L'atelier  Ecriture en 2011 28 mars
 X et Y    
Consignes
4 avril :
Ici et ailleurs     

11 avril :
En vélo  
Moi sur mon vélo (Paul)

Les photos du jour (28 mars) avec nos invitées Christiane et Julia :



 





 Suzanne parle russe avec  Julia,    Christiane
Une visite à Taxiphone

Le 11 avril :


Consignes du 28 mars

X et Y

Yahia : « Bonjour Xénophon, te souviens-tu de moi ? Je suis Yahia, tu sais celle qui t’énervait tant pendant les cours de Chimie lorsque nous étions en Sciences Ex au lycée.
Tu me paraissais tellement calé que je faisais semblant d’être nulle !
Comment vas-tu ? Qu’es-tu devenu ? As-tu un petit moment pour m’écouter ? »

Xénophon : « Oui bonjour Yahia ! C’est bien ça Yahia ? Je ne me souviens guère de cette époque mais ton nom me dit quelque chose. Tu as eu de la chance de me retrouver car je suis chauffeur de taxi et le client que j’attends arrive par le prochain train. Il a peut être un peu de retard donc je t’écoute… »

Xénophon : « Oui, je t’écoute Yahia mais fais vite car le train va bientôt arriver !
Et puis tu sais, nos histoires de lycée ne me préoccupent pas beaucoup ; je  n’ai pas trop envie d’y revenir. Dans l’ensemble, je n’en ai que des souvenirs désagréables ! »

Yahia : « Pas possible ! Je n’y crois pas ! Tu ne te souviens pas de cette fameuse soirée où nous nous sommes retrouvés après le cours de Sciences Nat ; ah non, de Chimie ! C’était la première fois que j’embrassais vraiment un garçon et tu avais l’air d’y prendre du plaisir. »

Xénophon : « Ah ! oui ; là je m’en souviens mais justement je préférerais ne pas y revenir car j’ai été déçu ! Je croyais que nous pourrions aller beaucoup plus loin et dès le lendemain tu as fait comme si tu ne me connaissais pas ; enfin, tu ne faisais aucune différence entre les copains et moi. »

Yahia : « Tu n’avais donc pas compris Xen ! Je tenais à ne rien afficher car je voulais te laisser libre ; mais tu vois depuis ce soir là, je ne peux pas me défaire de ta présence ; je pense à toi régulièrement et dans un petit coin de ma tête, j’imagine que tu es encore avec moi. Je cherche à t’oublier et puis non, c’est plus fort que moi ; hier il a fallu que j’aille chercher ton numéro de téléphone sur les pages jaunes. »

Xénophon : « Désolé, Yahia ; je te quitte ! le train est arrivé, voici mon client ... Rappelle moi plus tard mais et ... il vaudrait mieux tout oublier. »

Yahia : « Mais ! … »

(texte de Marc)


Ici et ailleurs

Ailleurs
Je n’étais pas invité au mariage de Sophie
.
Je la croyais encore avec moi, au moins de coeur.

J’aurais du peut être voir venir cette décision soudaine.

Je ne voyais pas ce qui se passait dans mon dos.

J’aurais pu lire un peu mieux ce à quoi je pouvais m’attendre.
Je n’étais donc pas placé à la droite de la mariée
ni à gauche non plus, lors du repas de noces.
« Je n’ai rien dit quand il a fallu quitter la table »
J’aurais pu faire un discours sur les qualités requises pour faire un bon couple.
J’ai été informé du scoop lorsque tout était accompli.
J'ai appris aussi que le séjour au Mexique programmé depuis longtemps a été transformé en voyage de noces.

Ici
Tu m’écoutes Sophie ?
Tu ne m’as rien dit de ce qui se passait avec Rudy.
Tu insistais pourtant que je réponde à toutes tes questions quand tu étais avec moi.
Tu voulais savoir dans quel lit j’avais couché quand Boubou est venue me voir.
Tu partais en voyage pour voir tes amies américaines et curieusement tu revenais avec Rudy.
Tu aurais pu me dire : « Tu ne danseras jamais la polka avec des bottes si énormes »
Tu aurais eu raison, je n’avais pas envie de participer aux fêtes que tu organisais chez lui.
Tu le regardais, moi aussi, sauter et se trémousser toujours de la même façon.
Tu reviens ici juste pour chercher tes affaires après t’être débarrassée des miennes.

Nulle part
Il pleure dans mon cœur, écrivait Verlaine. « Au-delà de ton absence …
Il y a tous ces regrets que je ne saurais dire. »
Il faudrait sans doute remonter le temps pour effacer les maladresses commises.
Il est malhonête de faire croire que je suis l’unique cause de notre séparation.
Il est certain que nous n’aurions pas pu nous entendre.
Il est probable que,
nulle part,
nous aurions pu vivre ensemble.

