Capitaine Grand père ! Hi hi ! (Yaël)
2
L’adolescence et l’entrée dans la vie active de Marc
3 Marc
& Marie-Jo, le kiné, la famille
4
1965 – 1975 période normande
Veauville-les-Baons
(voir blog)
Doudeville,
les Nids les Leblanc, Cath
Le
cabinet médical 19 Cours Mirabeau
L’atelier
théâtre ou le théâtre des Ateliers
L’énergie
vitale, Anne et Michel Bercot
Les
enfants Sylvie, Anne Françoise, Laurence, Jean Phi
Premier
séjour en Inde (fin 88)
Le
divorce et remariage de Marie-Jo.
Décès
de Philippe, Jean Pierre.
Le
mariage d’Anne Françoise et l’installation des Delenne à l’Escoub
Geneviève
B. et les cours de yoga
Voyage
au Brésil ( Thérèse et Anne Marie L.)
Flavie,
le mobilhome, les moutons.
Christiane
et les correspondant(e)s
Le
mariage de Jean Phi et Cordula
70
ans, les fêtes de famille à Aix
2007
Voyage à La Réunion et au Québec
Départ
des Delenne dans le Cantal
La
nouvelle vie à l’Escoub, le voisinage.
Les
locataires, Luigi, José, Pierre
Les
albums photos et le journal
De
l’Escoub « Pierre (Paulo) » l’ermite:
La
rue Pasteur : retour aux sources
Luigi
un bandit bien sympathique
Sylvie
prend des bains de soleil.
80 ans ce n’est pas rien et maintenant que nous sommes en 2016 je ne peux plus me faire d’illusions, j’y suis, je suis vieux, j’ai 80 ans ! Je tente une présentation de ma vie en ayant l’impression d’en avoir eu plusieurs. Et pourtant en regardant mon texte, du petit Micou au grand père qui fait ses exercices dans le jardin, c’est toujours moi animé de la même énergie. Je croyais à la réincarnation plutôt qu’à la résurrection des morts mais je n’ai plus de certitudes ni de croyances à ce sujet. Mon texte me suivra jusqu’à ce qu’il tombe dans les oubliettes lui aussi. Le présent ne compte pas plus que le passé, seul l’amour est intéressant. Certains de mes enfants, j’en ai eu sept, n’ont pas dépassé la petite enfance (Céline) ou la deuxième période (Olivier), j’espère que les cinq présents à ce jour me survivront. Tous, ces souvenirs en sont des témoignages, m’ont donné beaucoup d'affection et de plaisir.
1936-1946, période qui correspond à la seconde guerre mondiale dont les retombées ont marqué l’environnement.
La famille Jean Bitterlin part d’une relation épistolaire entre Jean et Marguerite Lamy En 1918, peu avant la fin de la guerre Jean était au front comme médecin auxiliaire, il n’avait pas encore terminé ses études et connaissait bien la famille Lamy.
Les Bitterlin Georges, parents de Jean, habitent à Joinville, tout près du vieux St Maur, rue du Four, où son père Laurent Elie exerçait déjà la médecine. Elie Laurent, le tout premier ancêtre dont le portrait est installé depuis peu dans le séjour à Aix, venant d’Alsace, était vitrier.
En 1919, année de leur mariage, les Jean Bitterlin, vivent un temps à Vincennes. Ils habitent ensuite près de la gare de St Maur Créteil, au 2 rue Noël, où Jean a créé son cabinet médical. Ils bénéficient des attentions et de l’admiration de leurs familles respectives.
C’est une époque bourgeoise et plutôt orientée à droite. Nous découvrons ces temps ci, avec étonnement et admiration la correspondance que Jean B. et Jean L. entretenaient à propos de l’AF (Action Française) voir le document préparé par ThM.
En 1936, naissance du huitième enfant, troisième garçon bien venu après cinq filles (en 2007), voir la famille Bitterlin de 1932 à 1995. et Le passé de la famille en photos
Un an seulement de vie familiale ordinaire pour Marc et les difficultés arrivent avec le décès accidentel en montagne de Jean qui laisse Marguerite à la tête d’une famille nombreuse et dépendante des aides diverses. Elle met le cabinet médical en gérance et s’établit avec ses enfants rue Pasteur, chez le grand père Georges Bitterlin, médecin encore en exercice, qui tiendra le rôle du père jusqu’à son décès accidentel, pour lui aussi, mais à vélo : il s’est fait renverser par un camion américain pendant l’année 1946.
Les souvenirs arrivent dans la tête du ptit Marc devenu vieux avec l’exode de 1940 où, sur la plage arrière de la traction avant, il fait le trajet jusqu’à La Bourboule dans le Massif Central.
Une fois revenus en région parisienne, la vie s’organise ensuite à Joinville, nous allons à l’école Pasteur avec le copain Charles André et Jean Jacques. Nous passons souvent par la rue de Paris que j’ai encore prise dernièrement sans la reconnaître vraiment, jusqu’au Vieux St Maur que je trouve maintenant défiguré.
Micou et sa maman : « Tu viendras, dis Maman ? » (texte de l’atelier Ecriture)
La voisine Mme Thomas. Une vieille dame qui habitait au 2 rue Pasteur, au rez de chaussée d’un immeuble, pas loin de chez Mme Ducafi. Elle était mon coin de vieillesse à moi qui avait tout juste dix ans, je crois qu’elle avait plus de 80 ans... Je traversais la rue pour aller la voir, sans raison particulière. M’échappant d’une famille nombreuse, j’avais l’impression d’être petit fils unique de cette dame. Elle tricotait des chaussettes et sa fenêtre donnait sur la rue du Pont de Créteil. Elle pouvait voir les bus monter la côte à une époque où, en courrant, on pouvait encore grimper sur la plate forme arrière alors qu’ils avaient déjà démarré.
Nous passons les vacances à Nangis avec les cousins. Pour tous la propriété était magique, nous y avons vécu des moments inoubliables autant dans les grandes parties de signaux que dans les journées entières passées sur la barque qui sillonnait les douves. Thérèse en capitaine de vaisseau me faisait godiller avant de me retrouver dans la chambre pour diriger mes devoirs de vacances.
Et l’été 44 c'est l’arrivée des Américains ! Leurs convois stationnaient sur la route de Fontains et nous échangions des pommes volées dans le verger contre des boites de conserves ou des rations enduites de cire, cire que l’on grattait et récupérait pour réaliser des bougies.
Pour moi, Micou, les événements extérieurs gardent un côté pittoresque. Les bombardements, les abris ne me laissent pas d’impressions terrifiantes. Dans la rue, on rencontrait bien des porteurs de l’étoile jaune mais rien de dangereux semblait il. Ce détail concordait pourtant avec un racisme ambiant qui annonçait la Shoah dont on ne nous a jamais parlé à l’époque. Je n’en souffre pas, même si, à table, il faut veiller à ne rien laisser dans son assiette pour ne pas gâcher en pensant à ceux qui ont faim. C’est le temps de la marmite norvégienne, des gâteaux vitaminés, des coquilles St Jacques et des topinambours mais je n’ai pas souvenir des rutabagas.
Mes relations avec mes sœurs sont diverses. On s’aime tous mais il y a des préférences et des conflits mineurs comme dans toutes les familles. Geneviève, l’aînée, joue le rôle de la mère : c’est Nénette qui câlinera Micou plus que les autres. Odile est de onze ans plus âgée et donc plus distante. Je voyais Annie accommodante, Lisette (ses petits enfants l’appelleront « Mamisette ») autoritaire et Thérèse (Teuteur au début) un peu cassante. PtitMarc joue tout seul le plus souvent et son grand bonheur est de retrouver Charles André dont il va rester proche toute sa vie. De l’école Pasteur, dans la classe de Melle Marguerite ils se retrouveront au lycée Marcellin Berthelot pour préparer le bac tout en jouant au tennis.
Le cousin Georges, le Parisien, décédé en septembre 2014, il faut prendre le métro pour aller le voir ; j’ai l’impression d’habiter à la campagne. Heureusement il vient jouer rue Pasteur à Joinville dans la maison où il est né.
Mes frères Philippe et Jean Pierre, respectivement seize ans et neuf ans plus âgés que moi, je les connaissais peu mais leur vouais une admiration béate. Quelques guerres de polochon avec Jean Pierre et j’ai pris la suite quand il a fallu s’occuper de donner manger aux lapins. Je suis allé le voir quand il était au séminaire d’Issy les Moulineaux. Nous nous promenions dans la superbe propriété qui est restée telle qu’elle était alors.
La famille Bitterlin (Marguerite Lamy) se multiplie par le mariage des filles, après Philippe en 1945, et les nombreux petits enfants qui arrivent. (voir le tableau de famille)
Dès la guerre terminée, Philippe, par la force des événements, assume une place de guide dans la famille. Médecin, il s’installe rue Cavaignac, non loin de la maison familiale. Marié dès 1945 avec Janine à la Légion d'Honneur de St Denis, ils ont rapidement trois filles, Danielle, Chantal et Christine.
Pourquoi, en 2016, me revient ce détail curieux, de voir Philippe,
médecin, arborer fièrement en 1947 ou 48 sa nouvelle voiture, Une simca 8 dernier modèle avec les portes s’ouvrant en
opposition et laissant un accès royal à l’intérieur.
En 1947, il est suivi par Odile qui abandonne la région parisienne pour démarrer une vie à la ferme : c’est l’aventure de la campagne, les animaux, les vignes. Je suis allé souvent à Trémont, j’adorais m’occuper des chèvres qui dévastaient toute végétation quand elles s’échappaient de leur enclos. Odile a, rapidement, trois enfants, trois garçons, Francis, Alain et Pierre, les filles Florence et Véronique viendront plus tard. Florence vit en Provence depuis quelques années. Laurent son mari a construit dans les environs de Peyrolles une superbe maison qui, en 2015, a été le lieu de la réunion de famille. L’hiver dernier elle a invité sa mère à venir y faire sa convalescence après une fracture de hanche.
Mme Grimaldi présente à Geneviève un professeur d'Anglais enseignant au lycée Marcellin Berthelot et musicien dans l'âme. Ensemble ils auront huit enfants en commençant par Marie Edith en 1949, La particularité de la famille sera la musique. A quinze ans, je deviens parrain de Jean Louis, professeur de viole de gambe, qui voudra se faire débaptiser en 2010.
Maman cherche à garder contact avec ses enfants dispersés en leur écrivant de sa belle écriture sans jamais une faute d’orthographe. Elle organise des vacances au bord de la mer ou à la montagne pour s’entourer de ses petits enfants et soulager leurs parents respectifs.
Pour aller en classe, de la 7ème à la 1ère, je fais le trajet Joinville à Nogent d’abord par le train à impériale, ensuite à vélo, à la fin à mobylette. A l’école Albert de Mun, je n'ai pas vraiment le goût des études mais ne m’autorise pas d’incartades. Gentil, je préfère rêver aux aventures que je créé ou jouer au basket à la récré.
J'ai grandi donc dans une famille traditionnellement catholique, pratiquante et j’en ai gardé la marque toute ma vie. C’est pourtant chez les scouts que je prends le goût d'une pratique personnelle et réfléchie. Les valeurs de service et du « toujours prêt » de la prière scoute restent ancrées en moi.
Louveteau à St Maur, je suis le chouchou de Marie Rasetti, la cheftaine infirmière célibataire, habitant près de la poste à St Maur. Nous avons fait des camps en Bretagne à Brignogan et elle m’avait totémisé « Grillon calin ». Je me souviens aussi de l’assistante Baloo, grosse comme un ours.
A Albert de Mun, je suis scout avec un foulard violet et blanc. Mon chef de patrouille, CP, est Jean Claude Marchand et mon chef de troupe Bernard que je croyais promis à ma sœur Lisette, c’est François juste un peu plus âgé qui fut mon beau frère. Plus tard, CP à mon tour je me souviens de l'aumônier Jacques Cuche qu’on appelait « l’abbé Cane ».
