Janvier 2010

          atelier du 12          


Les photos










D’après « Une boule de neige »
Consignes (clic)
Alice est née le jour de Noël
Pauvre Alice ! Onze ans ! Elle est malheureuse car elle ne peut pas inviter ses amis le jour de son anniversaire ! C’est pourtant chouette ces réjouissances auxquelles les enfants ont droit ce jour là ! C’est autre chose que de fêter Noël en famille avec les grands parents les oncles et tantes même s’il y a quelques cousins ! Le jour de l’anniversaire, les parents organisent une sauterie pour vous ! Ils accrochent des ballons partout pour montrer le chemin aux convives. Ils ont fait des gâteaux et acheté des petits cadeaux mais c’est chaque invité qui se fait un devoir d’apporter une bêtise qui ne sert à rien, qui n’a aucune valeur mais qui, bien enveloppée, crée un instant de surprise au moment de la découverte. Quel gâchis sans doute ! Mais c’est une coutume, un rituel que chacun respecte par crainte de se voir montré du doigt, exclu peut être  du cercle des amis du groupe.


Alice sort de chez elle ; elle s’est fait une raison et décide d’aller chercher l’aventure, la fête rien que pour elle, dans la rue tout simplement.
Un hasard !
Ce vieux voisin, grincheux - mais n'est-ce pas la maladie des personnes âgées ? - tout ratatiné avec sa canne, il est là, il fait son tour. Sorti quelques instants plus tôt, il a pris quelques mètres d’avance.
"Bonne aubaine ! cette rencontre me changera des formalités habituelles de Noël", se dit elle.
Alice arrive à sa hauteur et emboite son pas lent. Elle lui jette un regard amusé mais ne dit rien.
  Un silence inquiétant s'installe.
Va-t- il réagir d’un ton bourru, comme il en a l’habitude ? L’inviter à passer son chemin ? D'ordinaire, il ne supporte pas qu’on le dérange.
Non, curieusement le vieil homme fait semblant de ne pas la voir et aux rares personnes qu’il croise :
« Pardon Monsieur quelle heure est il ? Madame vous avez l’heure ? Dites jeune homme,  vous avez une montre ? Pouvez vous me dire quelle heure il est ? »
Visiblement il cherche à se donner une contenance par cette drôle d’habitude de demander l’heure à chaque passant.
Alors Alice s’enhardit : « Monsieur  ! Je ne vous gêne pas ? Je cherchais une compagnie pour fêter mon anniversaire ! »
« Tu vois quelqu’un d’autre sur ce trottoir ? Je sais bien que c’est Noël mais pas que c’est ton anniversaire et puisque tu ne dis rien je parle à ma solitude, je sais au moins l’heure qu’il est » lui répond il de sa manière habituelle.
Puis il se radoucit : « Mais Alice ! merci d'être
avec moi ; je n'avais vu personne aujourd'hui. Je cherchais un moyen d’attirer ton attention pour que tu restes quelques instants à côté de moi, « nous avons tous besoin d’une minute d’éternité ». Je te souhaite un bon anniversaire et le cadeau que je te propose c’est celui que tu me donnes : le plaisir de partager un moment avec toi »
Alice est stupéfaite, heureuse, elle a l’impression d’avoir réussi sa fête, de s’être fait un compagnon, un vrai.
"Mais au fait ! Vous, Monsieur, comment vous appelez vous ?"
« Je m’appelle Ernest... Ernest Popinot »

(Marc, revu par Nicole)