Hésitations
Je t’ai accueillie alors que tu étais en difficultés.
Tu as voulu organiser l’environnement à ton idée sans tenir compte de qui j’étais.
Il  semblait que nous allions à la dérive.

Je suis triste, j’hésite entre la colère contre toi qui n’as pas cru en moi et la peur de ce qui m’attend.
Tu peux être satisfaite d’avoir obtenu en te mariant la sécurité que tu cherchais.
Il te faut être vigilante pour ne pas rater une troisième fois ta vie de couple.

Je finirai par t’oublier bien que ce ne soit pas ma force de tirer un trait sur le passé.
Tu penseras peut être aux bons moments que nous avons vécus ensemble.
Il est probable que la vie nous imposera ce que nous n’imaginons pas.

(texte de Marc)


Consignes :
•    Les phrases commencent par Je, Tu, Il.
•    Insérer des phrases qui sont données.
•    Quatre paragraphes : Ailleurs, Ici, Nulle part, Hésitations.
 

En vélo

Moi, sur mon vélo, j’avais neuf ans, je suis parti un jour avec Grand père, près de la petite rivière qui coule le long du château.
Après quelques kilomètres j’ai demandé à m’arrêter car j’étais fatigué. Tandis que je me reposais Grand père est parti dénicher deux planches et a entrepris de monter un petit moulin. Deux piquets fourchus qu’il a plantés au milieu du courant soutenaient une tige horizontale fendue en son milieu. Il a inséré, en X, les morceaux de planche sur cet axe en le posant à la bonne hauteur afin qu’il y ait en permanence une extrémité de la planche qui trempait dans l’eau. Et, oh merveille, l’ensemble tournait entrainé par le courant !
Je n’avais plus goût à remonter sur mon vélo et Grand père, de bonne composition s’est mis en tête de m’apprendre à pêcher.
Un bambou coupé dans le parc voisin fit office de canne à pêche mais comment monter une ligne, un flotteur et un hameçon suffisamment fonctionnels pour piéger les poissons ?

Moi sur mon vélo je pédale vite pour oublier la fatigue.
Il a fallu revenir à la maison. Je ne pouvais pas demander à Grand père de s’arrêter toutes les deux minutes alors je me suis mis en tête de le dépasser et de prendre la tête de l’équipée. Lui gardait son allure et ne tardait pas à me rejoindre. Mais quelle galère et il n’était plus question de moulin ou d’apprendre à pêcher !
Faire du vélo et dépasser Grand père, c’est merveilleux ! La fatigue n’existe plus ! J’ai l’impression d’avoir des ailes et que le monde entier me regarde comme si j’étais le leader du Tour de France.

Moi, sur mon vélo, je pars au bout du monde pour échapper à la colère. Celle de mon père ou la mienne, je ne sais pas au juste.
J’ai décidé de partir, de partir en vélo, en vélo au bout du monde et me voilà en route.
La goutte d’eau, d’essence plus précisément, qui a fait déborder le vase ou le briquet, a été décisive. Il n’aurait pas du, mon père ; il n’aurait pas du me dévaloriser de cette façon ; je n’en pouvais plus. Une histoire de briquet, une aide de ma part alors qu’il aurait bien pu se débrouiller seul même avec un bras accidenté. Je lui ai rendu ce service mais ce sera la dernière fois. Oui j’avais renversé un peu d’essence sur le briquet et j’ai mis le feu trop tôt mais lui, plutôt que de me plaindre de m’être brulé il m’a chassé en criant « quel veau ! mais quel veau ! ». Ce sont des détails mais ajoutés les uns aux autres, je ne supportais plus. Alors je suis parti et je vais à l’aventure, au bout du monde pour me changer les idées.
Je n’aime pas faire du sport, c’est trop fatigant mais peu importe, quand ce sera trop dur, je penserai à Grand père, je rêverai au moulin sur la rivière et je tenterai de pêcher.

Moi, sur mon vélo, j’ai fixé une petite sacoche derrière la selle et dedans j’y ai placé une ligne, bien équipée d’un flotteur et d’un hameçon. De cette façon, je suis certain que lorsque je serai au bout du monde, je pourrai, à coup sûr, pêcher comme Grand père a voulu m’apprendre.
(texte de Marc)
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Consignes :
Un petit garçon raconte :
Un bon souvenir, un moyen, un mauvais, en insérant des phrases tirées au sort.