Le cher François, grand séducteur en paroles, a été adopté par tous mais moi qui devais déjà partager l’affection de ma mère entre mes frères et sœurs, j’étais un peu jaloux de son succès d’autant plus qu’il avait le droit de conduire la 203 qui succédait à la traction avant. Et ce n’est pas rien car très tôt je considérais la voiture comme ma propriété étant devenu à neuf ans le seul mâle de la maison du fait du départ de mes frères. J’ai appris à conduire dans le jardin en faisant des manœuvres. A quinze ans, sans permis bien sur, nous organisions des sorties avec les cousins et copains. Curieusement nous n’avons jamais été inquiétés. Mais nos cousins Gérard et Bernard, de quelques années plus vieux, ont été les auteurs d’une belle légende familiale en crashant la belle Panhard du grand père Lamy
Je
réussis difficilement à passer le bac et travaille mes qualités physiques
qui me poussent à tenter le professorat d’EP.
En même temps, incité par Philippe et afin d’assurer mon gagne pain, je vais
profiter des avantages proposés aux étudiants de cette spécialité pour obtenir
en un an le diplôme de kinésithérapeute. En même temps je trouve un poste
de prof d’EP interne à l'école
du Montcel à Jouy en Josas, aux côtés de Jacques Dembreville,
et du copain Dominique Geoffroy, le professeur de piano. Le grand Jacques
habitait avec sa famille au Montcel, il était
un sentimental sous des abords très directs. Sa petite femme Anne Marie, enseignait
le Latin, elle s’est retirée en Normandie, avec Françoise, nous lui avons
fait une petite visite en 2007.
Nous
avons gardé quelques temps des relations avec ces amis et j’avais été tellement
impressionné par le talent de Dominique et notre amitié que je lui avais demandé
d’être le parrain d’Olivier en 1965. Nous l’avons vu seulement une fois ou
deux, Olivier ne l’a pratiquement jamais connu et il est décédé accidentellement
en 1986. Sylvie se souvient de la pochette du disque que Dominique avait enregistré.
Justement ce pianiste vient de décéder lui aussi, j’ai reçu un faire part auquel je ne sais quoi répondre. Et je fais des rêves bizarres comme si je ne connaissais plus personne.
1960-1975 La vie militaire, le mariage et la fondation d’une famille en Normandie.
Invité dans l’année 60 aux 20 ans de Marie-Jo, la sœur de Jean, assistant chef de troupe scoute, j'entre dans la famille Boiteux et fait connaissance, en plus de Marie Jo que j’avais croisée dans ses fonctions de cheftaine de louveteaux, de Christiane pour qui j’avais un petit faible et Marie Françoise, toutes deux plus jeunes. J’ai 24 ans et, mis à part quelques rencontres sans suite que j’avais faites pendant des colonies de vacances comme moniteur, je suis seul. Marie-Jo prépare ses examens de pharmacie, nous avons quelques rendez vous insolites dans le parc du Sacré-Cœur, jouxtant la maison de la rue Pasteur.
En fait, je n’attends pas d’avoir le diplôme du professorat pour, en octobre 1960, couper court au sursit légal afin de participer aux événements d’Algérie. Le service a commencé en Allemagne par une période de trois mois à Sarrebourg, pas loin de la frontière française. J’y retrouve la vie communautaire des scouts mais avec le « chacun pour soi et la merde pour tous ». Les classes me laissent une impression de vie à la dure avec les lits « au carré », les « tenues de campagne », les sorties avant l’aube, chargés et armés par tous les mauvais temps. Le tout entrecoupé par les marches au pas cadencé dans la cour de la caserne sous la direction des jeunes caporaux de 20 ans, abêtis, jouant les chefs sans pitié face à nous les sursitaires de 25 ans. Tout ce cirque pour obtenir de faire la formation des EOR à Cherchell, à 90 Kms d’Alger.
Marie--Jo, pleine d’audace, s’est laissée convaincre par les amis du Montcel, de les accompagner pour me rendre visite le temps d’un week-end, là bas à Sarrebourg. C’était plus qu’il n’en fallait pour avoir alimenté, parait il, les conversations familiales. Je constate que nous avons engagé avec Marie-Jo, sans le savoir et pendant tout le service militaire, une correspondance régulière comme celle que Jean et Marguerite avaient établie en 1918. (voir le récit sur le blog).
Cette guerre d’Algérie n’a pas été aussi meurtrière que les grands conflits précédents malgré les trop nombreuses victimes de part et d’autre. Elle a plus été un combat du peuple algérien en recherche de son identité et de sa liberté. Je la voyais ainsi et j’ai eu l’impression de participer à un événement historique sans grand danger. Or, à Cherchell, dans la promotion qui a suivi la mienne, celle du cousin Denis, il y a eu un tué dans une embuscade. Denis a frôlé la mort et, alors que nous étions complètement inconscients d’un danger éventuel, c’aurait pu être moi un an avant. En raccourci je disais que j’avais fait la paix plutôt que la guerre puisque j’étais officier lors des accords d’Evian, le 18 mars 62, Ces accords ont entraîné un cesser le feu et la fin de la guerre en juillet. Mon cousin Alain, mon jumeau à quelques jours près, n’avait pas été sursitaire et s’est trouvé au feu en 1958. Il a participé à des opérations importantes et risquées. Il a été décoré certes, mais est rentré au pays bien traumatisé son temps terminé.
A Cherchell, comme pendant mes classes de bidasse, je n’étais pas particulièrement « fayot », je cherchais le plus possible à éviter les contraintes et règles imposées. Je me souviens, par exemple, être passé directement d’une file entrante à celle sortante pour éviter les vaccins qui ne me tentaient pas du tout. Et alors que nous devions observer un jeûne après les piqûres, certain d’éviter tous les risques, je me gavais de pâté et sardines devant les copains médusés.
A la fin des six mois de stage, nous devions passer les épreuves de classement. Je ne faisais pas de zèle sauf en tir et dans les disciplines physiques comme le parcours du combattant et le Rallye, sorte de marathon final, une course d’orientation mais avec armes et tenue de combat. Cette épreuve, redoutée de tous était à fort coefficient et ce fut pour moi un succès inattendu. Cinquante ans plus tard, mes petits enfants seront, eux aussi, des champions de course d’orientation,
Sorti sous-lieutenant, très bien placé grâce à ce résultat, en juillet 1961, j’ai pu choisir mon affectation qui a été, sans hésiter, la ville d’Alger. (évocation en 2005)
J’étais passé d’une classe sociale à l’autre, de seconde classe à officier et je me faisais saluer et respecter par les autres militaires. Payé en plus, je me sentais privilégié.
Assez souvent j’ai pu retourner au Corso, la propriété de l’oncle Jean, avec une 4CV Renault, la voiture que je m’étais achetée avec ma paye et que je garais à la caserne d’Orléans, là où j’étais engagé comme gérant le mess des officiers.
Nous parlions mariage évidemment et il fallait se presser car la santé de nos parents était inquiétante. Le père de Marie-Jo est décédé en juin et Maman Marguerite le 21 décembre de la même année 1962.
Donc, j’étais sur le point d’être libéré lorsque nous nous sommes mariés le 14 septembre lors d’une courte permission. Nous sommes repartis ensemble en Algérie pour faire un voyage de noces pittoresque commencé à Nangis et passé moitié à Alger, moitié au Corso.
Me revient une anecdote qui m’a interpellé à l’époque. Yan Bouchet, une amie de nos hôtes, présente alors et elle-même mariée sans enfant avec Bernard Bouchet depuis quelques années, nous voyait nous éclipser souvent. Elle nous a fait cette réflexion : « Qui veut voyager loin ménage sa monture ». Je n’en dirai pas plus…
Au retour, nous nous établissons rue Marinville, à Saint Maur, dans un appartement loué par Philippe et que Thérèse reprendra en 1965. Philippe, avait établi son cabinet médical en rez de chaussée et acquis cet appartement en face, juste quelques années avant. Son départ à Pont Audemer en Normandie en 1963, vendant sa clientèle à un rapatrié d’Algérie, le docteur Roméo, à la mort de Maman, le laissait libre. Je commence immédiatement mon expérience de kiné dans la salle d’attente de l’ancien cabinet du grand père Georges, rue Pasteur, avec les quelques clients que Philippe m’a fournis avant son départ tout en reprenant aussi, pour quelques temps, mes fonctions de professeur d’E.P.au Montcel.
Fin
62 après l’Algérie, Marie-Jo cherche à se concentrer
sur son diplôme de pharmacie qu’elle passe avec succès, juste après la naissance
de Sylvie en 1963.
1963 Sivi (ainsi nommée par son frère Olivier en 1967)
Donc, rapidement le premier bébé s’annonce et Sylvie naît le 24 août avec un mois d’avance et les oreilles décollées. Des petits morceaux d’albuplast, pour maintenir les lobes en place, ont remplacé les kilos qu’elle n’avait pas et qu’elle n’a jamais totalement trouvés.
En juillet 1963, engagé comme chef de troupe des scouts de la 2ème St Maur, j'organise, avec Jean B. et les jeunes JP Mogador et Jacky Theillet, un camp en Hollande. Lors d’une partie de rugby «à la manière scoute», c'est-à-dire sans règles précises, un affrontement un peu brutal entre Jean (22 ans, 90 kilos) et Marc, met ce dernier KO et lui interdit de se déplacer sans douleurs insupportables. Il a fallu, malgré tout, rentrer à la maison deux jours avant la fin du camp. Le voyage s’est fait en 2 CV qu’il a fallu conduire sans pouvoir sortir de la voiture à aucun moment, même pour prendre du carburant. Les radios révélèrent une fêlure du bassin. Ma première visite à la clinique, le mois suivant, pour faire connaissance de ma fille, s’est faite avec des cannes anglaises.
1964 le drame familial inconcevable
Pendant l’été, le 27 juillet, nous apprenons la mort accidentelle de Denis Masson que je n’avais pas eu l’occasion de rencontrer souvent et de son frère François, capitaine chasseur alpin, alors partis escalader La Meije. Thérèse s’était mariée avec Denis en 1961 alors que j’étais à Cherchell. Elle avait déjà deux enfants Pascal et Hélène et attendait le suivant pour janvier 1965. Elle l’appellera Denis comme si elle voulait par ce là faire survivre son père. Nous étions atterrés à St Maur en pensant à elle et nous nous apprêtions à lui prêter main forte. Je suis parti pour ramener Thérèse et ses enfants avec leur voiture, une Dauphine Renault à embrayage automatique, une particularité que l’oncle Jean, le précédent propriétaire avec une jambe raide, avait fait installer. Décidément la montagne nous était catastrophique et il était préférable de décorer la maison de beaux paysages plutôt que d’y aller.
L’année suivante, le sort s’abat sur nos cousines germaines Monique et Christiane. En Bretagne, lors d’une promenade en mer, leurs maris respectifs, marins pourtant confirmés, sont pris dans un coup de vent subit qui fait chavirer leur bateau. Ils ne s’en sortiront pas vivants et laisseront, chacun, leur femme et leur famille endeuillées. Thérèse comme Monique, n’ont pas trouvé de nouveau compagnon et sont resté veuves jusqu’à maintenant.
voir le blog et les photos ou les pages photos sur le site
Dès 1964, il est question de chercher à s’implanter sérieusement. La région parisienne semblait surchargée et il était difficile de se trouver une identité. Côté voiture, une 4L remplace la 2 CV et, suivant Philippe qui s’était installé à Pont Audemer, près de l’embouchure de la Seine, rive gauche, juste après le décès de sa mère qu’il a soignée jusqu’au bout, nous parcourons la Normandie pour prospecter et trouver l’endroit idéal. Le hasard, le sort, tombe sur Yvetôt qui s’écrivait avec un accent circonflexe curieusement abandonné par la suite, Yvetot en Haute Normandie, rive droite de la Seine. Je ne saurais pas dire ce qui nous a décidés sinon qu’il n’y avait qu’un cabinet de kinésithérapie dans cette petite ville commerçante qui semblait assez vivante. Mise à part l’église ronde, originale, la proximité de Rouen et de la côte, cette capitale du pays de Caux n’attire pas les foules et n’a jamais été promise à un grand développement.
