Quatre visages
1
Il faut aller voter. Sur la chaussée au loin
Un nuage de poussière. La barrière qui se lève.
Le train vient de passer. La voiture est là bas.
Trainée sur le remblai, coté gauche arraché.
Le vieux chauffeur est là, la tête pendante,
Accroché sans vie à la tôle froissée.
Balayée sur la route, le train vient de passer.
2
Je te revois acrobate de quatre ans.
Un sourire éclairait ton visage.
On ne pouvait te tenir mais jusqu’où irais-tu ?
Tu promettais beaucoup ; front bosselé de coups.
Toi aussi à vingt ans, tu as trouvé la voie
De ce grand train fatal qui mène on ne sait où.
3
Délaissant ton pays, ta maison, tes amis,
Amenant tes espoirs de retrouver l’envie,
Tu vins à ta façon pour partager ma vie.
Puis ton humeur changea, mauvaise marraine.
Soudain à mes côtés, ton visage et ta haine.
Tu avais, semble t il, d’autres projets en tête,
Tu vidas la maison sans demander ton reste.
4
Je t’aimerais d’amour si je pouvais t’aimer.
Le monde est ainsi fait, regrets et souvenirs.
Le rire est préférable aux conflits journaliers.
Comment trouver la paix si ce n’est d'accomplir,
Sans comprendre, sans but, les taches d’une abeille.
Planter les beaux arbres, en récolter les fruits
S’incliner sur les tombes, regarder le soleil
Et les joies exaltantes d’une aube rayonnante.
(Marc, 31 octobre 2011)
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