquer le petit train arrêté non loin de là et dont
le conducteur sera d’ailleurs mortellement touché. Marguerite affolée abandonnant
le vélo sur le bord de la route, saute dans le fossé en intimant à Lisette
l’ordre d’en faire autant. La gamine croyait sa dernière heure arrivée.
Elle implore sa mère : « Maman comment
ça commence l’acte de contrition ? »
Lisette, la 3ième en partant de la gauche, 3 ans après l'événement.
|