Début 1965, nous déménageons, nos affaires dans un fourgon Citroën prêté par l’oncle Michel Lamy, chef d’entreprise d’une boyauderie à La Courneuve, entreprise que mon cousin Christian tient encore aujourd’hui sans pouvoir la vendre. Et nous nous installons dans une ancienne maison au début de la rue Bellanger à Yvetot. Elle faisait partie d’un ensemble, démoli maintenant, qui abritait un commerce d’éléments funéraires. Pour le côté pittoresque, nous étions à la tête de deux activités puisque nous nous sommes laissé tenter par la reprise d’une boutique de diététique attenante au cabinet de kinésithérapie. Marie-Jo, curieuse et entreprenante, s’est intéressée avant l’heure au pain complet et aux produits bios. Les quelques habitués venaient de la campagne chercher leur pain, le café Jeanne d’Arc et faire connaissance avec cette jeune Parisienne aimable avec tout le monde.
Pour moi, j’ai démarré très fort le premier mercredi, jour de marché à Yvetot, alors que le pays était recouvert d’une couche de neige exceptionnelle. J’avais une prescription du bon docteur Candon pour faire de la rééducation à domicile d’un client du quartier du Fay.
Le docteur Candon, nous l’avons retrouvé quelques années plus tard à Aix où il était venu prendre sa retraite. Sa fille Marie y était déjà installée et s’occupait de gérer un groupe de yoga à Chateauneuf le Rouge. Pendant plusieurs années, jusqu’en 2006, elle a fait appel à mes services pour animer les séances.
Yvetot n’est pas si grand, je n’allais pas prendre la voiture pour me planter dans les petites routes enneigées. Aussi, chaussé de bottes, je m’aventurais dans les faubourgs de la ville en demandant mon chemin aux rares passants. Une bonne heure après avoir fait quelques kilomètres à pieds, dans la neige, je dénichais l’accidenté M. Bone, qui, bien brave et bricoleur, nous a rendu de grands services par la suite, surtout pour rénover la maison de Veauville.
Nous n’étions pas perdus, même à 200 kms de St Maur où nous gardions nos racines.
A Noël, par exemple, nous allions nous mélanger avec la famille Charbonnier autour de la célèbre bûche de Geneviève, Jean nous faisait chanter à plusieurs voix, les enfants en gardent un souvenir ému. Ces chansons, comme « Mignone allons voir… » nous les avons repris pour la fête des 90 ans de Geneviève.
La Mamy Boiteux et nos sœurs nous attendaient. Jean avait abandonné les scouts et moi de même, pas mécontent d’avoir transmis le flambeau aux jeunes. Les Jardel s’étaient établis à Dieppe où Jacques avait pris un cabinet dentaire. La plage de galets faisait notre bonheur, été comme hiver, quand nous allions le dimanche chez les cousins et cousine.
En plus de la mise en route de sa boutique, Marie-Jo attendait un bébé, nous espérions bien un garçon. Il est né le 9 juillet 1965. Pour ne pas perdre les traditions Bitterlin, nous avons fait appel à Philippe pour l’accouchement. La parturiente l’attendait impatiemment dans l’après- midi car tout allait vite. L’intervenant est arrivé en catastrophe de Pont-Audemer après sa journée de travail. Pourquoi Marie-Jo a tenu à nommer son fils Olivier ? Il était sans doute prédestiné à la Provence.
Journal 2005 naissance d’Olivier
"Oui la nuit avait été agitée. Belle maman avait tenu à être sur place espérant voir arriver son premier petit fils. Elle ne fut pas déçue.
Nous avons fait appel à notre médecin de famille Philippe, installé à Pont Audemer, …
Donc Philippe était arrivé sur les chapeaux de roues dans sa 404 verte et reparti deux heures plus tard après avoir sabré le champagne à la santé de son nouveau neveu qu'il avait accouché sur la table de massage du cabinet.
Notre Olivier s'est révélé rapidement un enfant casse cou mais plein de tendresse. Nous pensons toujours à lui les larmes aux yeux."
Philipe exerçait la médecine à la campagne, de l’autre côté de la Seine. Je me souviens de quelques rendez vous avec lui dans la forêt de Brotonne pour y faire de belles balades à cheval.
Que de voyages en 4L nous avons faits pour aller voir les uns et les autres ! Nous avons eu un moment une DS Citroën qui nous a lâchés un jour de Noël, en revenant d’une messe de minuit après un petit accident. Nous avons récupéré alors la 403 de St Maur.
Nous avons donc fait notre trou assez vite, les clients venaient nombreux et étaient contents de se retrouver le matin dans la salle de travail. J’avais installé quelques appareils de mécanothérapie : un vélo bras et jambes, une chaise adaptée à différentes positions, une table et une cage de pouliethérapie, un appareil de rééducation de la cheville et un autre pour le poignet. Deux petites salles de massage et un couloir servant de salle d’attente et de secrétariat, le tout sur une trentaine de mètres carrés. Une petite cour à l’arrière donnait sur la diététique et la kiné. On passait de l’une à l’autre pour communiquer ?. Pour compléter les aménagements professionnels nous avons installé dans la grange un kit sauna qui a eu son petit succès quand je n’oubliais pas les utilisateurs à l’intérieur …
Nous montions à l’étage par un étroit escalier enfermé entre les murs, les marches que les enfants trouvaient hautes, étaient pavées de tomettes anciennes comme tout l’appartement. Au second étage, dans le grenier, nous avions aménagé des chambres d’enfants et plus tard la salle de yoga.
Pour exploiter un maximum mes ressources professionnelles je me suis lancé dès 1966 dans l’ouverture d’un cabinet secondaire à Caudebec où j’exerçais trois après midi par semaine. Rapidement suivi d’une aventure semblable à La Mailleraye. Débordé je ne savais plus où donner de la tête et des mains… Devant le succès de ces entreprises j’ai passé une annonce pour trouver un collaborateur, annonce qui nous a fait connaître Michèle Auclair Elle s’est alors établie à Caudebec jusqu’en 1976 et nous sommes restés longtemps liés.
A Caudebec, c’était le pays des Egels qui tenaient ensemble la quincaillerie Quertier. Nous avons ancré avec eux, une amitié qui dure encore. Ces dernières années je retournais régulièrement les voir et eux viennent à Pernes-les-Fontaines, dans le Vaucluse, pour de petits séjours chez un vieil oncle. Nous nous revoyons toujours comme si nous nous étions quittés la veille. Philippe et Marie Th. avaient trois fils de l’âge des enfants et, en 2015, ils ne sont plus que deux qui restent célibataires. Arnaud, l’ainé, est mort subitement en 2010.
En 1966, pendant l’été, j’ai été appelé d’urgence auprès d’une jeune paraplégique qui préparait l’agrégation d’Histoire avec sa mère Annie, une professeur de Lettres, des Parisiennes en vacances au domaine des Capucins. Très exigeantes toutes les deux, je les ai trouvées pittoresques et attachantes, nous avons créé des liens d’intimité à les faire entrer dans la famille. L’année suivante, elles sont devenues marraines de notre fille à venir. Oui AnneFrançoise avait deux marraines qu’elle n’a pas gardées très longtemps. Nous allions les voir à Paris, rue de la Santé à l’occasion de nos déplacements familiaux.
Nous avons entrepris en été 1969 un voyage en Grèce avec le
fauteuil roulant dans le coffre de la Simca 1100. Annie assurait le côté culturel,
une épopée extraordinaire destinée à redonner goût à la vie pour Françoise.
Pour grimper au Parthénon j’ai chargé l’invalide sur mon dos.
Malgré tout, Françoise qui avait obtenu son agrégation ne supportait pas sa vie d’handicapée avec son cortège de souffrances physiques et morales. Elle avait raté son premier suicide en se brisant la colonne vertébrale, elle a réussi le deuxième en 1977 en se jetant par la fenêtre de l’hôpital où elle était soignée. Sa mère Annie, la grand marraine, a disparu de la circulation quelques années plus tard sans jamais donner de nouvelles.
A Yvetot nous avons fait aussi la connaissance des Paitreault Paul et Suzanne, décédés maintenant mais dont les enfants, Marie Odile surtout, sont restés en lien avec Sylvie et sa fille Yaël.
… sont arrivés tous les deux ans ou presque 63, 65, 68, 69, 71, 73. voir pages photos
Après Sylvie, Olivier Tout a été dit sur ce petit garçon casse cou … tendre et plein de bosses, il nous ravissait même si je devais l’attacher dans son lit alors qu’il n’avait pas deux ans pour qu’il se tienne quelques instants tranquille à l’heure de la sieste.
Anne Françoise que, ses copains et sœurs appelleront Chachou est née janvier 1968, l’année des turbulences sociales. Anne F. une force de la nature dès le plus jeune âge. A part sa cousine Marie-Odile Marchand, je n’avais jamais entendu d’enfant crier aussi fort. Aujourd’hui 17 décembre 2015, kinésithérapeute à St Flour (Cantal), mère et soutien de famille, elle est à l’hôpital, non pour soigner des accidentés mais pour elle-même avec des côtes cassées, ayant dévalé son escalier sur le dos. La pauvre chérie, il va falloir qu’elle retrouve ses forces.
La sœur aînée Sivi, c’est ainsi qu’Olivier l’a appelée, douce et accommodante, avait fort à faire avec ses frère et sœur, surtout que l’année suivante la troisième fille, Laurence, s’est annoncée et est née en juin 1969. Nous n’avons pas dérangé Philippe pour les nouvelles naissances, notre fidèle ami médecin Rémi Caillard a veillé assidûment sur la famille et il fait partie, avec les Viel, des personnes que je vais revoir sur place avec plaisir.
Nous avons engagé rapidement du personnel pour seconder Marie-Jo dans ses différentes responsabilités. On se souvient d’une Marie-Thérèse au tout début et, pour le secrétariat kiné, une certaine Françoise en 1969.
En 1971 Une nouvelle fille Céline est née. Enfin en 1973 Jean Philippe
En 1967, pour une somme intéressante, proposée par une cliente, nous faisons l’acquisition d’un terrain avec une bâtisse à rénover ; c’était le Clos Pierrot, à 4 kms du centre yvetotais. Il fallait commencer par la toiture et nous avons choisi le toit de chaume traditionnel.(la maison en 2004) Puis, pendant quelques mois, notre homme de main M. Bone, s’est attelé avec succès à la rénovation de la maison. Colombages apparents, escalier en chêne lui donnèrent un cachet particulier dont nous étions fiers. Nous l’habitons en 1969, quitte à faire de nombreux trajets entre Veauville et Yvetot pour aller conduire les enfants à l’école ou simplement pour les repas.
Dix années ont vite passé d’autant plus que nous avions beaucoup
d’activités parallèles. Pour moi, basket, tennis (président fondateur du Tennis
club Yvetotais), Rotary.
Quand je repense au Rotary qui rassemblait les notables de la région pour des actions de bienfaisance sociales, je suis étonné de voir la capacité que j’ai eue à me couler, relativement et à ma façon, dans un certain moule qui est loin d’être celui que j’allais adopter quelques années plus tard.
Ensemble, avec Marie Jo, nous lançons une équipe Notre-Dame et une autre de CPM (préparation au mariage). Quelle leçon d’humilité ! Donner des conseils de savoir vivre le couple et la fidélité ne nous a pas porté chance.
Nous étions à 60 kms de Dieppe, le fief des cousins Jardel. Les garçons étaient certes plus âgés que nos enfants mais ils avaient monté un orchestre qui les rendaient attractifs. Plus tard ils nous ont montré leurs exploits en aile volante qui profitait des courants ascendants du bord de la falaise. Sylvie, elle, se sentait proche d’Agnès avec qui elle soignait les poupées.
Et puis il y avait la mer. La plage de galets n’était pas des plus confortables à marée haute mais les enfants ne s’en souciaient pas et quand le temps le permettait tout le monde se jetait dans les vagues. Annie et Jacques nous recevaient chaleureusement. Avec les enfants, je profitais aussi des soins et des récits pittoresques de mon dentiste attitré qui acceptait complaisamment ce travail supplémentaire. Et Dieu sait que j’avais de mauvaises dents ! Sylvie aussi a fait des stations sur le fauteuil du dentiste dès l’âge de cinq ans. Laurence, elle, pour ouvrir la bouche, faisait des scènes épouvantables que Jacques supportait patiemment.
