Les phrases proposées par les participants, à intégrer dans
le texte :
- Les premières et les dernières lignes du texte, en rapport
avec le titre, données par les voisins.
- Que de temps perdu à essayer de comprendre le pourquoi de la
vie ! La philosophie résida donc dans le plaisir des rencontres et l'émerveillement
d'une relation.
- Un petit vent frais apporte toujours une idée toute neuve.
- L'arrivée de Jacques changea tout de suite l'athmosphère.
- Il n'arrivait pas à reprendre son souffle et il était loin d'être
arrivé au but.
- Le pire c'est que personne savait ce qui était arrivé
- Mais qui sont ils ? Il marche d'un pas énigmatique au milieu
de la foule. Un restaurant dominant la ville illuminée.
- Rédiger un quatrain d'alexandrins qui contient des rimes
croisées et les mots "un coffret de bois"
Les obsèques de Raphaël
C’était dans la
matinée du 25 janvier. On aurait du préparer la fête prochaine de la Chandeleur.
Que de temps de perdu à essayer de comprendre le pourquoi de la vie
! Le pourquoi de la vie mais surtout le pourquoi de sa mort. Raphaël était
mort seul, chez lui, sans prévenir, sans le savoir peut être. Des amis avaient
tenté de l’appeler dans la journée. Ils ont fini, inquiets, par avertir
ses parents qui ont du forcer sa porte pour découvrir la réalité. Aucun
indice ne pouvait laisser supposer qu’il était en danger. Mais était-il en
danger ? Oui si nous le sommes tous : « Vous ne savez ni le jour ni l’heure…
»
Sa sœur, ses amis, autour de la quarantaine, étaient parait il, dans
le déni. Ils se rappelaient que Raphaël était là au milieu de tous, le premier
à adopter une attitude encourageante devant les échecs qui pouvaient survenir.
Il fallait donc que le jour de ses obsèques devint une fête comme celles
auxquelles il avait l’habitude de participer joyeusement.
La philosophie ambiante résida dans le plaisir des rencontres
et l’émerveillement d’une relation. Pour beaucoup, une relation de
découverte avec ce nouvel ami qui était là tout seul, dans son cercueil
entouré de ses parents éplorés et de ses amis prostrés.
Tout le monde s’était rassemblé au froid dans la cour du patronage,
jouxtant la chapelle où devaient se dérouler les obsèques. Un petit
vent frais apporte toujours une idée toute neuve Et si Raphaël avait
à me dire quelque chose en disparaissant brusquement ? Sa mémoire restera
t elle longtemps ? Que de gens de génie sont morts au moment où ils participaient
à la richesse de l’humanité ! A quoi s’accroche le souvenir des disparus
? Et moi ne suis-je qu’un numéro de Sécurité Sociale qui s’effacera des
registres comme il est apparu ?
Le public fut invité à entrer
à l’intérieur de la chapelle, la cérémonie allait commencer. Chacun reçut
une fleur qui sera déposée quelques minutes plus tard sur la catafalque.
L’accueil du célébrant s’ouvrant à tous, croyants ou pas, permis à chacun
de trouver un sens et de communier dans l’émotion.
L’arrivée sur scène de Joséphine changea tout
de suite l’atmosphère. Joséphine la chanteuse de gospels qui de sa voix
grave entama « Nobody knows » : Personne ne sait… Personne ne connait ma
peine…puis « Swing low » : Un jour, tout doucement…le Seigneur viendra me
chercher…
Vint le moment des témoignages. Les intervenants venaient seuls ou à
plusieurs, pour monter sur l’estrade, prendre le micro et lire le papier
qu’ils avaient préparé. Certains n’en pouvaient plus, submergés par l’émotion
ils n’arrivaient pas à reprendre leur souffle et ils étaient
loin d’être arrivés au but. Ils bafouillaient, leur voix s’étouffait,
leur message devenait incompréhensible. Comment faire pour tenir le coup
? Il fallait faire bonne contenance, montrer, à l’exemple de Raphaël que
la vie valait la peine d’être vécue malgré tout.
Le pire c’est que personne ne savait ce qui était arrivé exactement.
L’autopsie n’avait pas pu être pratiquée. Toutes les suppositions pouvaient
prendre place. Officiellement c’était une mort naturelle mais une mort peut
elle n’être pas naturelle ? Le bébé retrouvé mort, le matin, au fond de
son berceau après avoir eu du mal à s’endormir… le fils de vingt ans fauché
par un camion après avoir glissé sur la route une après midi de printemps…
le centenaire qui vit comme un légume les trente dernières années de son
existence.. ces morts ne sont elles pas naturelles ? Rassurons-nous ! Pensons
à autre chose ! Faisons ce que nous avons à faire ! Nous avons surement
encore de beaux jours devant nous !
Mais qui sont ces gens qui semblent venir de partout
et qui se retrouvent muets d’émotion dans ce lieu fleuri où trône un cercueil
menaçant ? Je n’en connais qu’une petite partie mais bercé par une musique
douce il me semble voir Raphaël se dresser et sortir de sa boite. Il
marche d’un pas énigmatique au milieu de la foule et se dirige vers le restaurant
au milieu de la ville illuminée, là où il avait fait sa dernière fête.
Quel est ce jeune homme
ivre, corps tourné vers le ciel ?
Etrange est son histoire, par
le bout de son être
Dans un coffret de bois, il
propose du miel
Et se laisse enfermer, mort,
sans en rien paraitre.
Tout se termina, après la cérémonie, par une soirée crêpes
et chacun se remémora quelques anecdotes au sujet de cette figure charismatique
qu’était Raphaël.
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