En plus de mes multiples activités, professionnelles et autres qui me faisaient peut-être négliger ma vie de famille et l’attention aux enfants, sollicité par Monique, la sœur de François Marchand, et Daniel, je me suis engagé à aller une fois par semaine à Doudeville donner des séances de relaxation aux enfants des Nids, une association qui s'occupe de familles en difficultés. Certains venaient aussi à Yvetot au cabinet de rééducation. J’en garde un souvenir ému en plus de l’amitié qui nous liait avec les Leblanc. Daniel est décédé il y a deux ans.
Mes cousins Catherine et François Perret y ont passé quelques temps aussi dans les années 70. Je fais ici une parenthèse pour louer les talents d’écrivain de ma cousine Catherine Serrurier qui a publié des ouvrages (voir son passage à la TV en 2005) fort intéressants sur le couple : « Ces femmes qui en font trop » auparavant : « Eloge des mauvaises mères » « Que sont nos maris devenus ?», « La nouvelle guerre des sexes », « C’est de ta faute ». Et, correspondant à cette biographie, un merveilleux recueil privé sur sa mère « Maman » qui était la jeune sœur de la mienne.
Apollo
11 est une mission du programme spatial américain Apollo au
cours de laquelle, pour la première fois, des
hommes se sont posés sur la Lune,
le 20 juillet 1969. Voir
cet événement en direct, comme plus tard ceux du 11 septembre 2001, m’a marqué profondément.
Nous étions rassemblés avec nos amis Delaruelle autour de la TV en noir et blanc à Veauville et, au cours de la soirée, ils nous ont parlé de yoga et de leur découverte.
Je me suis laissé séduire et suis allé à Rouen suivre les cours de M. Lambert. La pratique, austère et athlétique incluant la force du mental et l’ouverture à la méditation, m’a convaincu que c’était le chemin qui me convenait. J’ai suivi une formation, des stages à Paris ou en nature, des congrès où j’ai croisé des personnalités comme Arnaud Desjardins et le père Jean Deschanets qui alliait la foi chrétienne et le mysticisme oriental.
Ensuite, et pendant quarante cinq années, j’ai animé des cours durant lesquels je pratiquais devant le groupe. C’était ma particularité d’expliquer ce que je faisais tout en me donnant comme repère
La vie nous avait déjà bien gâtés. Nous avions ensuite à affronter les épreuves.
Céline, arrive le 14 juillet 1971. Notre quatrième fille, devient un gros problème lorsque, neuf mois plus tard, le 21 avril 1972, je la trouve morte dans son lit le matin. Nous sommes très secoués par cet événement incompréhensible, Notre entourage, nos amis, défilent à la maison pour partager avec nous notre stupéfaction. Nous organisons des obsèques émouvantes dans l’église de Veauville. La famille de la région parisienne se retrouve avec nous et les enfants font la fête sur l’air des Aristochats.
L’année suivante, en janvier, naissance de Jean-Philippe. Pour le baptême, ce sont Jean-Pierre et Cécile, déjà parrain et marraine de Céline, qui reprennent du service entourés de nombreux amis parmi lesquels on se rappelle de Henry Fontana et de ses chansons avec sa guitare.
C’est l’époque du développement personnel qui fait suite à la mouvance de 1968.
Pour nous permettre de faire face à nos problèmes, ceux des groupes que nous animions, nous avons entrepris, Marie Jo et moi, des formations, ensemble ou séparément. Nous nous sommes initiés aux techniques du Photolangage avec Alain Baptiste, de la Dynamique de groupe avec Elisabeth & François Marchand et de la Psychocinétique avec Henry Fontana. Ce sera ensuite l’Analyse Transactionnelle qui nous remettra en question, notamment dans nos comportements affectifs.
En 1975, nous souhaitons redémarrer une nouvelle vie ailleurs. Très rapidement, nous nous arrêtons sur une proposition de venir nous installer à Aix. Mon frère Philippe, avec Micheline, avaient fait le saut en 1973 et nous invitaient à les rejoindre. Marie-Jo va reconnaître les lieux en mai, nous nous engageons à distance et, début juillet, nous nous installons dans une maison de location à La Butte-aux-Lutins à Célony.
Nous avons quitté le Clos Pierrot et tous les amis avec beaucoup de tristesse au point que, quarante ans après, j’y retourne régulièrement pour visiter les Viel à qui nous avons vendu la propriété. Nous gardons en plus des liens épistolaires bien agréables. Je veux citer aussi, en plus des Egels de Caudebec, dans le désordre, les Flanet, les Caillard, les Bazire, les Anciaux, certains ont déjà disparu comme Cécile Stock, Dominique Marelle
Pages photos d’Yvetot à Aix
1975-1990 L’Escoubaïre à Aix. Les éléments de la famille Marc se dispersent ou disparaissent, d’autres apparaissent.
Comme à mon habitude, j’ai du mal à lâcher ce que je quitte et je reste attaché d'une façon un peu maladive à tout ce qui faisait ma vie précédemment. C’est Marie-Jo qui prospecte, qui s’installe à Aix, c’est moi qui, en Normandie, transmets le flambeau aux successeurs, locataires ou repreneur de clientèle. Je fais la navette pendant l’été pour dire adieu à mes clients et amis et m’installe dans le cabinet médical 19 cours Mirabeau, fin septembre.
Philippe est sur les lieux mais prépare déjà sa retraite en se spécialisant dans l’expertise des compagnies d’assurances. Il s’établira vite rue du 4 septembre, puis chez lui, dans sa villa Pen Cadière qu’il a rénovée et aménagée avec Micheline. Son bonheur était d’être proche de la Sainte-Victoire. C’est au pied de la montagne, à Beaurecueil, qu’il sera enterré en 1991 après une maladie des os.
J’avais repris une clientèle mais le compagnonnage avec mes collègues ne fut pas particulièrement heureux. On ne comprenait pas bien que je m’intéresse au yoga au moins autant qu’à la méthode Mézières dont j’utilisais aussi la technique alors très en vogue.
Je n’étais plus entouré de la population rurale normande mais plutôt par les rapatriés d’Algérie d’après les événements de 1962 qui étaient déjà implantés depuis plus de dix ans.
Je me partageais entre les traitements classiques et les animations de yoga en séances hebdomadaires ou en stages de vacances en m’intéressant de plus en plus à la psychothérapie que j’appelais relation d’aide.
J’ai rapidement perdu contact avec les praticiens du centre Mirabeau exception faite de mon cher ami Guy Rougier. Nous avons fait connaissance alors qu’il se lançait, comme moi localement. Il m’a suivi sur le plan médical pendant plus de trente cinq années. Plus jeune que moi, je redoute maintenant qu’il prenne sa retraite car je ne vois pas à qui je pourrais me confier. Médecin homéopathe, calme et compétent, chaleureux, j’ai toujours fait appel à lui pour mes rares ennuis de santé qu’il traite souvent par mail ou par téléphone, me connaissant bien. Selon le principe oriental, je vais le voir une fois par an quand tout va bien, pour faire « la maintenance ». Il a su me conseiller et me diriger dans les situations difficiles que j’ai traversées notamment, en 86, pour mon opération du rein, un cancer qui n’était pas nommé.
Nous avons connu la Provence en famille même avant notre implantation à Aix puisque nous sommes venus l’été faire des séjours au centre de la Sainte Baume. Nous installions la caravane et son auvent dans les sous-bois et chaque membre de la famille suivait les activités proposées par le centre, de la garderie aux animations diverses. La caravane n’a pas quitté le jardin depuis 1975. Elle a perdu ses roues réquisitionnées pour un raid au Mali avec l’association Papyrus, et elle sert fidèlement d’abri pour mon matériel de bricolage. Elle a été vandalisée par Luke et Joanna quand ils avaient six ans pour le plaisir de casser les vitrages.
Marie-Jo, en attendant de trouver la place qu’elle recherche dans la société, se concentre sur l’organisation et sur l’implantation familiale. La Butte-aux-Lutins déborde de vitalité et devient exiguë, il faut vite remplacer le Clos-Pierrot mis en vente, par une nouvelle maison qui réponde à nos aspirations. Au début de l’hiver 1976, Marie Jo se casse la jambe aux sports d’hiver alors qu’elle a entrepris de visiter des propriétés à acheter. Elle fait ses tournées avec des cannes anglaises. Finalement, elle trouve son bonheur dans le quartier Roussier à Célony, une maison d’une dizaine d’années et au mois d’août tout est prêt pour la transaction. Notre ami notaire se dérange de Lyon pour l’effectuer. Coup de théâtre, le jour même, un coup de téléphone du vendeur pour nous annoncer que la signature vient de s’effectuer avec un autre acquéreur et qu’il est inutile de nous déranger. Stupéfaits nous ne nous décourageons pas et Marie-Jo reprend ses démarches. Elle trouvera, dans le mois qui suit et dans le même quartier, un terrain nu, occupé seulement par un transformateur EDF et quelques genets. Qu’à cela ne tienne ! nous convoquons nos architectes et, pendant quelques mois, elle sera le maître d’œuvre de la construction de l’Escoubaïre. C'est dans cette construction qui s’achève tout juste que nous habitons en juillet 1977.
En 1985, nous construirons une piscine aux formes inhabituelles qui sert de bassin de natation pour les enfants et aussi pour les adultes l’été et de refuge, l’hiver, pour les poissons. Hélas, cette année en 2016 les hérons établis dans le cours de la Durance, fins prédateurs, ne nous en ont pas laissés un seul. Fin mai il faut vider le bassin en répartissant l’eau bienfaisante sur les plantes ou les pelouses et nettoyer les parois au karsher. C’est en général Laurence et ses enfants qui s’attellent à cette tâche. Certaines photos attestent d’affluence peu banale et de plongeons audacieux.
En 1978, je trouve, avenue Victor Hugo, un kiné qui m’accueille dans un premier temps et dont je reprends le cabinet rapidement au premier étage dans un deuxième temps. Je transforme les lieux pour aménager, une salle de yoga, une petite salle de traitement et je loue deux bureaux donnant sur la voie publique à deux professionnels, un collègue ostéopathe Jean-Paul Romano. et une analyste Cathy Setton.
Animés d’un esprit communautaire et trouvant sans doute la maison trop grande pour nous sept nous nous lançons dans une vie partagée dès septembre 1977 avec nos amis Jacques & Sabine Schlosser et leur bébé Rémi. Dynamisme et remises en questions, Jacques, plus jeune que nous, qui sortait de l’Ecole des Mines, ne s’en laissait pas conter. Nous gardons un excellent souvenir de cette période qui dura deux ans seulement car leur famille en pas de s’agrandir ils se trouvaient à l’étroit. Par ailleurs, ce fut l’époque de la fameuse session Hommes Femmes, de l’été 1978 avec les Schlosser et leurs amis. (texte de l’atelier Ecriture).
En 1980 Pierre B., l’architecte aux idées prophétiques selon lui mais souvent difficiles à insérer dans la réalité, s’intéresse au sous sol, rez de jardin pour l’aménager et l’habiter. Nous venions de réaliser, sur ses plans, une extension de la maison côté Ouest qui nous donnait deux pièces supplémentaires avec une terrasse et une autre au dessus, attenante à la cuisine salle à manger. Il conçoit un ensemble séjour-cuisine original avec une baie vitrée et une serre donnant plein Sud. La grande pièce, dans la maison initiale, a été partagée, avec plus ou moins de bonheur, en 3 chambres. Le tout faisait un bel appartement que nous avons continué à louer. Parmi les locataires successifs nous nous souviendrons des Haller, Thérèse, Thierry et Bruno, puis Colette J., sa fille et sa chienne, comme un petit mouton, faisant le bonheur des enfants. Aujourd’hui c’est Jérôme Imbert avec sa compagne Kathleen qui gèrent cette partie de la maison en échange en échange de travaux pour l’entretien.
Pierre, Ursula, et leurs deux enfants Matthias et Amélie, ont habité ici deux ans. Ursula, avec son accent allemand chaleureux est devenue voisine vers l’an 2000 en construisant une maison mitoyenne dans la propriété la plus proche. Quant à Pierre il s’est établi dans le mobilhome depuis 2010 (voir texte 1)
Plus tard, en 1995 ce sera Matthieu et Anne Fr. qui reprendront l’appartement, le réaménageront et l’habiteront jusqu’en 2008, ils en partiront pour créer leur espace dans le Cantal, la vie communautaire avec Françoise rencontrant quelques difficultés.
Sensibilisé par l’ami Georges alors qu’il était entre mes mains en 1976 pour se faire soigner le dos, j’ai accroché à la Vie Nouvelle et nous avons fait équipe, au début avec les Comet, Legoanvic, Schlosser, Battle, Avril de Martigues. Dans le groupe d’Aix, nous retrouvions les Hechenroth, Présent, Rougier. Avec les familles nous allions chez les uns ou les autres ou encore dans des centres de vacances comme Carry le Rouet pour les réunions de groupe.
Plus tard nous avons accueillis Josette Mingot la peintre et Colette l’infirmière, comédienne à ses heures. Mais le groupe s’est essoufflé dans les années 85 et nous avons continué à nous réunir seulement avec quelques uns jusqu’à ces dernières années.
Est-ce le nouvel ami Georges qui m’y a entraîné, je me lance
dans une activité encore inconnue pour moi, le théâtre. C’était l’époque où
Sylvie faisait ses premières armes dans cette direction et j’ai participé
à quelques séances avec elle sous la direction d’Alain Simon qui sévit encore
à l’heure actuelle comme directeur de l’établissement. Il y a eu une sorte
de connivence entre lui et moi. Il était exigeant et particulièrement créatif.
Plus jeune que moi d’une quinzaine d’années, j’avais une vénération pour lui
et qu’il me rendait sous forme d’une complicité dont j’étais fier. Certaines
personnes le supportaient difficilement, il gardait une certaine distance
comme en représentation, il pouvait faire peur mais je voyais en lui l’incarnation
du parfait comédien. Cette formule « ateliers publics » où l’on pouvait venir
sans engagement me plaisait spécialement.
C’est l’époque aussi des sessions aux Fontaines à Chantilly. C’est en nous formant aux techniques de développement personnel dans les années 70 que nous avions fait connaissance de ce centre au milieu d’une superbe propriété tenue par les pères jésuites. J’ai associé ces pratiques de connaissance de soi au travail corporel qui faisait ma spécialité, yoga, Do-in, relaxation coréenne, techniques qui eurent un certain succès. Nous avons animé ensemble, Marie-Jo et moi, jusque dans les années 85 puis j’ai continué tout seul alors que Marie-Jo était déjà en formation de psychothérapeute. C’est au cours de l’année 1980 que j’ai rencontré Bérangère venue avec une camarade de sa communauté suivre quelques unes de ces sessions.
C’est aux Fontaines aussi que nous avons connu Jacqueline une sympathique Anglaise, qui cherchait à minimiser son handicap par des thérapies de toutes sortes. Son mérite était de garder quoiqu’il arrive une bonne humeur et un courage pour, malgré son âge plus avancé, ne jamais se décourager. Je l’ai revue une dernière fois en 2002 à Londres alors que je revenais du Canada.
Il y avait aussi Christiane avec qui je garde une correspondance suivie. (voir années 90). Et puis Catherine à la voix merveilleuse de soprane … l’évocation de ces charmantes rencontres me remplit de nostalgie.
L’été 1979 pourrait être considéré comme un tournant. Etourdis par nos différentes formations de développement personnel, nous ne prenons pas suffisamment de recul et nous nous lançons dans des aventures dommageables. En juillet je suis une session d’initiation à l’Analyse Transactionnelle (l’AT) et je découvre l’expression libre des émotions qui se confond rapidement en sentiments, sans me méfier des répercussions sur la vie du couple. Par la suite je participe à plusieurs stages de formation avec des animateurs en vogue dont Vincent Lehnardt et certains venaient des USA. Ils se sont fait de l’or à l’époque en demandant des participations financières importantes. Nous étions une vingtaine de stagiaires souvent dans la salle de groupe de l’Escoub, et assis ou vautrés sur des gros coussins nous écoutions la bonne parole ou regardions évoluer un cobaye volontaire.
Dans une espèce de folie, nous engageons des relations, pour ma part avec une certaine Françoise B. rencontrée dans ce stage. Pendant deux mois, sans se voir, car elle était directrice d’école à St Germain en Laye, nous échangeons des lettres et des coups de téléphone alors qu’Internet n’existait pas encore. Fin octobre, m’apercevant du danger, je décide de faire machine arrière et m’inscris avec cette Françoise à une nouvelle session pour faire, devant le groupe, le deuil de notre relation. Mais le mal était fait et Marie-Jo avait accusé le coup par une sorte de dépression. C’est l’époque où elle entreprend une relation avec Alain L., relation qui dure encore.
Pour me former ou pour animer des sessions, j’allais souvent à Paris. Je faisais ma tournée familiale, principalement rue Pasteur à Joinville. Je m’arrêtais aussi chez Bérangère à Courbevoie.
Nous faisons alors, avec Marie-Jo, un couple dit «ouvert». Je ne citerai pas mes coups de folie avec une Dominique B. ou d’autres. Nous avions perdu les bonnes habitudes relationnelles, devoir de s’asseoir entre autres, des Equipes Notre-Dame mais nos chemins se rejoignaient par les formations et les remises en question. Le dialogue est souvent à rallonges et je me surprends à parler au point d’endormir Marie-Jo. Il ne m’est jamais venu à l’idée que nous pourrions divorcer un jour.
Il a 18 ans en 1980. Depuis quelques mois le fils aîné de Thérèse, Pascal, est atteint d’une leucémie. Malgré tous les soins qui lui sont prodigués, la maladie évolue vite. Thérèse va tous les jours à l’hôpital Mondor à Créteil et c’est là que je le vois une dernière fois en tentant de le soulager par quelques massages des pieds. Il s’est éteint un 9 juillet, Olivier né à cette date avait juste quinze ans.
La maison ouvre grandes ses portes, le jardin accueille tous ceux qui passent ou qui y séjournent avec un égal plaisir. Les enfants reçoivent leurs cousins, les Ballée principalement, Guillaume et Alexandre, proches de Jean Philippe et qui ont vu leur père s’écraser sous leurs yeux en 1983 lors d’une mauvaise manipulation de son aile volante tirée par une voiture.
C’est
curieux, de regarder ainsi sa vie, comme si elle se présentait maintenant
sous forme de grand panneau, les mois, les années, les dizaines se fondant
dans un ensemble que je trouve en fin de compte assez réussi.
Conscient d’avoir dépassé le milieu de ma vie, je pense à marquer les étapes. Pour fêter mes cinquante ans et mes aspirations vers un ailleurs, je veux organiser une fête originale en dehors de l’Escoubaïre. En plus de la Ste Baume nous avions un faible pour le Mas Legal à Chamborigaud dans les Cévennes. Nous y allions pour nos sessions et cet endroit sauvage nous était devenu familier. Je m’y prends plusieurs mois à l’avance et je lance mes invitations à ma famille et mes amis. Beaucoup accepteront, beaucoup nous rejoindront, quelques photos et vidéos attestent d’une chaude ambiance. Je revois, aux côtés des Marchand, Christophe Marx qui était mon superviseur alors que je me formais à la thérapie.
La fête, organisée fin mars, est plutôt fraîche mais la chaleur des jeunes nous entraîne. Olivier et Christophe C nous font quelques numéros comme l’homme tronc dont les bras ne lui appartiennent pas, dont je ris encore. Nous avons faisons à cette occasion la connaissance de Cathy, la « copine » d’Olivier.
Cathy est devenue notre première « bru » Jean Phi a bien essayé de la séduire un peu, elle a choisi Philippe qui faisait partie de la bande de danseurs Matthieu-Olivier.
Cette bande, je citerai Marie Hélène, Christophe, Agnès, Sabine, Laurence H., est restée longtemps unie d’amitié puis la vie a créé de la distance mais ils se revoient encore à certaines occasions.
Personnellement je revois Cathy qui vient me faire des petites visites, Elle va aussi chez Marie Jo où elle loue un local de travail. J’aperçois aussi Marie Hélène, la fleuriste, qui me promet toujours des rendez vous facilement reportés. Mon jardin a bénéficié plusieurs fois de plantes invendues, des chrysanthèmes principalement. Je me souviens aussi d’avoir fait le livreur de commandes une fois ou deux pour lui donner un petit coup de main à la commerçante quand elle était débordée, pour la St Valentin par exemple.
L’accident d’Olivier a secoué tout son entourage, moi en premier. J’ai suffisamment commenté cette histoire sans y revenir ici. Je rappellerai seulement cette cérémonie chantante et dansante qui s’est déroulée dans la chapelle de Celony pour ses obsèques. De mémoire d’Aixois, personne n’avait jamais vécu une cérémonie funèbre et religieuse sur des airs de fête et de tcha tcha. Les murs et le parquet de la chapelle en résonnent encore.
Je dois dire que j’ai été très secoué par ce décès qui survenait en plus dans une période particulièrement critique de notre vie familiale. Marie Jo, bien qu’absente ce jour là, habitait encore à l'Escoubaïre. Elle a fait face et elle a assumé cet événement, dit elle, en restant concentrée sur son travail, plus proche de ses amis que de moi. Les filles étaient effondrées, elles ont vécu ces journées en s’accrochant aussi à leurs copains. Jean Philippe était avec moi dans la maison, il m’a accompagné à Lambesc mais je suis allé tout seul reconnaître Olivier qui était « encore chaud » après que la gendarmerie m’eut demandé de venir sur les lieux de l’accident.
J’avais rencontré Anne à Paris (en lien le texte romancé de l’atelier Ecriture). Quelques temps avant, j’allais chez elle animer des stages de relaxation coréenne. Son mari Michel, chirurgien en cardiologie faisait des recherches approfondies sur l’Energie Vitale. Un lien très fort s’est établi et ne pouvant pas se déplacer pour la circonstance elle l’a vécue à distance en m’aidant par la pensée d’une façon très particulière. Et puis, pour soutenir les uns et les autres, elle a invité toute la famille chez elle en Irlande en juillet de la même année. Même Luce A. a su profiter du voyage. Pour moi, j’y suis allé l’année suivante.
En effet, le deuil avait du mal à passer, je me suis fait opérer du rein gauche qui avait grossi comme un ballon de rugby, trois semaines après le drame et j’ai mis quelques mois à récupérer.
« Voici les enfants » vidéo des 70 ans.
En 1986 Sylvie a déjà roulé sa bosse. Elle a fait ses classes sur le tas avec le fantaisiste saltimbanque Yves Cassan décédé en Afrique il y a déjà quelques années. Sylvie en a vu de dures avec lui. Elle a suivi ensuite l’école Jacques Lecoq à Paris. Après, elle s’est lancée avec la troupe de Philippe Hottier au Fort de Champigny tout en habitant rue Pasteur à Joinville dans les années 90.
Anne Françoise nous inquiétait davantage. Heureusement son frère a veillé sur elle et, mort, dans la pièce où il était exposé, il lui a fait connaître Matthieu son futur mari. Plus tard, j’ai été frappé de voir combien William, le fils aîné de la famille ressemblait à Olivier.
Laurence suivait une formation photo à Marseille
Jean Phi du haut de ses treize ans se faisait remarquer par sa belle chevelure blonde.
L’année 86 a été marquée aussi par l’arrivée de Lambert. Attendu ici dans une atmosphère familiale perturbée, il est né un 14 juillet comme sa demi sœur Céline décédée un 21 avril quatorze ans avant.
Peut être pour constater que ce n’était pas une blague ou plutôt par amitié pour l’accouchée, Marie Jo m’a accompagné à la clinique de Neuilly proche de Courbevoie où Bérangère habitait. Nous sommes restés quelques instants seulement car nous devions le jour même démarrer une session aux Fontaines à Chantilly. Je n’étais pas en grande forme, amaigri et ne tenant pas sur mes jambes c’est Marie Jo qui a géré l’animation quasiment seule.
Le bébé a grandi sans histoires, sa mère s’est consacrée à lui tout en travaillant comme laborantine à l’Hôtel Dieu. Avec elle il a appris à être discret et réservé. Père de famille, il se montre bien maternant, il aurait même tendance à en faire trop, à mon avis, vis-à-vis de Julie sa compagne ou avec Lou qu’il ne lâche pas d’une semelle. Cet été je le voyais courir autour du bassin derrière sa fille pour prévenir tout écart malencontreux.
Tiraillé entre ma famille traditionnelle et ce nouvel engagement,
je me suis montré prudent sans afficher de préférences. Mais ce n’était pas
un secret et nous avons composé les situations. Marie Jo a demandé le divorce
que je ne voulais pas et que j’ai fini par accepter à l’amiable.
Bérangère, rayonnante quand elle sourit, déterminée, se montre distante ne voulant pas s’imposer. Elle a du mal à échanger. Quand on l’interroge elle répond succinctement aux questions sauf s’il s’agit de son fils ou de sa petite fille. Elle est avide d’informations et reste présente en toutes circonstances. Je la trouve très attachante et je vois en elle un signe du ciel. Nous entretenons depuis trente cinq ans une belle relation et je ne me suis jamais vraiment fâché avec elle, même si je trouve que nous ne communiquons pas assez.
Déstabilisé, désemparé par cette crise conjugale, je cherche qui pourrait m’aider. Je me dirige vers Alain Setton en qui j’avais confiance et qui était proche de Marie Jo. Je me souviens qu’il m’a proposé de regarder ce qui pouvait être positif dans la situation. Ce n’était pas ce que j’attendais et je suis resté perplexe. Mais il avait raison d’un certain côté. Je me décide alors à réaliser ce que plusieurs amateurs d’orientalisme ont choisi avant moi, aller en Inde, faire le « Pélerinage aux sources » comme Lanza del Vasto. J’étais un des rares enseignants de yoga à n’être pas allé en Inde me former, avançant que le hatha yoga occidental valait tout autant que la même pratique indienne.
Je me suis adressé à une association Kinés du monde elle-même associée une autre association humanitaire avec Daniel Fillod qui réalisait un projet sur Galta près de Jaïpur. Trois mois ont passé plus ou moins vite. Je faisais équipe au début avec deux jeunes kinés, arrivées un peu avant moi et qui se prenaient pour des personnes importantes alors que je me rendais compte que notre mission auprès des lépreux était absolument inutile. L’Inde est un monde autonome et responsable malgré la misère que l’on rencontre partout. Résigné, accompagné de ma caméra qui a beaucoup souffert de la poussière, j’ai vécu ce qui se présentait et fait des rencontres formidables avec les gens de là bas, pauvres ou riches, malades ou bien portants.
Le stage de méditation Vipassana imprévu, que j’ai fait en fin de séjour, est resté un moment très fort dans ma pratique personnelle.
Longtemps j’ai pensé qu’il n’était pas décent de rompre ses engagements de tirer un trait sur ce qui avait été construit ensemble. Il est possible de prendre de la distance si on ne s’entend plus, d’entreprendre d’autres relations qui élargissent l’univers affectif. Mon idée était que le mariage était indissoluble surtout s’il mettait en cause une famille. J’étais complètement désorienté, et puis j’ai fini par entrevoir et accepter le divorce pour des raisons pratiques sans y adhérer fondamentalement.
Ce qui a été le plus dur à accepter pour moi c’est le remariage. Comment oser un nouveau contrat de vie alors que l’on vient d’annuler le précédent ?
Le temps passant, la souffrance s’est apaisée. J’ai toujours accepté de revoir Marie Jo même avec son nouvel époux mais je dois dire que ce n’est pas sans réticences. Je reconnais à Marie Jo de nombreuses qualités notamment relationnelles qui la font bien s’entendre avec tous et en particulier avec ses enfants. Encore ce soir, 20 décembre, nous étions réunis dans la salle de groupe pour assister à une présentation théâtrale des élèves de Sylvie et après la séance, autour d’un verre amical, je présente Jerôme à Marie Jo. Elle se retourne alors en direction d’Alain pour le présenter comme son mari à Jerôme. Justifié sans doute mais difficile et douloureux encore pour moi.
Jerôme habite avec Kathleen dans la maison depuis septembre 2013. Il est
le fils de Jean Claude Imbert et Jeanne Coquard,
tous deux étaient peintres célèbres dans la région. Jean Claude était professeur
aux Beaux Arts à Aix et je me suis occupé de sa rééducation en 1985 pour une
hanche, je crois. Sa spécialité était de croquer tout ce qui se présentait
d’un coup de crayon ininterrompu. Cultivé et intarissable sur tous les sujets
il m’a séduit, je l’écoutais avec ravissement. Il m’a demandé de poser dans
son atelier pour réaliser un portrait que l’on peut voir trôner dans le séjour.
Cette œuvre d’art ne plait pas forcément à tout le monde, j’y tiens beaucoup
cependant, j’avais l’impression d’être reconnu du monde artistique et même
s’il me rajeunit un peu maintenant il m’a beaucoup vieilli depuis trente ans.
J’ai suivi des stages et ateliers avec Jeanne. Elle m’a donné le goût du
dessin alors que je me pensais nul dans ce domaine. Josette Mingot animait aussi des ateliers, avec elle, je me
suis lancé dans le Nu, j’ai même servi de modèle une ou deux fois.
En 1989 Nicole Choukroun et Hervé Haggaï s’installent dans l’appartement des locataires au premier étage de l’Escoub. Leur fils Théo (photographe) y a passé ses premiers mois.
Avec Thierry et Sylvie dans un premier temps, qui trouvent leur lieu à Rognes, ils créent « l’Echappée Belle Théâtre » et quelques spectacles de clown. Quelques temps après ils se séparent et la Compagnie du Passeur voit le jour et donne leur première création « Le Rideau »
1990-2016 Entouré successivement d’êtres aimés c’est le temps de la communication..
Philippe en 91, Jean Pierre et l’oncle Jean en 93. Tous trois des références familiales importantes à des degrés divers. J’ai accompagné Philippe dans ses derniers moments mais Jean Pierre est décédé tout seul, en voiture, contre un mur, alors qu’il rentrait de nuit après une réunion. Il était un pauvre, un saint homme qui a passé sa vie à aimer le monde. Qui parle de lui maintenant ? Comme s’il était entré dans un anonymat reconnu de Dieu seul.
L’oncle Jean, qui n’a jamais eu d’enfant, est resté la référence de la grande famille Lamy dont je fais partie par ma mère. Il nous a laissé ses mémoires « Dans la forêt des souvenirs », quatre tomes détaillés et illustrés que je consulte avec émerveillement. Il fut un brillant défenseur de l’Algérie et des intérêts des Algériens en tentant de leur faire comprendre le sens de l’Histoire. Hélas ses efforts ont été contrecarrés par l’OAS et l’Algérie Française. Sa vie, très remplie par de multiples engagements, a été un exemple de secours et de présence à tous. Si je devais choisir une image pour me souvenir de lui, je le revois, à 60 ans passés, clopinant sur le court de tennis avec sa jambe raide, il a été blessé en 1917, je le revois renvoyer la balle d’une façon habile et intelligente.
Novembre 1991 Chloé nous fait grands parents pour la première fois. Elle naît à Paris et devient le centre de la famille. Elle vient d’avoir 24 ans, elle finit ses études d’infirmière mais ne nous promet pas encore de devenir arrières grands parents.
Yaël, née en 1992, tendre et câline, s’est montrée particulièrement exigeante durant ses premières années. Bébé, on avait du mal à la calmer, sa mère en premier mais son grand père aussi quand il devait s’en occuper pendant que Sylvie donnait des représentations théâtrales. Même la tête en bas elle continuait à crier et, plus tard, sa cousine Chloé a eu du fil à retordre témoin la vidéo prise dans le jardin quand elle avait deux ans. Maintenant, avec ses grands cheveux blonds, c’est une artiste qui se consacre à l’écriture de la danse.
Le 4 septembre 1993 le soleil est de la fête pour le mariage d’Anne Françoise qui réunit aussi les éléments familiaux dispersés. La chapelle de Célony est de nouveau le lieu d’un rassemblement sympathique et folklorique, les mariés sont conduits dans une superbe Mercédès des années 60. La page photos. Malgré un temps frais, la joie rayonne partout.
Dès le lendemain un orage diluvien, mauvais présage peut être, inonde le sous sol de la maison Je me revois en pleine nuit à patauger les pieds nus sous les éclairs pour tenter d’endiguer et d’écouler l’eau envahissante alors que, pourtant, nous sommes situés sur une hauteur.
Les jeunes mariés se sont établis quelques mois à Pourrières et sont venus s’installer l’année suivante dans cet appartement en rez de jardin que Matthieu aménageait. Ils ont eu leur premier enfant et c’est à cette période, alors qu’Anne Françoise faisait le trajet pour apporter des affaires ici que leur bébé Eddy est mort subitement. Quel drame de nouveau ! Ils ont fait face et deux ans plus tard naissait William en même temps qu’elle obtenait son diplôme de kinésithérapeute.
En 1979 Geneviève m’avait demandé de venir donner des cours de yoga méthode Iyengar dans ma salle au 12 av V. Hugo alors que j’en donnais aussi régulièrement à une dizaine de personnes plusieurs fois par semaine. Nous nous sommes bien accordés et nous avons organisé et animé ensemble des stages pendant les vacances de Pâques ou d’été dans des lieux qu’elle connaissait.
En 1993 elle était au mariage d’Anne Fr. et Matthieu et je me souviens d’avoir rencontré dans Aix, Jacques S. tout étonné de nous voir ensemble.
En 1994 Geneviève m’a accompagné en Italie, à Pérouse où nous allions chanter avec la chorale des Universités. Nous avons quitté le groupe pour le retour car elle devait rentrer plus tôt. Nous nous sommes arrêtés à Florence pour visiter la ville. Là, j’ai été victime d’un vol à la tire peu banal alors que nous étions attablés à la terrasse d’un café pour faire une pause. Mon voisin de table a subtilisé mon sac, déposé à mes pieds et l’a passé à mon insu à un comparse qui s’est sauvé avec. J’avais tous mes papiers dedans. Quand je me suis aperçu de la disparition, je me suis affolé, je courrais encore très bien et j’ai voulu rattraper le voleur mais en vain. Geneviève essayait de me suivre et nous sommes allés dans un commissariat faire une déclaration mais je n’ai jamais rien récupéré. Je ne connaissais pas un mot italien mais elle, baraguinait vaguement et nous nous sommes débrouillés pour revenir à bon port.
En 1996, motivés par l’association Papyrus, nous sommes allés faire un voyage au Sénégal où nous avons été accueillis par Mayacine, un étudiant en Droit que j’avais hébergé plusieurs fois à l’Escoubaïre. Nous avons séjourné à Dakar et sommes allés faire notre enquête près de St Louis.
Geneviève habitait et habite encore, je suppose, près de Forcalquier et pendant vingt ans nous avons entretenu une relation très chaleureuse qui a été interrompue brusquement mais d’un commun accord pour donner la priorité à son couple menaçant de se détruire. Je crois savoir que ce sacrifice a été dur à vivre pour elle mais aussi pour moi, je n’acceptais pas de devoir arrêter toute communication qui avait toujours été excellente entre nous. Mes différentes tentatives pour nous parler, personnelles ou par l’intermédiaire d’amis communs, sont restées vaines et j’ai du me résigner tout en admirant sa détermination. Souvent, en allant voir Sylvie à Sigonce ou à Montlaux , je pense la reconnaître de loin mais c’était peine perdue, curieusement je ne l’ai jamais revue.
J'ai continué à donner des cours de yoga à Cadarache, à Pertuis et à Chateauneuf le Rouge.
Maintenant, j'ai arrêté d'animer des séances mais je continue dans mon jardin : Yoga au soleil : en 2002 en 2014
1995 Pour ses études Jean Philippe, après s’être fait une nouvelle famille au Danemark, a passé une année à Montréal. Bonne occasion pour ses parents d’aller le voir. Pour moi j’y suis parti en mai et JPhi a pris quelques jours pour me faire visiter le pays en louant une voiture. Nous nous sommes promenés dans le Parc des Laurentides et nous sommes allés jusqu’à Ontario et les chutes du Niagara.
En septembre 1997, en souvenir de notre frère Jean Pierre, voulant emmener Anne Marie, son amie fidèle, nous organisons rapidement mais efficacement grâce à Thérèse un séjour au Brésil où nous voulons rejoindre Jean Phi et sa copine du moment Alice.
Nous débarquons à Sao Paulo et joignons Bernadette M. dans la favela. Puis avec JPhi nous visitons le pays, Rio et la côte.
Aujourd'hui 15/11/04, comme hier 12/01/2000, au moment de l'édition de cette page, les morceaux de canne à sucre rapportés dans mes bagages repoussent régulièrement devant (ou derrière, suivant la saison) la baie vitrée du bureau.
Flavinette nous est arrivée en 1996. Une enfant de la balle, je pourrais dire, elle cherchait un logement, le mobilhome était libre, elle s’y est installée. C’est une sentimentale, une artiste aussi. Je l’ai adoptée comme une quatrième fille. En plus de faire des claquettes et du théâtre, elle m’aidait au jardin, je la vois encore avec son seau à ramasser les pierres dans les plates bandes.
Elle a un joli parcours et maintenant, avec trois enfants, elle est à la tête d’une exploitation agricole de 600 têtes ovines. Flavie la bergère nous fournit en viande d’agneau, des charmantes petites bêtes qu’elle élève au biberon et qu’elle abandonne sans trop d’états d’âme à l’abattoir pour récupérer des excellents morceaux qu’elle livre sur commande en se déplaçant avec un camion frigorifique depuis ses montagnes. Elle communique très bien et j’apprécie de pouvoir lui parler ou lui écrire dans l’instant.
Je connaissais sa mère depuis plusieurs années. C’est en 96 qu’il a eu un accident bête, bête comme tous les accidents mais là avec des conséquences dramatiques. Il dormait sur la banquette arrière quand le copain qui conduisait s’est retourné dans le fossé. Les autres passagers s’en sont sortis indemnes mais lui avec une fracture cervicale entraînant une rupture de la moelle épinière. Résultat : paraplégie, paralysie complète des jambes et partielle des membres supérieurs avec toutes les conséquences secondaires. Je suis allé pendant quelques années lui faire de la rééducation et je tentais même de le mettre debout. Lui aussi était mon fils adoptif, il est du même âge que JPhilippe. Nous partagions ensemble nos expériences d’informaticiens alors qu’Internet en était à ses débuts, c’est encore le web qui nous relie.
Un autre Vincent, notre neveu Charbonnier, de la génération des enfants, a été victime d’un AVC à cette époque. Il est resté handicapé lui aussi alors qu’il n’avait pas quarante ans. Cet accident qui est survenu à Paris alors qu’il circulait à vélo, a coupé court à sa carrière de contrebassiste virtuose. Courageux, lui aussi, il fait face et tient une cave un club de jazz au centre de Paris…près du Bazar de l’Hotel de Ville.
Après Chloé et Yaël c'est Eddy en 1994
William en 96, Camilla fin 97, Luke août 99, Joanna septembre 99, Tommy en 2001.
(voir sur le blog Tommy en 2005)
A l’ère du numérique nous débordons de photos qui marquent les événements familiaux.
Luke et Joanna en 2002, les enfants dans la cabane, voir les albums
Les paires de Grand père en 2004 (Chloé et Yaël, Tommy et Jeanne)
Tommy et sa mère en 2003, fière de son fils.
Faits graves : « A l’attention de Melle Chloé » en 2003
En
1997 Jacques S. qui avait lui-même et depuis longtemps, de gros problèmes
avec ses oreilles et son épouse Sabine, ont rassemblé quelques amis pour créer
une association que Jacques anime avec beaucoup de compétences. Par amitié
et par ce que la question d’audition commençait à m’inquiéter je l’ai suivi.
Sur ses conseils je me sui fait appareiller mais je suis un très mauvais exemple
puisque je ne porte que très rarement mes appareils qui me gênent beaucoup.
« Oui
je néglige de mettre les appareils en permanence. Quand je les porte, j'entends
mieux peut être mais je comprends difficilement. Les paroles des chansons, les discours
avec micro, les dialogues de certains films me sont impossible à saisir
et surtout je fatigue ! Je n'oublie jamais de les enlever car ils me gênent
physiquement. Je les garde toujours dans mon sac mais les piles se déchargent
et quand j'opte pour le retrouver je dois changer les piles, ce qui m'énerve.
En résumé,
avec ou sans appareils, le bruit m’est pénible, j'ai l'impression qu'avec
le temps je comprends de moins en moins ce qui se dit autour de moi, je
m'isole et me retire du monde. »
Le site
des Malentendants à Aix : clic
Je raconte
dans mon blog mes mésaventures quand j’ai
voulu changer ces prothèses contre des modèles plus performants et plus adaptés.
Pour l'année de mes 80 ans je décide de changer mes appareils et je m'en
trouve fort bien.
Nous avons fait connaissance en 1997 au chevet de Bernard Lepêtre, un ami que je suivais depuis une dizaine d’années et qui se mourait dans une maison médicalisée Villa Corese à Aix. Nous avons créé une amitié qui dure par delà les années. En 2003 elle a fait des séjours à l’hôpital à la suite de chutes ou malaises dus à son mal être. Son état se dégradait sérieusement. Nous avons réussi à la sortir de cette situation.
Elle vient d'avoir maintenant 90 ans et se morfond dans un fauteuil d’une maison de retraite à La Penne d’Agenais.
Thérèse, l’amie des couleurs, nous a laissé de belles aquarelles et depuis deux ans nous n’échangeons que par téléphone. Hélas nous avons appris son décès le 29 avril.
2002 c’est la grande aventure québécoise qui commence. Fanatique de correspondance, je m’inscris sur le site Poivre & Sel et parmi plusieurs personnes qui me répondent j’accroche Marie Carmen résidant alors à Montréal. Nos échanges deviennent alors intimes, passionnés comme si nous nous connaissions depuis toujours alors que nous ne sous sommes jamais vus encore. Je décide en septembre un petit voyage au Québec pour connaître mon interlocutrice. Je me donne cinq jours d’aventure et réalise mon projet fin octobre, persuadé que tout se passerait bien. De son côté Marie, embarrassée de son invitation se demandait bien qui allait débarquer et avait demandé à son ami Raphaël de l’assister. Ils viennent tous les deux me chercher à l’aéroport et Marie me guide pour visiter la ville que je connaissais déjà mais qui m’est apparue bien plus avenante avec mon hôtesse.
Le séjour est bien court mais plein de souvenirs d’autant plus éphémères qu’au retour je me fais voler mon sac avec mon appareil de photos en m’endormant à attendre dans l’aéroport de Londres. J’avais rendez vous avec Jacqueline une amie anglaise, handicapée, qui venait régulièrement aux stages organisés aux Fontaines.
Réconfortés par cette rencontre, nous continuons nos échanges par mail (voir journal de février 2003) et Marie se propose de venir en France pendant l’été 2003.
Ce voyage se réalise en septembre, nous allons à Paris et en Bourgogne pour la fête da famille traditionnelle. Journal de Marie à Aix
Je pense que Marie n’a pas gardé un bon souvenir de son voyage qui lui a paru traîner en longueur. Je ne devais pas être un bon hôte, nous restons cependant bons amis et nous continuons à correspondre par mail.
Le début du siècle m’a vu me lancer passionnément dans la correspondance et la messagerie que j’utilisais d’abord par le Minitel. J’ai pu entretenir des échanges suivis avec plusieurs personnes, mes enfants (avec JPhi en 2002)et même en dehors de ma famille. Christiane, que j’ai connue à Chantilly pour des sessions de développement personnel, puis à Joinville rue Pasteur, est une de mes plus fidèles correspondantes (voir Christiane en 2003), à l’époque je mettais nos échanges en ligne, ce que j’ai vite abandonné mais ce sont des documents intéressants, des témoins d’une époque. Elle est venue à Aix faire des petits séjours et souvent accompagnée. A chaque fois, c’est le plaisir de découvrir des nouvelles amies que je revois avec beaucoup de plaisir. Ainsi Julia, d’origine russe, fait un beau parcours à Paris (elle publie sur Facebook) en plus de son travail comme hôtesse d’accueil au Louvre.
Depuis 1989 en rentrant d’Inde, pour trouver de la compagnie et explorer mes possibilités vocales, je m’inscris dans une chorale. Comment ai je choisis le Chœur des Universités, je n’en sais rien mais des camarades sympathiques et intelligents m’ont vite accroché. La chef de chœur, Martine, compétente en chant, se mettait facilement en colère. Après quelques présentations intéressantes dont le Requiem de Fauré et un voyage inoubliable d’été en Italie, à Pérouse le groupe s’est désagrégé. A plusieurs, nous nous sommes rabattus sur l’ensemble Cantabile qui faisait ses répétitions au Conservatoire sous la direction de Yolande qui prenait la suite de Michel Camatte le directeur. D’excellents moments de belles oeuvres dont le Requiem de Mozart avec d’autres chorales. Une autre année, nous avons rassemblé jusqu’à huit pupitres sous la direction de Guy Laurent des Festes d’Orphée. Et puis, pour nous, le chef a changé, je me suis vu invité à partir et j’ai rejoint une nouvelle chorale au Pont de l’Arc en 2003, chorale à problèmes qu’il a fallu abandonner de nouveau. Avec quelques amis Suzelle, Suzanne, Jean Charriaux, Janine, Marie Jo, Claudette, Josette amis que j’ai revus encore ce 6 janvier 2016 pour les obsèques de René Cattedu , nous avons lancé les Quatre Dauphins avec un jeune chef Simon vite remplacé par Yolande que nous avons retrouvée avec plaisir. Que des bons moments avec elle ! La (Berceuse) avec Yolande Quand elle est partie, la chorale a tenté de survivre mais il a fallu se rendre et se disperser. Pour moi je ne quitte pas vraiment « A Cœur Joie » que je rejoins pour de grandes œuvres réalisées en commun et pour les Choralies. Une fois par semaine, je rejoins un groupe fait d’éléments divers, sans beaucoup de passé ni d’avenir musical mais sympathiques. Je m’entretiens et y trouve mon compte bien que nous n’ayons rien à présenter correctement.
C’était un 31 décembre. Pour moi, Marc, c’est un jour qui a correspondu, par hasard, avec la fin de l’année 2003 Je venais de passer quelques heures avec B. avec qui j’entretenais une relation affectueuse, parfois difficile mais sans passion. Avec Françoise, nous avions rendez vous sur le quai de la gare de Rouen ; j’arrivais de Paris.
En nous séparant trente ans auparavant, nous avions programmé de faire le point tous les dix ans puis nous avons fait notre vie chacun de notre coté. En fait nous nous étions revus deux fois à diverses occasions mais n’avions pas eu le temps de faire cette fameuse mise au point. Qu’allait-il se passer dans ces retrouvailles ?
Nous avons fait comme si la vie ne nous avait pas séparés mais tout était contre nous. Nous avions changé, bien sûr et dans l’immédiat nous ne trouvions pas de coin tranquille pour nous arrêter. Nous avons parlé et décidé de renouer quelque chose mais, pour moi, sans y croire vraiment.
En
juillet 2004 sur mon journal
:
Françoise trouve à l'Escoub une ruche d'individus
de tous genres enfants et musiciens.
Elle s'adapte parfaitement ; j'admire vraiment. Elle
se spécialise dans les petits plats ...
Elle semble décidée à garder aussi les bons liens avec
sa famille. Elle retournera sans doute assez souvent en Normandie chez les
siens et voir ses amis.
Le lien : clic
Sur
cette période et ces paragraphes je reviendrai sans doute plus tard mais à
partir de l’année 2000 je relate
les événements sur mon journal avec des pages photos que je place sur
Internet.
En 2004 je commence un blog qui a la particularité d’accéder directement
aux dernières publications.
Pour voir Jean Phi et Cordula installés depuis janvier 2005 au Japon
Activités communes : Pour Françoise les randonnées avec Robert, son mari maintenant.
Elle souhaite que j’ajoute que nous avons eu des activités communes, je le reconnais volontiers. En plus de la chorale et du groupe Poursuivre, le yoga, les voyages et réalisation de la fête des 70 ans…
Episode du plat de riz (pour le chat) préparé par Anne Françoise en 2004
2006 Les 70 ans
La fête de famille à Aix
Dans la grande famille Bitterlin Lamy, les réunions annuelles
La Réunion : clic
Au Québec : clic
Résumé de quatre années de recherche.
En 2004 j'accueille Françoise à l'Escoubaïre, elle coupe les ponts avec son mari. En 2006 elle déménage et s'achète une maison, nous cherchons un statut entre Aix et Yvetot alors que les Delenne se préparent à prendre la maison en charge. En 2007, c'est le bouleversement dans la famille Bitterlin, discussions, accrochages, mises en cause, souffrances qui aboutissent aux grandes décisions : départ de la famille Delenne vers le Cantal et vente du bien. L'année 2008 nous voit assumer nos solutions, faire le deuil de nos attaches à la propriété et chercher un nouveau statut.
Mais, d’après Françoise, c’est moi qui ne savais pas prendre de position et m’y tenir.
En 2008 discussions pour vendre l’Escoub. Françoise cherche à acheter dans la région.
Vers un nouveau printemps.
Les Photos
Travaux de rafraichissement : séjour, cuisine, avec les meubles de Françoise
En 2009 la distance se crée. Temps de crise
Les adieux à la danse en juin
Le départ en août
La lapine Craquotte dans le jardin.
La foire aux chataignes à Paulhac
La vie de famille en 2008
Reportage, Texte romancé de l’atelier E : « L’objet »
décès de Lisette Texte, pages famille Marchand
départ de Françoise
Délaissant ton pays, ta maison, tes amis,
Amenant tes espoirs de retrouver l’envie,
Tu vins à ta façon pour
partager ma vie.
Puis ton humeur changea,
Restant à mes côtés.
Tu avais, semble t il, d’autres projets en tête
Tu vidas la maison sans demander ton reste. (atelier
Ecriture)
Françoise est partie. Nous nous souviendrons d’Albane et Bertrand avec leur fille Léane, les locataires remplaçant Claude et Anny les parents. « Après tes enfants il t'était sans doute difficile d'apprécier des locataires. » dirait Françoise. Ils ont eu du mal à s’en aller et ne pas se faire regretter. Ils avaient eu un petit Théo et m’ont laissé leur bateau encombrer la propriété pendant quatre ans et encore plusieurs mois après leur départ.
Bernadette s’est installée au premier étage et a aménagé joliment son appartement et la terrasse au dessus de l’entrée ce qui n’était pas prévu dans la construction de la maison.
Elle connait bien la maison, déjà en 2002 elle venait l’entretenir et y a fait des fêtes
Sylvie, soudainement délaissée par Thierry, s’est cherché une identité en créant un nouveau spectacle « Le fond de moi »
Elle continue ses interventions dans la salle de l'Escoub tout en prenant des temps pour elle.
Physiquement elle a du mal à récupérer d'une chute qu'elle a faite en glissant dans la rivière pendant l'été 2014. Je suis bien content de la voir régulièrement mais m'inquiète toujours de la sentir en difficultés.
Pierre habite là bas au fond du jardin. Un palais, le mobilhome, avec vue sur la nature, au milieu des pins et des mares aménagées. Il ne voit pas grand monde sauf quand il va à la boulangerie chercher son pain. Alors il prend son vélo c’est plus écolo et ça lui fait prendre l’air. Et ce n’est pas tous les jours car il a un frigo qui lui permet d’entreposer quelques réserves. Le plus souvent il reste enfermé pour « travailler ». Oui il travaille, il écrit sur son ordinateur. Il dit qu’il n’a pas de plan et qu’il suit ses idées selon son inspiration. Pour s’y retrouver et afin donner une certaine cohérence à son œuvre il note sur un papier les noms de ses personnages.
Ne croyez pas que Pierre refuse la compagnie, il adore que l’on vienne l’écouter et il est intarissable sur tous les sujets, ceux qu’il maîtrise car il est cultivé et ceux dont il s’est fait une idée approximative... Cependant il ne fera jamais la démarche d’aller à votre rencontre ou de vous appeler au téléphone à moins qu’il soit vraiment pris de court, pour une panne d’électricité par exemple, ou encore de vous envoyer un mail pour s’inquiéter de votre santé, à croire qu’il souhaite rester indépendant, qu'il ne veut s’attacher à personne. Il vit donc seul et ne se plaint jamais, il se contente de ce qu’il a mais a-t-il des émotions ? C'est une figure et je l'apprécie comme il est.
José le Péruvien, d'un abord chaleureux, est parti depuis deux ans mais il a laissé une profonde impression. Il avait entrepris le voisinage pour l’aider à trouver des solutions à ses problèmes de logement et de chômage. Il avait de grands projets mais aucun n'aboutissait vraiment. J'aurais bien aimé savoir ce qu'il devenait, il était attachant, mais il s'est toujours refusé à donner de ses nouvelles. Je crois qu'il a pris ombrage de ma compagnie le jour où, alors qu'il militait contre le mariage pour tous, dans une réunion, j'ai annoncé pour blaguer, que j'avais l'intention de me marier avec lui. « C'est pas gentil Mr Marc ! ». Il vient pourtant de se manifester en ce début d’année et il n’est pas dit que nous ne le reverrons pas un beau jour.
Luigi, nous a quitté de façon dramatique alors qu'il jardinait chez la voisine Ursula. Certes il n'était pas vaillant avec un cancer de la gorge qui l'empêchait de parler. Ne connaissant pas son histoire que j'ai apprise à son décès, je m'entendais très bien avec lui. J'aurais voulu le garder à mes côtés et qu'il me confie son secret pour continuer à l'aimer malgré tout. Il a laissé sa signature gravée sur la dalle du cabanon qu'il a construit près du portique et certaines photos de 2012 le montrent à Cussac où je l’avais amené pour donner un coup de main à Matthieu dans la mise en place de son carrelage .
Ce serait une erreur de ne pas citer nos deux cohabitantes de l’Escoubaïre Bernadette et Antonine mais il vaut mieux faire leur connaissance que d’en parler.
Et Gérard le voisin atteint d’un Alzheimer, qui vient régulièrement en traversant le jardin pour apporter le pain qu’il a soigneusement coupé pour nourrir les pigeons …
Seulement un début … L’ami Henri me débauche pour l’accompagner pour faire le Camino. Tenté j’accepte mais sans trop m’engager. Je ne suis pas très rassuré. Il avait programmé un départ d’Aix, de la cathédrale comme les vrais pèlerins, une arrivée six jours après près de la frontière espagnole. Nous avions convenu que je m’arrêterai à Arles pour un premier essai. Je n’ai pas regretté d’avoir été prudent car mes chaussures me torturaient les pieds et je n’arrivais pas à suivre Henri, excellent marcheur. J’ai même osé faire une partie de la route en stop pour rejoindre Arles. Je garde cependant un excellent souvenir de cette aventure. Voir récit de 2004
Dans l’esprit de La Vie Nouvelle, chrétiens de Gauche et Personnalisme de Mounier, invité par Luce et Joseph Avril, j’entre, en 2004, dans le groupe Poursuivre à Marseille.
Présentation des activités et photos
J’ai présenté Bérangère mais je n’en rajouterai pas car elle n’aime pas « être cataloguée ».
Nous sommes ensemble grands parents d’une charmante petite fille Lou qui habite à Orléans avec ses parents.
Photos :
de 1998 à 2016 : Albums, Journal
Pour 2015 voir « Par rubriques »
(des images, des histoires
en vidéo, le 25 avril, les gorges du Régalon)
vidéo Youtube de Julia.
Plusieurs liens se réfèrent au site familial protégé et accessible avec une clé qui peut être enregistrée sur le lecteur. Cette clé vous sera fournie sur demande.
2015
Pour les 80 ans de Marc (table des matières)
Une semaine avec Poursuivre en Ardèche
Photos souvenirs et maison de la rue Pasteur
L’ami Georges en maison de retraite.
29 avril, droit de vote aux femmes et 90
ans d'Odi...
Le bateau de Bertrand à l'Escoub
janvier (1)
"Je suis Charlie" en guise de voeux
Blog,
les années précédentes
Certains liens renvoient au site Escoub privé. Une clé est nécessaire pour les ouvrir. Pour l’obtenir clic
Le 16e bataillon de chasseurs des Forces françaises en Allemagne a tenu garnison à Sarrebourg durant 42 ans, de 1968 à 2010. Il représentait environ le tiers de la population.
« … a du succès, encore plus dans ses relations que dans les affaires. Tout le monde la trouve séduisante et agréable surtout quand elle s’habille en rose indien. Elle passe du temps avec ses rares clients à bavarder et présenter ses marchandises. Pensez donc ! Quelle audace ! Aller proposer à de vrais Cauchois de s’intéresser aux produits naturels et diététiques c’est une gageure qu’elle n’a pas hésité à entreprendre. En fait, elle s’est prise au jeu, elle innove, en plus des bios habituels, elle vend tantôt du café réputé, tantôt du pain Lemaire, produits qui sont livrés de Rouen. Ce qui ruine la boutique c’est la gestion des stocks. Elle commande plus qu’elle ne vend et c’est la famille qui écoule les invendus. Mieux, plutôt que d’exploiter son diplôme de pharmacien avec toutes les contraintes que cette solution entraine elle se lance dans des études d’esthéticienne, par correspondance d’abord et par quelques stages à Paris ensuite. » (texte du 3 nov 2010)
au Japon, en Creuze, en 2005, à l'île de la Réunion 2007, en Normandie, au Québec 2007
Oui,
me voici déjà rentré !
Je pensais que je me lancerai dans le récit de ces 3 jours avec l'aide
des photos que j'ai prises et qui me parlent bien mais je n'ose pas inonder
mes correspondants d'infos qui n'en valent pas trop la peine et qui ne les
intéressent pas à a priori !
A moins que j'arrive à les présenter avec suffisamment d'humour et de respect
pour ceux qui prennent au sérieux cette aventure traditionnelle qu'est le
pèlerinage à Compostelle.
Ce n'était pas une période favorable pour moi à cause des engagements professionnels
que j'ai encore. Je ne pouvais décemment pas laisser mes cours de yoga et
j'ai seulement fait une prolongation du week-end de la Pentecôte. Les libéraux
ne sont jamais complètement en retraite.
Partis à sept
heures d'Aix par des chemins que je ne connaissais pas encore, nous étions
à la mi journée à peine à quelques lieues de la
maison. Puis la garrigue, le terrain ingrat à perte de vue pour rejoindre
Pélissanne...
Je n'ai donc fait qu'une tentative, un départ quelque peu maladroit à cause
du premier jour qui s'est transformé rapidement en calvaire à cause des ampoules,
mal aux articulations et aux muscles des jambes. J'ai voulu faire l'expérience,
je me suis confronté rapidement à mes points faibles et à mon amateurisme.
J'ai lâché rapidement mon compagnon le deuxième jour pour le laisser faire
sa route sérieusement, à son rythme et dans les temps prévus.
Je l'ai retrouvé ensuite mais j'avais goûté l'aventure d'être seul et bien
plus proche des gens que je rencontrais. J'ai de très bons souvenirs de ces
temps imprévus pendant lesquels j'ai été contacté par des personnes qui me
trouvaient sans doute une bonne tête.
Me prenant probablement pour un vagabond, on m'a proposé de m'embaucher
comme ferrailleur, logé, nourri avec boissons et cigarettes à volonté (une
aubaine pour moi qui ne fume pas et qui digère mal le vin... le salaire ne
devait pas être mirobolant) ; et question retraite... ?
J'ai constaté aussi qu'on ne faisait pas trop de difficultés pour me prendre
en voiture ; je devais faire pitié ou bien je pouvais avoir l'allure d'un
jeune vieillard séduisant...
J'ai tout de même fait à pieds près de 80 km en 3 jours et parcouru une
centaine !
Qu'ai je appris que je savais déjà ? Que la campagne est bien jolie en
cette saison mais bien abandonnée par la faune. Les incendies, les pesticides,
les chasseurs inconscients et irrespectueux en sont les causes accumulées.
Beaucoup d'eau aux pieds des Alpilles, des canaux partout pour irriguer
la région que la sécheresse aurait rapidement transformée en désert.
Arrivés à Arles hier, nous avons apprécié le charme des vieilles pierres
et la majesté du Rhône paisible à cette époque de l'année.
Ce matin j'ai refait toute la route en car jusqu'à Aix.
Je continuerai sans doute la route plus tard ?